"La troisième saison de l’anthologie Monstre, cette fois-ci consacrée à Ed Gein, est revenue sur Netflix le 3 octobre. Elle s’impose une nouvelle fois comme une œuvre phare du catalogue du N rouge. "
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"Monstre Saison 3 nous présente donc Edward Théodore Geinest. Né en 1906 d’un père alcoolique ayant rapidement fui le foyer et d’une mère luthérienne fanatique, il tombe rapidement dans une folie à cause de la folie bigote de sa génitrice tyrannique. En effet, elle aura tendance à l’isoler socialement, plus particulièrement des femmes. Mais plus que cela, il sera confronté aux images des perpétrations nazis de l’autre côté de l’Atlantique !"
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"A l’heure où les États-Unis sombrent dans la montée du fascisme et la résurgence des idées de l’extrême droite, le fait de traiter cette idéologie comme graine toxique (fondatrice de la pire monstruosité moderne de l’homme), rend le récit résolument coup-de-poing et nécessaire. Peu étonnant lorsqu’on l’on sait que les grands parents de Max Winkler, réalisateur de 6 épisodes sur 8, sont des survivants de l’holocauste. La mise en scène est justement sur le fil du rasoir, montrant frontalement les pires atrocités. Cette saison s’avère la plus graphique. Mais la réalisation garde une certaine distance avec des plans fixes d’une froideur malaisante. "
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"Une construction puzzle qu’incarne la psyché de Gein, complètement morcelée entre vision et double personnalité. Tout autant que ce que la culture a fait de lui : le découper pour passer chaque détail de sa vie au microscope. Cela demande une exigence cinéphilique qui peut perdre le spectateur. Les plus néophytes, qui sans ces clefs d’histoire du cinéma, louperont une dimension de l’œuvre. Mais chaque élément atteint une valeur psychanalytique fascinante, dépassant la simple morbidité gratuite et iconisation mal placée."
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"Brennan a conscience des critiques morales qui lui ont été porté. Et tel un sale gosse, il effectue son Mea Culpa en traitant pleinement, mais avec ironie, Gein comme une icône. Ce qu’il est de par son héritage pop culturel et son influence sur d’autres psychopathe. Il nous confronte à notre voyeurisme morbide (et le sien) et à la fascination que ces figures suscite chez nous. Au premier degré, cela peut être interprété comme une ambivalence morale de son œuvre. Car il est dépeint comme une popstar aux Valhalla des serial killers. Et nous nous retrouvons à presque ressentir de l’empathie pour cet esprit brisé. "
Par soucis de référencement et d'exclusivité, la critique complète agrémentée d'image est à retrouver en entière sur L'Info Tout Court