Il manque une partition...

L'avantage de cet intérêt pour les œuvres "orientales" dans le domaine de la Fantasy, c'est que je peux faire face à des nouveautés agréables, pour la plupart éloignées des clichés "occidentaux". Aussi est-ce le cas de Lost Song, une mini - comme on pourrait l'appeler - série animée éditée par Netflix. Aussi, nous pourrions, par pur réflexe, l'ancrer dans de la Fantasy... euh. Bah, High Fantasy ? Je dois avouer - même si Anne Besson affirme que la classification n'a pas lieu d'être - qu'il est assez compliqué de classer dans un genre précis cette œuvre, la Fantasy Orientale étant probablement beaucoup trop vaste. Mais passons les menus détails et attardons-nous sur ce que cette série nous propose.

Dans un monde parallèle (quoique), nous suivons Rin, une petite fille qui possède le pouvoir des chansons : capable d'user de pouvoir pour guérir, matérialiser des éléments primaires... grâce à des chansons donc. Or, ce pouvoir est convoité par les grands de ce monde et pas pour apporter la paix dans le cœur des habitants.
Pas plus de spoil !

Ainsi, dans une grande naïveté peut-être car je ne suis pas au courant de tout ce qui a été fait, nous avons vraiment un élément servant l'intrigue original et plutôt bien pensé : le pouvoir des chansons, qui peut au premier abord faire penser à un fragment quelque peu niais de l'histoire. Fort heureusement, les différents antagonistes parviennent à rendre cette plausible niaiserie problématique, dans le sens où les desseins imaginés pour ces chansons sont guerriers, utilisés pour faire le mal.
Cet élément est un point fort de la série, là où le scénario, s'il est intéressant durant les premiers épisodes, part complétement à la dérive dès la milieu de la série. Sincèrement, je ne comprends pas pourquoi on a eu le droit à un tel virage. Sur le papier, c'était peut-être une bonne idée mais sur petit écran, je ne peux que rester dubitatif. L'évolution de l'intrigue est, non pas catastrophique - pas à ce point mais tirée par les cheveux à un point inimaginable. D'autant plus accentué qu'on a l'impression qu'à cette cassure scénaristique, on peut croire (c'est d'ailleurs mon cas encore à l'heure actuelle) que les doubleurs français des personnages principaux ont été changé en cours de route. Ce qui accentue cette perdition. Alors certes, le dénouement est plutôt bien amenée, c'est tragique et émouvant mais je reste cramponné sur mes positions en affirmant que ce milieu de série n'était vraiment pas obligatoire et qu'il a plus couper le rythme de la création qu'il ne l'a accéléré, traçant une voie d'intrigue décousue et pouvant perdre plus qu'aisément.
Un excellent début pour une succession hasardeuses d'éléments menant à une résolution certes bienvenue mais amputée d'un potentiel plus grand.

Pour ce qui retourne des personnages.
La protagoniste principale, Rin, est attachante et plutôt bien construite. Malgré l'évolution de la série, ce doit être l'un des seuls personnages qui parvient à rester tant bien que mal dans des rails logiques, apportant pas mal de rebondissements à l'histoire. Outre Rin, son camarade/cousin Al qui a, pour grande qualité d'être doublé par Brigitte Lecordier et le prince Henry qui possède une évolution intéressante au début de l'animé, on se retrouve avec des personnages, adjuvants et antagonistes, assez peu percutants, ne servant pour certains qu'à véhiculer des clichés (les hommes, c'est fort donc ça doit se sacrifier ; la fille un peu (si ce n'est complétement) cru-cruche...). Alors non, tout n'est pas à jeter mais pas grand chose est à garder en l'état.
Profitons en pour parler d'un "fléau" qui va rapidement commencé à me gonfler et l'une des raisons pour laquelle à la base, je ne regardais pas d'animé : le fan service. Alors oui, dan cet animé, il n'est pas extrême mais pour un personnage, voire deux, il est plus que présent. En un sens, ça ajoute de la diversité mais il n'y a un moment où ça peut vite devenir indigeste !

Pour l'animation, pas grand chose à dire. C'est plutôt fluide, sympathique à regarder même si l'on retrouver le problème identique à Ni no Kuni, si bien que je me demande si ce n'est pas un élément récurrent dans la création d'animé, le fait d'ajouter des personnages en pseudo 3D qui se détachent totalement du reste des personnages, généralement principaux et qui offre un aperçu limite quand il est mal introduit. Autrement, l'animation et les "graphismes" demeurent sympathique.
Pour les combats tant qu'on y est, ça reste fluide.

Les paysages sont assez basiques tandis que les lieux peuvent être charmants.

Enfin, pour les musiques, disons qu'elles ne demeurent pas toutes en tête alors que les chansons, qui sont tout de même un des nerfs, si ce n'est le nerf principal de la série, sont sympathiques mais pas assez émouvantes pour ma personne. On soulignera, dans le domaine des chansons, que on avons le droit à de bonnes idées comme les compositions qui sont originales dans la forme.

Lost Song est donc une petite déception malgré un départ en bon et du forme. Une fois de plus, je pense que la série aurait pu être meilleure s'il n'y avait pas eu ce milieu de série aux choix discutables. Malgré tout, on reste sur une création émouvante, aux idées intéressantes et qui demeure plaisante à regarder.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !