Le prétexte ?
Sur les traces sanglantes d'un serial killer en 2006, le commissaire principal Sam Tyler, fleuron de la police britanique, est brutalement percuté par un chauffard. Pourtant, il a la chance inouïe (?) de se réveiller indemne, au beau milieu d'un terrain vague... Indemne, oui. Mais en 1973 ! Autre temps, autres moeurs, autres styles vestimentaires, comme on dit. Est-il fou, dans le coma ou vraiment de retour dans le passé, cela, il l'ignore... Une chose est sûre, cependant : pour ce pur produit des années 2000 aux méthodes lisses et formatées, s'adapter à ce nouveau monde ne sera pas une partie de plaisir...
Life on Mars ? Une série anglaise, pour changer ; réjouissante comme le dandinement du plum pudding, dans l'assiette, quand on sait qu'on ne sera pas obligé de le goûter. De l'eau chaude, avec un nuage de lait, et juste le petit doigt en l'air...
Remarquablement bien filmé (le premier épisode est une vraie merveille de photographie !), intelligente, rythmée, atypique, la série se distingue surtout par cet inimitable esprit anglais qui finissait par nous manquer, à force de Lost, d'Angel et autres Jericho : cette subtile touche d'étrange, de décalé, de schyzophréno-paranoïaque façon le Prisonnier... Du coup, difficile de résister à l'envie de s'en resservir une tranche !
Certes, on pourra regretter que les ficelles des intrigues, à trop se vouloir imprévisibles, se fassent cousues de fil blanc pour qui a une certaine pratique de ce genre de shows policiers. Car oui, qu'on se le tienne pour dit, Life on Mars est d'abord, avant tout et principalement une série policière, où (épisode pilote mis à part) le fantastique ne sert que de vague arrière plan, de toile de fond, sans progression réelle ni dans les questions, ni dans les réponses avant l'ultime épisode de la saison 1. Un rien frustrant, effectivement, mais il n'empêche : pour une série qui ne tourne pas (en) rond, tout ça est aussi habilement que rondement mené, passionnant et savoureux. Un grand bol d'oxygène télévisuel, une vraie libération...
Mais là où Life on Mars se démarque vraiment des autres productions actuelles, c'est dans son casting de folie et dans son jeu d'acteur idoine, lequel finit par vite voler la vedette à une bande sonore d'époque pourtant furieusement réjouissante. Il y avait bien longtemps qu'on n'avait vu des acteurs s'amuser autant, prendre autant de plaisir à habiter, à habiller leurs personnages de seconde peau, ni communiquer si naturellement ledit plaisir à un spectateur extatique.
Alors, vous aussi, offrez-vous une cure de jouvence. A ce prix, une deuxième jeunesse, c'est donné, comme on dit !