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Trevor (Rowan Atkinson) est engagé pour garder une luxueuse maison durant les vacances de ses propriétaires. Mais rapidement, l’univers plongera dans le chaos le plus absolu face à l’insurmontable puissance d’un terrible prédateur. Cet univers, c’est celui de Trevor et ce prédateur, c’est une abeille. Vous l’aurez compris, le postulat tient en deux lignes, mais il est agréable de se souvenir que les enjeux n’ont pas toujours besoin de répondre à l’appel de la surenchère: au cinéma, il suffit de s’attacher au personnage pour que la moindre contrariété devienne grandiose. Et Rowan Atkinson est drôlement attachant.


Le film comique est une denrée rare aujourd’hui. Rappelons son âge d’or lors du début des années 20. Chaplin, salué alors par l’ensemble du monde, représentait à lui seul toutes les qualités (ou tous les défauts pour certains) du cinéma. Derrière Chaplin, on admirait les figures de Keaton, Laurel & Hardy, Max Linder ou Harold Lloyd. L’adaptation à un cinéma parlant a marqué la fin de bon nombre de ces légendes. Mais par la suite, plusieurs auteurs se sont nourris de ces figures pour faire perdurer ces personnages physiques et déclassés: rappelons-nous Jacques Tati, Louis de Funès, Jerry Lewis. Aujourd’hui encore, quelques-uns puisent encore dans ce répertoire sous des formes aussi diverses que celles de Jim Carrey ou Albert Dupontel. Mais parlons plutôt de celui qui nous intéresse aujourd’hui: le talentueux Rowan Atkinson.


Il est peut-être celui qui incarne le mieux l’héritage du cinéma comique des premiers temps: il interprétait le personnage de Mr Bean, immédiatement reconnaissable à son physique, à ses mimiques, muet et toujours marginal par rapport à son environnement, moteur principal du gag. C’est la formule des premiers temps: le personnage est ainsi déplacé de lieu en lieu, dans des situations diverses, et produit une série de gags nous rappelant sans cesse l’arbitraire des codes sociaux qu’ils ne possèdent pas. Ainsi, contrairement à la logique de tout bon récit, ici ce n’est pas le personnage qui évolue, mais son environnement. Pire encore, son environnement n’évolue pas, il régresse suite aux frasques du personnage! Cet héritage se retrouve encore dans Seul face à l’abeille où l’acteur, du haut de ses 67 ans, continue de jouer avec son corps et s’éloigne d’un Johnny English trop verbeux.

La suite juste par là : https://leregardlibre.com/cinema/seul-face-a-labeille-la-serie-qui-donne-de-la-confiture-a-des-bourdons/

LeCactus
6
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le 3 juil. 2022

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LeCactus

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