Baek Dong Joo travaille au service funéraire de l’hôpital universitaire d’Eonju. Un jour, elle découvre qu’elle peut communiquer avec les morts en les touchant. Elle s’efforce alors d’exaucer leurs derniers vœux pour apaiser leurs regrets. Elle est bientôt rejointe par Kim Tae Hee, ancien médecin reconverti dans les petits services du quotidien.
J’avais été touchée par des œuvres comme Hi Bye Mama, Light Shop, The Parades ou encore la jolie série chinoise Will Love in Spring, qui m’avait permis de découvrir le métier de thanatopracteur avec tout le respect qu’il implique. Ici, c’est une autre approche, tout aussi humaine, tournée vers le lien, le réconfort et la transmission.
Chaque épisode suit l’histoire d’un défunt, à la manière de Move to Heaven, avec en filigrane une intrigue principale : celle de Tae Hee, hanté par la mort de son frère. Dong Joo devient alors la messagère de ces 21 âmes. Ce chiffre, n'est pas choisi au hasard. Il agit comme un parcours autant spirituel qu’émotionnel. Dans certaines croyances, l’âme reste présente pendant 21 jours avant de quitter définitivement ce monde. Le fait que Dong Joo doive exaucer exactement 21 vœux (et pas un de plus ou de moins) introduit une forme de contrainte spirituelle, agissant comme un compte à rebours vers une transformation, car 21 est aussi l’âge de la maturité.
Chaque adieu devient ainsi une étape, une rencontre qui vient éclairer un pan du deuil, de la culpabilité ou de la réparation. Pour certaines âmes, le rôle de Dong Joo dépasse largement celui d’un simple relais : elle console, répare, libère. Et à travers elles, ce sont aussi les vivants qu’elle aide à avancer. Au fil des épisodes, ces 21 histoires tissent un fil invisible entre les mondes, où dire adieu devient une forme d’amour. Et où, peu à peu, Dong Joo se révèle, tandis que Tae Hee affronte enfin ses propres blessures.
La salle mortuaire, chaleureuse et apaisante malgré son contexte, symbolise ce passage entre deux mondes. C’est un lieu d’attente, de transition, où les vivants et les morts se croisent, se parlent et se disent enfin ce qui n’a pas pu l’être.
Le thème du deuil est traité avec justesse, sans excès. La série rappelle que faire son deuil, ce n’est pas oublier, mais apprendre à vivre avec l’absence. Le chemin est long, semé d’étapes (déni, colère, tristesse, acceptation) qui ne suivent pas toujours un ordre logique. Parfois, il ne s’agit pas seulement de réaliser un souhait posthume, mais aussi d’accompagner une dernière fois, de rassurer ou simplement d’être là. Certaines histoires sont bouleversantes, et les mouchoirs sont souvent de mise.
Malgré l’élément fantastique, le récit reste ancré dans le réel, alternant subtilement entre émotion et humour. Là où Move to Heaven s’attardait sur les objets des défunts, ici ce sont leurs mots qui nous guident, à travers la voix de Dong Joo. Le lien est plus direct, plus intime.
En parallèle, la romance entre Dong Joo et Tae Hee se construit avec douceur et réalisme, portée par leurs doutes, leurs blessures, mais aussi une profonde tendresse. Elle s’inscrit naturellement dans le récit, sans jamais l’alourdir.
Dong Joo est une femme déterminée. Lee Hye Ri lui prête une belle intensité, rendant justice à un personnage qui ne se dévoile pas d’emblée. Face à elle, Lee Jun Young incarne un Tae Hee tout en retenue dont la douleur affleure sans jamais s’imposer. Il confirme un talent qu’on voit de plus en plus. 2025 est d’ailleurs une année marquante pour lui (Melo Movie, La Vie Portera ses Fruits, Héros Fragile 2, et d’autres projets sont à venir). L’alchimie avec Lee Hye Ri est indéniable ; la complicité saute aux yeux.
Le reste du casting est à la hauteur. Song Deok Ho campe un policier dont l’évolution est remarquable, jusque dans sa posture et son regard. Quant à Vincent, le jeune oncle de Tae Hee interprété par Lee Kyu Han, il apporte une légèreté bienvenue. Je ne connaissais pas cet acteur, mais il est tout à fait convaincant.
La réalisation, lumineuse malgré le sujet, contribue à la bienveillance du récit. La salle de soins du funérarium, par exemple est particulièrement chaleureuse. L’OST reste assez classique, mais j’ai noté un morceau marquant : Pray, interprété par Lee Won Seok.
Ce drama ne se contente pas de parler aux morts : il parle à nos absents, à nos blessures silencieuses, à tout ce qu’on n’a pas su dire. Dire adieu, c’est aussi une forme d’amour. Et parfois, aider les morts, c’est surtout aider les vivants.