Le Décalogue
7.9
Le Décalogue

Série TVP1 (1988)

Premier épisode de la série du décalogue.
Bien sûr c'est polonais et chaque épisode mentionne l'un des dix commandements. Les questions du péché, de la foi et de notre humanité seront donc sans doute posées à travers cette décalogie au parfum catholique.
"Un seul Dieu tu adoreras" vous mènera d'une manière ou une autre vers la question de la foi et du conflit que nous pourrions rencontrer, et des conséquences des choix qui se présentent. Toutefois ici point de choix de religions, de polythéiste, etc. Non la confrontation se fera sur le plan de l'athéisme représenté par un père de famille surdoué, prof d'université qui lors d'un cours fait part de sa croyance en l'émergence de la pensée pure rationnelle, sans faille, reproductible par ordinateur (au point où celui-ci un jour pourrait s'exprimer de manière individuelle, telle une entité propre, petite théorie qui évoque Ghost in the Shell au passage). Tout est quantifiable, calculable, en gros : raison et positivisme. Dès le départ cette position est confrontée aux questions posées par son fils suite à la mort d'un chien. Quelles réponses peut-il lui apporter face à l'extinction de la vie ? (Pourquoi la mort ? Et après ? Rien ?)
Le fils a toutefois un autre modèle, d'autres réponses avec sa tante qui souhaite le conduire vers le catéchisme et le le chemin de la transcendance.
Nous sommes sur un moyen métrage et les failles apparaîtront très rapidement jusqu'à l'événement final qu'on perçoit au départ.

Sans en dire plus sur l'histoire, (il y aurait à dire et décrypter : la présence et conscience du SDF autour du lac, l'ordinateur qui s'exprime seul et la solitude sociale du père) ; ce récit donc est une perle qui en une quarantaine de minutes nous retourne et conduit au moins à réfléchir. Bien sûr cette oeuvre n'est pas neutre et à travers ses épisodes posera la question de l'humanité et ses limites, posera la question du sens et des réponses que l'homme se donnent face à ce qui le dépasse : l'autre, la mort, le désir, etc.
Aussi tout est mené habilement et simplement, la mise en scène est précise et efficace.
En réponse à ceux qui demandaient ce que j'en penserais, je ne peux que le recommander. En ce qui me concerne il m'est désormais impossible de ne pas souhaiter voir les 9 autres.
Ochazuke
8
Écrit par

Créée

le 29 oct. 2013

Modifiée

le 29 oct. 2013

Critique lue 100 fois

3 j'aime

Ochazuke

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