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"Le Bureau des Légendes" raconte le quotidien plutôt compliqué, stressant et schizogène de fonctionnaires de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure, Ministère des Armées) travaillant à Paris au sein d'une unité dédiée à l'espionnage, où vont et viennent entre deux missions à l'étranger des agents oeuvrant sous couvert d'identités et de CV factices ("légendes"). Le personnage principal de la série n'est autre qu'un de ces agents, Guillaume Debailly (Mathieu Kassovitz, impeccable) nom de code "Malotru" en interne et alias "Paul Lefèbvre" (sa "légende") à l'extérieur. Les acteurs sont globalement bons (voire très bons pour certains : Jean-Pierre Darroussin, Florence Loiret-Caille, Artus, Sara Giraudeau...) et les personnages attachants.


[Fake complotiste funky] Réponse talentueuse du réalisateur Eric Rochant à une commande de l'Etat visant à "rétablir l'unité de la République autour de ses valeurs fondatrices", "Le Bureau des Légendes" est une opération de comm' politique (de propagande, quoi) mettant en scène des fonctionnaires de toutes les couleurs (sauf vert anis, ce qui est une excellente initiative), de tous les sexes (belle parité, manque cependant quelques trans, je suis sérieux, Lynch en a bien mis une au FBI), de toutes les cultures, de toutes les religions et de tous les profils psychologiques (incluant l'Asperger fatalement geek informatique, conformément aux réductrices idées reçues en vigueur) ou physiques [plusieurs gros(ses) dont l'excellent Artus-Jonas, qui fait son entrée avec une scène d'anthologie] dévoués à leur patrie, multipliant les heures sup' au service de l'intérêt général et n'hésitant pas à risquer leur peau pour la France. En bref, engagez-vous. [Fin de fake complotiste funky].


La série vaut surtout - de mon point de vue - pour son exposé assez poussé, pratiquement pédagogique, de la fonction du mensonge dans les relations humaines en général, statut d'espion ou pas. La notion de loyauté y est également abordée d'intéressante façon. On note un petit essoufflement sur la fin (ère post-Darroussin, en pente douce) mais il y a beaucoup de beaux et bons moments. C'est, globalement, réussi et recommandable.

Dougie
6
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le 1 mars 2019

Critique lue 316 fois

Dougie

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