Lost m'a perdu

Quel enfer de noter une série ; mais quel ENFER !

Je crois que de tous les arts existants, la série est ce qui a de plus difficile à juger.

Comme hélas de trop nombreuses séries, Lost décline de saisons en saisons.

Par son format épisodique, la série est une suite d'épisodes qui se succèdent les uns après les autres quitte à n'avoir plus de fin... Comme hélas de nombreuses suites de films qu'on croyait pourtant terminées.

Lost est une série achevée (au moins c'est déjà ça). Si son début est vachement prometteur (sans doute l'un des meilleurs épisodes pilotes que j'ai vu), son final a partagé.

Se retrouvé dans les tops de :

- Les séries aux meilleurs fin

ET

- Les séries aux fins les plus décevantes

Ça en dis beaucoup sur la série.

Je me souviens encore de la réaction des gens à l'époque. Beaucoup avait rapidement décroché car agacé par autant d'attente pour souvent pas grand chose, ennuyé par ces longueurs traînantes, fatigué de ces vies privées parfois sans intérêts, de ces épisodes inutiles... et j'en passe et des MEILLEURS.

Damon Lindelof est un type qui fait peur. Il fait peur car on ne sait jamais où l'on va avec lui, il nous perd trop souvent en cours de route... Comme tous ces personnages, on est perdus en terre inconnu.

Pourtant tout le monde est paumé dans Lost. On se doute bien qu'ils ne sont tous pas là par hasard nos Robinsons Crusoé en plein Koh-lanta.

Mais malgré cette maîtrise impeccable du suspens dans toute sa splendeur, Lindelof pose plus de questions que de réponses.

Or c'est frustrant.

On ne peut pas toujours tenir en haleine son public en lui disant d'attendre pour en avoir pour son argent. NON, TROP C'EST TROP : ON VEUT DES RÉPONSES !

Si bien qu'on peut commencer à douter des auteurs : Savent-ils au moins ce qu'ils racontent ? N'ont-ils pas la fin dans leurs têtes ?

Je sais bien que nous sommes dans une série et non un film. Les scénaristes de films pour beaucoup partent de la fin de leur histoire pour mieux pouvoir expliquer son commencement.

Mais tout de même un minimum de cohérence, or là encore c'était inévitable, Lost se perd (en plein dedans).

À force de ne répondre à rien (ou plutôt disons à certaines questions essentielles), la série contient des incohérences.

Alors pourquoi 10/10 ?

Lost n'est pas parfait ; certes. Mais comme je le disais au tout début de ma critique, les séries sont compliquées à critiquées.

Le fait que des gens se barrent en cours de route (loin de cette île en plein naufrage), prouvent aussi malgré leur déception qu'ils veulent garder leurs meilleurs souvenirs.

Je veux dire regarder : The Walking Dead, X-Files, Black Mirror, Prison Break, House of Cards...

Qui les a regardés jusqu'au bout ?

Pas tout le monde...

Pourtant les noms sont restés, parce-que ces oeuvres ont fait leur preuves un moment donné sous leur meilleurs jours.

Alors qu'est ce qu'on fait ?

Faut-il conserver le positif nostalgique, ou s'infliger cet enlisement négatif sans trop savoir précisément à partir de quand il a commencé ?

Toutes les histoires ne sont pas parfaites. Combien de fois il nous est arrivé d'ATTENDRE au début d'un film jusqu'à que le film commence pour de bon.

Les histoires vivent mais meurts par moments. Tels des vagues (qui s'arrêtent au bord de la plage ou d'une île), ça reprend et ça repart (ça s'en va et ça revient).

J'ai donc aimé cet épisode pilote qui comme tout 1er épisode, pose les bases de la série à suivre ... Et j'ai aimé cette 1ère saison qui confirme cette continuité, ce prolongement de cette sensation (malgré ces hauts et ces bas).

Je ne vous cacherais pas que par certains instants j'ai décroché. Mais malgré ces défauts, ces nombreux personnages qui remplaces d'autres personnages (sans forcément que tout leur problème soit résolu), ces suspens qui tue le suspens... et j'en passe et des MEILLEURS.

Lost arrive à maintenir la voie, à maintenir le cap du navire sans que le bateau coule complètement.

Lost est une série à voir malgré ces lacunes et ses redondances. Ne serait-serait-ce pour vous montrer plusieurs vies tourmentées qui partent à la dérive, qui se perdent et aussi se retrouvent.