Les 100
5.8
Les 100

Série The CW (2014)

J'aurais préféré un autre network...

De toute ma mémoire de série-phile, je crois avoir toujours eu des petits plaisirs coupables, mais si, tu sais les petites séries pour adolescentes pré-pubères qui viennent juste de commencer à se décolorer la moustache! De One Tree Hill à Gossip Girl, en passant par 90210 (nouvelle génération) et même plus récemment Reign, j’ai tout binge-watché en mâchant mes popcorns par poignées coup de coude Amy Schumer. Il faut dire que c’est un peu la marque de fabrique de la CW, à l’origine des séries citées ci-dessus, de romancer des histoires adolescentes sur des bandes sons post-rocks. Et du coup, ils le font pas trop mal.


La CW a cette habitude de répéter à l’infini une espèce de recette magique du teenshow en le démultipliant dans différents univers qui ne sont, au final, que des décors pour des cordes scénaristiques usées jusqu’à la moelle. Mais bon, c’est douillet. C’est comme les téléfims du dimanche après midi sur m6, tu sais que c’est affreusement nul, mais c’est réconfortant. Alors tu continues de regarder.


Pour une fois, malheureusement, j’aurais aimé que la CW ne mettent pas ses pates bienséantes sur cette adaptation télé du roman du même nom.


Car dans the 100, la vraie pépite c’est le contexte. Suite à une catastrophe de type nucléaire ayant ravagé la planète Terre, les derniers survivants de la race humaine vivent sur une station spatiale appelée The Ark. 100 délinquants mineurs sont alors envoyés sur le sol afin de découvrir si la planète est à nouveau habitable.


Ils vont vite s’apercevoir que la Terre ne les a pas attendu pour reprendre vie, et qu’elle est désormais peuplée d’une faune et d’une flore étranges, mais également de grounders ayant survécus à la surface. Mais surtout, que maintenir l’ordre en vigueur sur The Ark, sur Terre, n’est pas une option, et qu’ils vont devoir trouver un moyen de vivre tous ensemble.


Très vite, on se laisse à penser qu’on regarde une adaptation libre du roman “Lord of the Flies”. La violence, le pouvoir et l’anarchie sont des thèmes qui reviennent régulièrement dans la première saison, parfois dans des formes rappelant celles du roman de William Golding. Mais très vite, la série va plus loin, et c’est un gradation vers des problématiques sociales et humaines complexes qui sont abordées (la torture, le génocide, la notion de crime de guerre, la justice), et leurs influences progressives sur la personnalité des personnages. Dès la saison 2, et l’arrivée des adultes sur Terre, ces problématiques se recentrent sur des questions moins personnelles et morales, ayant plus à faire avec la notion de guerre et de paix, de nation et de construction d’une société.


Mais comme c’est la CW, et que ce n’est pas son but premier de traiter ce genre de sujet, mais bien d’avoir une toile de fond pour les amourettes de Martine et Jean-Jacques (non je blague, ils ont des jolis prénoms en vrai), y’a quand même des gros défauts qui empêchent cette série d’être une réussite parfaite.


Parlons personnages: un net fossé se creuse entre les personnages principaux et secondaires voire même entre les bons et les méchants. Je m’explique. Même si la série suit globalement 4-5 jeunes et quelques adultes, elle se concentre énormément dans les deux premières saisons sur Bellamy et Clarke/Finn. C’est très dommage, ils sont au final des personnages peu intéressants. Sans réelle profondeur ni enjeu, ils se plient à toutes les nécessités scénaristiques et perdent en cohérence. Ce qui rend leurs actions, dans le cadre de la problématique humaine et morale de la série, un peu creuses. Fort heureusement, quelques personnages dotés de plus de matière existent tout de même. Etrangement, il s’avère que mes deux favoris sont considérés comme des “méchants”, mais rien n’est vraiment manichéen dans The 100.


Murphy, rejeté en début de saison 1 et qui ne va pas arrêter d’emmerder ses copains, pour finir par se résoudre à faire un treck interminable avec Jaha jusqu’à la “City of Light”, est assez sympathique. C’est un peu le anti-héros par excellence, quelque peu instable et imprévisible. Pas très loyal, sauf envers lui même. Chacun pour sa gueule et le bon dieu pour tous. Appréciant déjà ses allers et venues à Arkadia, j’ai été complètement ahurie par la performance de Richard Harmon dans la séquence où il se retrouve enfermé dans le bunker, tout comme par celle du président de Mount Weather (Raymond J. Barry), personnage très crédible comme gardien du patrimoine de l’humanité.


Malheureusement, les épisodes ne s’attardent jamais vraiment sur les personnages secondaires qui mériteraient beaucoup plus d’attention que le dernier pétage de plomb de Clarke, ou la petite copine surprise de Bellamy dont la mort le lobotomise à moitié.


Quand on rajoute à ça la musique (et pas forcément terrible, BO composée des dernières chansons-stars du TOP50 USA) omniprésente dans la série pour dramatiser d’avantage un dialogue un peu fleur bleue, ça en deviens à la limite du tolérable. Pourtant je suis une bonne cliente du teenage show, mais j’ai vu dans cette séries tellement d’opportunités gâchés par des “tics à succès” de la chaîne de production, que je ne peux m’empêcher de penser que the 100 n’aurait jamais dû atterrir sur ce network.

CamilleLaborderie
6

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le 11 août 2016

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