Sur les dix épisodes que compte Le Decalogue de Kieslowski, beaucoup citent "Tu ne tueras point" comme étant le plus réussi. Ce segment est certes marquant de par son sujet ( Il s'agit à priori du commandement le plus cinégénique) et sa photographie, à base de filtre jaune et d'éclairage hétérogène de l'image. Il s'agit donc de l'épisode le plus esthésisant.
Néanmoins, si l'impact de cette histoire de meurtre suivie d'une condamnation à mort ne s'est pas amoindrie au fil des années, la diabolisation de la victime avant son trépas pourra en surprendre plus d'un. Si l'intention de ne pas céder au manichéisme est plus que louable, était-ce vraiment nécéssaire de ne montrer QUE des points négatifs ? Perversité, égoïsme, irrespect...si cette caractérisation ne légitime évidemment pas le meurtre qui s'ensuit, les ficelles pour éprouver de l'empathie pour le meurtrier paraissent un peu grossières. Peut-être que la version longue corige le tir.
Reste néanmoins une scène de meurtre particulièrement crue suivie de l'un des plaidoyers cinématographiques les plus efficaces contre la peine de mort.