Magic City
6.4
Magic City

Série Starz (2012)

Le mirage d’un rêve américain en costume de soie

Il y a des séries qui éblouissent d’emblée, par leur esthétique, leur ambition, leur promesse. Magic City, diffusée en 2012 sur Starz, fait partie de celles-là. Pourtant, malgré tous ses atouts apparents, elle m’a laissé un goût d’inachevé. Une série que j’ai regardée avec intérêt, parfois même avec plaisir, mais sans jamais être totalement emporté. Une belle façade, oui. Mais derrière les dorures, l’âme semble avoir du mal à s’exprimer.


Commençons par ce que la série réussit très bien : la reconstitution. Le Miami de la fin des années 50 est magnifié, baigné de luxe, de tensions politiques et de non-dits élégants. Le Miramar Playa est une œuvre d’art à lui seul, chaque détail respire la richesse d’une époque en mutation. L’image est somptueuse, les cadrages soignés, la lumière presque cinématographique. On s’y croirait, on y rêve même un peu.


Et pourtant, malgré ce décor digne d’un film noir en pleine lumière, l’histoire ne parvient pas à m’emporter totalement. Comme si la série peinait à faire vivre ses personnages au-delà du papier glacé.


Ike Evans, interprété avec sobriété, est un personnage prometteur. Un homme tiraillé entre sa conscience et ses alliances, entre son hôtel et les ombres qui gravitent autour. Mais à force de retenue, il devient distant. Et il n’est pas le seul : la plupart des personnages semblent enfermés dans des archétypes – la femme fatale, le gangster menaçant, le politicien trouble – sans réussir à les transcender.


Le potentiel est là, palpable, mais rarement exploité pleinement. Certaines intrigues secondaires intriguent sans réellement captiver, et les liens entre les personnages restent souvent trop mécaniques pour susciter une vraie empathie.


Au fond, Magic City m’a laissé dans une forme d’entre-deux : l’impression d’avoir assisté à quelque chose de beau, mais d’un peu froid. Comme une vitrine rétro magnifiquement agencée… mais dont on ne retient pas grand-chose une fois le regard détourné.


Mon 6/10, c’est ça : une reconnaissance sincère du travail esthétique, du soin apporté à l’ambiance, mais aussi une déception devant ce que la série aurait pu être. Elle avait tous les ingrédients d’un grand récit tragique et envoûtant, mais elle reste, pour moi, une belle esquisse plus qu’un tableau achevé.


En conclusion : "Magic City" séduit, fascine parfois, mais n’émeut que rarement. Un rêve américain bien habillé, mais qui manque d’un cœur qui bat vraiment.

CriticMaster
6
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le 8 avr. 2025

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