Sakura Wars par Ryo_Saeba

Sakura Taisen est une véritable institution au Japon dont les jeux vidéo sont plus connus que leurs adaptations animées. Car Sakura Taisen c'est tout d'abord un jeu vidéo produit par Sega et Red qui sort sur Saturn en septembre 1996. Le jeu se présente comme un mélange de RPG et jeu de drague dans lequel le joueur incarne Ogami Ichiro.

Après le gros succès du jeu, Sega et Red lancent l'adaptation animée sous la forme de 4 OAV en 1997 nommé : Sakura Taisen, Ôka Kenran. Ces 4 OAV narrent le recrutement des membres du Teikoku Kagekidan, leurs premières rencontres, leurs premiers spectacles ainsi que la création des Kôbu. Puis vient 1 an plus tard en 1998 le 2e jeu : Sakura Taisen 2, toujours sur la console Saturn qui fait également un carton. Sur la lancée, Sega lance une 2e fournée de 6 OAV en décembre 1999 se déroulant parallèlement au 2e jeu.

Ce n'est qu'en avril 2000 que débute enfin la série Tv intitulé Sakura Taisen Tv qui est composée de 25 épisodes et qui reprend l'histoire du 1er jeu vidéo tout comme les 4 premiers OAV sorti en 1997.

Sakura Taisen se déroule pendant l'ère Taishô (1912 - 1926) et raconte l'histoire de Sakura Shinguji, une jeune fille qui arrive dans la capitale impériale afin de rejoindre le Teikoku Kagekidan. Teikoku Kagekidan, qui en japonais veut dire à la fois : " Corps d'élite d'attaque impérial " et " Troupe de théâtre impérial ". En effet la façade d'un théâtre cache le QG du corps d'élite d'attaque impérial et ses Kôbu. On arrive donc dans l'histoire du point de vue de Sakura et on découvre l'univers ainsi que les personnages en même temps qu'elle.

Au passage on remarquera que ce groupe des " fleurs " est composé de filles ayant toute pour nom ou prénom le nom d'une fleur. Sakura signifie fleur de cerisier, Sumire - violette, Tachibana (Maria) - oranger sauvage, Iris - l'iris bien sur puisque ce personnage est d'origine française, Kôran - orchidée rouge, Ayame - Iris du Japon et enfin Kanna qui signifie balisier (fleur typique des forêts humides du Nord de l'île de la Martinique). Après une petite mise dans le bain pour le spectateur, tout comme pour Sakura qui peine à s'adapter aux groupes, on accroche très vite aux différents personnages et à l'histoire.

Chacun des personnages a le droit à ses épisodes d'approfondissement sur leur passé souvent difficile, leur peurs et angoisses, aucun n'est laissé à l'abandon. D'ailleurs la plus part des filles ne sont pas originaires du Japon et les doubleurs qui font vraiment un excellent travail sont là pour nous le rappeler. En effet, que ce soit Maria originaire de Russie ou Kôran de Chine les deux personnages possèdent les accents respectifs de leur pays. Ainsi, Li Kôran n'arrête pas de lancer des Sakura-han (au lieu de san) par exemple ou encore de prononcer les " s " en " ch ", un plus vraiment appréciable mais on le sait le travail de doubleur est vraiment un métier à part entière au Japon.

Toujours en parlant de doublage, il est impossible de ne pas mentionner l'excellente Mayumi Tanaka doublant le personnage de Kanna. Si son nom ne vous dit rien, sa voie criarde et atypique vous dit forcément quelque chose puisqu'elle a entre autre à son actif des personnages comme Krilin dans Dragon Ball, Koenma dans Yu Yu Hakusho, Nono dans Ulysse, Yutarô dans Kenshin et puis bien sur Luffy de One Piece.

Au niveau qualité technique, on est donc bien servit, que ce soit le doublage, l'animation ou le character design, tout est plutôt bien réussi. Le développement de l'histoire assez lent, de part un développement plus axé sur chaque personnage, pourra en rebuter certains mais la série contient aussi son lot de combats (mécha oblige) bien réalisés eux aussi.

L'affrontement entre le Teikoku Kagekidan et les forces du mal dirigé par Aoi Satan donne lieu à pas mal de rebondissements, surtout dans les derniers épisodes. On retrouve évidemment dans la série tous les thèmes du genre, à savoir le dépassement et la confiance en soit, l'entraide, et l'utilisation de son cœur indispensable ici pour se mettre en harmonie avec les Kôbu. Ça donne évidemment lieu à quelques moments touchants comme l'anniversaire de Iris par exemple et d'autres plus sombres mais en restant toujours dans le correct, bien loin des séries pour adultes.

Une chose est sûre, Sakura Taisen n'est pas une série révolutionnaire, loin de là, mais sa bonne qualité technique ainsi que ses personnages torturés, bien développés et attachants, font de cette série un bon divertissement agréable à suivre, et qui se regarde avec plaisir.