Ah l'esthétisme marron des années 80... très bien reproduit, c'est moche (pas la série qui est très bien réalisée malgré quelques longueurs, l'époque est une des plus moches avec du marron partout, des brushings XXL, des épaulettes... bref elle a bien été respectée esthétiquement dans toute sa laideur).
Côté interprétation, on admire le rôle titre qui par ses pauses, silences, reproduit ce qu'on imagine bien d'un être qui n'arrive pas à communiquer, pour qui chaque phrase doit être lentement formulée.
Le point fort de cette série, en plus des interprétations et relatif respect des faits, c'est de - je trouve - jamais ne rendre le protagoniste sympathique. Jamais atténuer ni excuser ce qu'il a fait. Et faire une place aux victimes qui sont souvent bien moins considérées que leur bourreau.
C'est également de montrer que s'il a pu faire autant de victimes, la société en est aussi responsable, le tueur ayant bénéficié du racisme systémique et de l'homophobie de l'époque (qui hélas ne sont pas résolus à l'heure actuelle).
De plus, la série ne surfe pas sur le gore pour distiller des moments de dégoût psychologique plutôt que visuel.