En voyant la plupart des notes, j'ai cru à une mauvaise blague. Pinocchio est une série surcotée, très mal construite, et qui m'a profondément énervé par la tournure des évènements qu'elle a choisi de prendre, et par sa réalisation vieillotte. 20 épisodes qui auraient pu être facilement condensés en 14, mais années 2010 oblige, on était encore astreint de se taper entre 18 et 20 épisodes, quitte à remplir par du vide scénaristique. Autre chose, si le syndrome de Peter Pan existe, le syndrome de Pinocchio non. C'est juste un pirouette, marrante au début, plus lourde vers la fin, pour dire que l'héroïne est obligée de dire la vérité sous peine d'avoir le hoquet.
Le point de départ de cette histoire remonte à l'an 2000, quand le pompier Ki est accusé à tort d’avoir causé la mort de plusieurs de ses collègues et employés de l'usine sur laquelle il était en intervention. Soupçonné de s'être enfui de honte, puisque son corps n’a pas été retrouvé au départ, il s'avère que tout cet engrenage est le fait de la journaliste Song Cha-Ok(Jin Kyung) qui a fait fi de son éthique et du travail d'enquête, accusant sans preuves, juste pour avoir un scoop et faire du buzz. S'en suit un épouvantable drame familial, qui fait que le plus jeune fils va changer d'identité durant 13 ans ( oui en Corée il est aussi simple de se faire adopter, que d'adopter un chien visiblement, la police et les voisins ne poseront aucune question, bref...)
Ki Ha-Myeong, le fils du pompier décédé, désormais sous l'indentité de Choi Dal-Po(Lee Jong-Suk) va devenir journaliste, ainsi que sa "fausse" nièce Choi In-Ha(Park Shin-Hye) avec qui il a été élévé. Il va se battre pour réhabiliter l'honneur de son père, et montrer au pays que Song Cha-Ok est juste une imposture de journaliste, qui en plus de mentir et rependre des fausses nouvelles, est une manipulatrice de première. Pour résumé, le but de cette histoire est de faire une satire des journaux mainstream, qui répandent souvent des fake news, de la propagande, plus que du vrai journalisme d’investigation. On veut dénoncer ici l'art de la manipulation des masses, le pire étant que la plupart des gens gobent aveuglément tout ce qu’on leur raconte. On a les mêmes chez nous, souvent en pire, surtout avec les réseaux sociaux peu présents à l'époque de Pinocchio.
Le problème, c'est qu'on a choisi le mauvais angle pour traiter le sujet : en effet le vrai héros aurait du être Ki Jae-Myeong(Yun Kyun-Sang), qui est en fait le grand cocu de l'histoire, et plus on va lui coller du sordide sur les bras. Le pire étant son propre frère qui le trahira et viendra lui faire la leçon. La vengeance c'est mal? Mais tu es qui toi en fait? Je n'ai pas du tout aimé. Ce personnage aurait du être étoffé. Tout le contraire de Seo Bum-Jo(Kim Young-Kwang) qui ne sert absolument à rien dans l'histoire. Parlons-on de cet abruti :
il usurpe une identité pendant 13 ans et il ne lui arrive rien? In-Ha ne et se mère ne réagissent pas plus que çà? On est chez les fous, les protagonistes n'ont absolument pas de comportements normaux, c'est ahurissant de bêtises.
Le fil rouge du drama tourne autour du rite du "mawari ", un système de bizutage pour toutes les nouvelles recrues dans les grands journaux. Cela consiste à mettre en concurrence les stagiaires pour qu'ils ailent dénicher des scoop, seuls les meilleurs étant gardés. Non seulement il est traité de façon légère et presque amusante ici, alors qu'au Japon dont il est originaire, le mawari est désormais interdit, car il a conduit à de nombreux suicides. Honnêtement, sur le papier le récit est vendeur et très intéressant, mais malheureusement il est traité de façon trop léger et pas assez incisif. Beaucoup d'épisodes ne servent à rien, notamment à partir du 12eme. L'ensemble reste beaucoup trop superficiel, il y avait mieux à faire.
Au final les acteurs ont tendance à surjouer, Park Shin-Hye en tête. Ca pleurniche trop, pas besoin de çà pour activer nos sens, sans compter que la romance est assez plan plan. La mise en scène et la réalisation sont souvent à la ramasse, c'est flagrant par rapport aux dramas actuels. La fin est d'un facilité et d'une stupidité déconcertante, et le ton moralisateur et redresseur de tort du héros vis à vis de son frère notamment, m'a profondément choqué et gonflé. Oui, je vais à contre courant de la plus part des commentaires, (dont certains m'ont laissé sur le cul), mais Pinocchio a un arrière gout de gâchis. Il y avait de quoi faire une bon truc, mais non, on a accouché d'un ersatz de dénonciation des médias vendus, corrompus et manipulateurs. Un reboot s'impose avec des gens sérieux à la tête du projet.
Main Theme : Roy Kim - Pinocchio
Additionnel OST : FULL ALBUM