7,3 sérieusement ?

Autant être clair dès le début, Sense8, c'est pas bon. C'est même devenu mon nouvel exemple pour illustrer ce qu'est selon moi une mauvaise série. Donc dans un premier temps bravo aux Wachowskis pour avoir détroné The Walking Dead dans mon panthéon.

Là normalement on commence à me dire que dire qu'une série CDLM alors qu'elle a une bonne moyenne sur Sens, c'est pas franchement respectueux. Je suis censé dire que je n'aime pas. Sauf que non, je n'aime pas Breaking Bad par exemple, mais je reconnais la grande qualité de la série.
Alors que Sense8 c'est une série qui est juste de mauvaise facture.

Pourquoi est ce que c'est naze ?

Tout d'abord, il y a les personnages. Ca commence comme une blague de mauvais gout : "Alors il y a un hacker trans dans un couple multi ethnique, une indienne qui fait face à un mariage (plus ou moins) forcé, une DJ stoner mal dans sa peau et un flic américain au coeur d'or qui se rencontrent..."
L'écueil est évident, Sense8 tombe très vite dans le cliché, voir le lisse et l'aseptisé. En soit le côté cliché ne me dérange pas forcement. Il ne faut pas confondre simple et simpliste, et c'est ce que des shows comme Banshee ou dans une certaine mesure Daredevil ont compris. Dans notre cas, rien de tout ça : l'intrigue des premiers épisodes saute aux yeux. Autre problème lié à ça, la qualité de la scénarisation de ces épisodes.

On le sait déjà, les Wacho sont loin d'être de grands dialoguistes. Là où ca devient génant c'est que quand on a de dialogues pas très élaborés et un choix d'archétype de protagoniste douteux, on risque d'avoir des problèmes à rendre les personnages attachants au spectateur.
Le drame arrive quand le choix a été fait d'introduire les 8 personnes sur un même épisode d'une petite heure. Alors forcement on essaye de faire un peu l'intrigue, histoire de faire genre de ne pas totalement se foutre de la gueule du monde.
Et içi encore c'est foiré. Exemple pris dans l'épisode 1 : la jeune DJ londonienne se retrouve chez un mec qu'on qualifiera poliment de "douteux", fume du crack car le mec cité plus tôt lui fait un speech sur la solitude, se retrouve dans une situation tendue à cause de ses amis débiles qui braquent le stock de drogue du mec bizarre après avoir fait semblant d'etre dans les vappes. là le garde du corps du mec chelou arrive, garde du corps qui n'a bien sur jamais pensé à fouiller les amis stupides de la DJ. Une fusillade éclate, la DJ et les 2 débiles se barrent avec la came.

Scénarisation et rythme de merde donc, surtout sur les premiers épisodes.

Un peu plus tôt j'ai parlé de lisse en plus du côté cliché de Sense8. Là est en fait le principal défaut de la série selon moi. Autant je peux passer sur les problèmes de scénarisation et de rythme pour une série qui tente quelque chose, qui innove ou qui tente d'avancer intelligemment un propos, mais Sense8 ne rentre dans absolument aucune de ces catégories. C'est juste une série ultra formatée, les Wacho ont tenté des choses sur un Cloud Atlas et, malgré pas mal de maladresses, ont réussi à proposer un produit digne d'interet, avec une vraie identité.
Dans Sense8, en dehors du style très dynamique de mise en scène, mise en scène plutot de bonne qualité d'ailleurs, pas grand chose permet de reconnaitre l'identité des réalisateurs.

Au final, Sense 8 c'est donc une histoire un peu capillotractée, mal rythmée et faussement ambitieuse. Le coup des 8 personnages à des endroits différents est au final mal geré, et même si l'idée de départ avec un certain succès, et ce en raison du caractère très perfectible d'un Heroes, on déchante vite.
Que reste t'il donc à sauver ? Quelques bons moments, surtout avec les personnages du mafieux russe qui fait souvent sourire, ou de la businesswoman fan d'arts martiaux qui a la chance d'être jouée par l'excellent Bae Doona. Mise en scène ok, aussi. Mais au vu du budget pas de quoi être fier.