Polar Park : serial galeriste.

Quel bel ouvrage que cette série française. Un soupçon de tout ce qui fait un bon polar. Difficile d'y retrouver à redire. D'abord c'est beau, et c'est parfois ce qui rebute sur une série française. La direction artistique est très travaillée, les décors, la photographie. La distribution est à l'avenant, pas une fausse note jusque dans les seconds rôles. Allez, seule la musique ne m'a pas sauté à l'oreille.

David Rousseau est un romancier en perte de confiance et d'inspiration. Il espère se relancer en fouillant son histoire personnelle sur les pas d'un pèlerinage dans l'abbaye de Mouthe, dans le Jura, région la plus froide de France l'hiver, parfait endroit pour se perdre et se retrouver.

C'est alors qu'une enquête policière atypique lui tombe quasiment dans les bras en la personne d'un homme tué chez lui et dont la mort est mise en scène comme un tableau de maître. Ce ne sera pas le dernier crime ...

Comme dans la plupart des bons polars, si le scénario n'a rien en lui-même de parfaitement original tant il recompose des éléments que chacun aura pu voir ici ou là, c'est par l'ambiance, les dialogues, les relations entre les personnages et l'environnement que cette série marque des points.

Personnages bizarres, situations cocasses, morts mises en scène, on est sur un fil qui nous laisse toujours du bon côté du bien vu, du bien joué et de l'inattendu. Alors l'inattendu pas jusqu'au bout, mais comme dans quasiment tout polar finalement et l'essentiel est ailleurs.

La série nous met vraiment en connivence avec le protagoniste qui, lui-même, semble s'amuser parfois des situations et des personnages. Mais cet humour est vraiment bien intégré. Sans jamais nous éloigner du propos ni nous sortir de l'ambiance polar.

Pour les références, ça lorgne bien du côté de chez Blue velvet, et de David Lynch en général, même si on n'est pas dans le fantastique et que l'ambiance s'approche plus d'un Zone blanche. Ce qui reste une très bonne référence francophone.