Lorsque "Lois et Clark, les Nouvelles Aventures de Superman" sont apparues sur nos écrans au milieu des années 90, les super-héros n'avaient pas le vent en poupe. Pourtant, Superman, le boyscout en slip rouge, restait alors le super-héros le plus populaire (il sera supplanté peu après par Batman et sa sombritude).


Mais il n'était pas le personnage le plus à même de générer un gros succès même si le medium télévisuel lui a toujours réussi. La série avec Georges Reeves est une légende de la télé, puis la série Superboy, bien que très moyenne et ultra-kitch, a fait pendant un long moment la joie des têtes blondes, la série animée (d'abord diffusée au cinéma) a forgée une esthétique qui sera reprise par les versions plus récentes.
En ce début des années 90, les producteurs ont décidé, à juste titre d'ailleurs, de se pencher plus attentivement sur la relation triangulaire entre Lois, Superman et Clark et plus particulière sur le couple Lois et Clark, faisant de Superman presque un figurant dans sa propre histoire.
L'idée est, à mon sens, brillante.
Pour un format sériel comme celui-ci, l'angle d'une comédie romantique familiale avec un peu d'aventure est un pari gagnant bien plus que celui de la série d'aventure avec un peu de romantisme. Au vu des budgets et des possibilités techniques, c'est aussi un pari plus aisé à tenir.
D'autre part, c'est à l'époque un angle d'approche nouveau du héros mythique et de sa dulcinée, une mise en avant de son humanité plus que de son "aliénité" et de sa presque divinité.


Lois et Clark, c'est l'histoire de 2 journalistes dans la grande ville de Metropolis qui vont vivre ensemble des aventures hors du commun et tomber follement amoureux au passage.
Mademoiselle est une égocentrique, hyper-active, hyper-intelligente et exaspérante mais attachante et Monsieur est un idéaliste du Kansas, élevé au maïs, calme et pondéré à l'esprit vif. Si ce dernier enfile parfois une combi en spandex pour sauver le monde à l'insu de tous et de toutes, ce n'est qu'anecdotique et ne sert qu'à mettre des bâtons dans les roues de sa relation avec sa jeune collègue dont il tombe immédiatement et irrémédiablement amoureux.
Ils sont jeunes, ils sont beaux, rien ne devrait les séparer et pourtant ils vont en mettre du temps à se trouver, nos 2 tourtereaux.


La série décide d'appuyer sur les stéréotypes déjà développés dans les précédentes itérations de la relation, à savoir :
1 - Lois est folle de Superman, comme une midinette, sans rime ni raison
2 - Elle ne calcule même pas Clark, ce qui explique que cette journaliste d'investigation ne voit pas la ressemblance
3 - Clark est fou amoureux de Lois et tente sa chance dès qu'il le peut
4 - Superman est fou amoureux de Lois mais garde ses distances tout en ne les gardant pas (équilibre subtil)


Là où la série renouvelle le sujet, c'est qu'elle développe pleinement la relation entre Lois et Clark, de la rivalité (surtout pour elle) à l'entente, à la complicité.


La série met Superman sur la touche et fait de Clark Kent son héros : il est la véritable identité et non pas le déguisement.


Les 2 premières saisons sont d'excellente facture entre méchants récurrents, un peu de kitch et beaucoup d'humour.
Les 2 dernières sont un peu plus faibles mais divertissent encore honnêtement.
Le problème est souvent le même, du moment que le couple se forme, l'intérêt retombe. Alors certes, le couple de Lois et Clark est compliqué avec beaucoup de paramètres inhabituels mais ils mangent un peu trop la série et les intrigues d'aventures et d'enquêtes deviennent assez nazes.


Le casting est impeccable.
Dean Cain, qui de prime abord n'a pas l'air de Superman (IL A LES YEUX MARRONS!!!!!!!) tire parfaitement son épingle du jeu car son Clark est parfait : il est charmant voire charmeur, il est plein d'humanité et de compréhension, il est attachant et plein d'humour. Son Superman est moins intéressant mais c'est le but.
Terri Hatcher est tout aussi impeccable en Lois Lane. Elle arrive à la rendre attachante malgré son côté exaspérant.
Leur alchimie est énorme et le côté screwball comedy du couple crève l'écran : leurs échanges sont vifs, ils s'équilibrent à merveille.
Ils sont l'atout numéro 1 de la série qui en joue à loisir.
Autour d'eux, un casting non moins important avec en premier lieu John Shea qui offre une vision de Lex Luthor révolutionnaire pour l'époque : séduisant, suave, psychopathe certes mais attirant. on l'oublie un peu vite, jusque là, Luthor était un mégalomane chauve assez manichéen. Ici, Lex Luthor trouve du relief et sa relation avec Lois apporte parmi les meilleurs moments de la série et les meilleurs rebondissements (sauf cette atroce histoire d'amnésie en saison 3 qui me fait m'arracher les cheveux à chaque fois que je la regarde).
L'équipe du Daily Planet n'est pas en reste avec Lane Smith en Perry White sudiste, à l'accent chantant, fan d'Elvis jusqu'à la fin du monde, toujours avec des problèmes de couple, grande gueule mais adorable. L'autre pierre angulaire obligatoire est Jimmy Olsen qui aura 2 interprètes sans que cela ne gène réellement. Il est la caution "jeune" de la série, l'éternel amoureux, et surtout l'expert en informatique alors que celle-ci n'en est qu'à ses balbutiements. En effet, Lois et Clark dictent leur article dans des cabines de téléphones publiques!!! C'est rafraichissant cette absence d'internet et de téléphone portable.
Autres piliers de Superman, les parents Kent (Papa vit une longue vie heureuse et pleine de santé) qui ici sont du côté un peu âgés du spectre mais plutôt dynamiques. Ils sont très bien aussi.
La série verra nombre de stars (de l'époque) y faire une apparition dans le rôle du méchant de la semaine le plus souvent : Emma Samms, Bronson Pinchot, Adam West, Lane Davies, Shelley Long, James Earl Jones, Morgan Fairchild, Raquel Welch, Bruce Campbell, Peter Scolari, Tony Curtis ou encore Antonio Sabato Jr.
Le seul personnage maltraité est celui de Cat Grant, hilarant et parfaitement interprété par Tracy Scoggins, qui disparait tout bonnement un jour pour ne plus revenir, sans raison et sans être mentionné.


C'est kitch, c'est dégoulinant de bons sentiments (un peu trop même pour moi parfois) et le spectateur s'évade avec le sourire. Loin des versions sombres qui pullulent aujourd'hui, Lois et Clark assume son côté lumineux, sans complexe et pour être franche, cela fait du bien.
Le charme opère toujours.

Créée

le 28 sept. 2020

Critique lue 513 fois

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Anilegna

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