Severance par Broyor

Le type même de la série qui part du bon pied, attise une curiosité certaine sur ses deux premiers épisodes, expose son « concept » très innovant mais in fine ne parvient pas à transformer l’essai… loin de là même !

Et pourtant, cette série pioche volontiers à l’envi tout ce qu’elle peut piquer à droite et à gauche parce qu’elle a la dalle et bouffe à tous les râteliers en même temps : du 1984, Brazil, Vol au dessus d’un nid de coucous, Kafka, Philip K. Dick… de la critique qui se veut acerbe envers la mentalité des odieuses corporations, les travailleurs serviles surveillés et surexploités, le libre arbitre en détresse… et ainsi de suite…

La réalisation est soignée, la musique souvent hypnotique mais ces ronds de jambe rendent la série rapidement maniérée et prétentieuse. « Severance » ne sait plus où elle veut en venir et se perd en cours de route, sa paranoïa (salutaire) se dilue dans la lenteur et les atermoiements de son intrigue qui pédale dans la choucroute.

Et pourtant en seulement 9 épisodes (pour cette première saison), on aurait pu s’attendre à autre chose que la somnolence prodiguée par les épisodes 3-4-5-6-7-8-9… une lenteur, une torpeur qui habite la majorité des situations, lesquelles se répètent malgré une volonté de réveil lors du dernier épisode (quand même) mais il est déjà trop tard !

A vouloir trop en faire et toucher à tout, « Severance » loupe le coche : ni satirique, ni surréaliste, ni inquiétante… mais surtout lénifiante en définitive ! malgré l’excellent duo Adam Scott / Britt Lower vraiment habités par leurs rôles respectifs.