Bienvenue chez les Bisounours

J'ai dû me pincer plusieurs fois en regardant ce drama, et me demander s'il fallait porter des lunettes spéciales, ou bien activer dans mon cerveau le bouton 3e degré pour comprendre toutes les subtilités que je n'aurais pas saisies au vol...Et en fait non, la conclusion s'imposait d'elle même: c'est mauvais, non pire, c'est débile. Tout pue le fake à des kilomètres, non seulement au niveau es décors qui m'ont rappelé les vieux soap des années 90, mais les intrigues aussi intéressantes qu'une descente de flics dans un Ehpad. Shooting Stars c'est une version édulcorée et bisounours d’une entreprise de relations publiques, faisant interagir des agents artistiques avec des stars. Ce drama a fait un flop total en Corée et c'est mérité. Et comme aurait dit Michel Audiard, "Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages".

L'histoire a le mérite d'être simple et cousue de fil blanc: Gong Tae-Sung(Kim Young-Dae) et Oh Han-Byeol(Lee Sung-Kyung) se connaissent depuis la fac, et ont commencé à se taquiner se querellant mutuellement pour des broutilles comme l'aurait fait un couple d'ados. Adulte, il est devenu une star reconnu du cinéma et des dramas, tandis qu'elle est responsable de relation publique d'une société qui manage des vedettes du showbiz. Bien évidemment en plus d'etre beau, riche et célèbre, il est aussi gentil et amoureux de Han-Byeol. Bon, je vous fais pas un dessin, le drama va s'articuler autour de cette histoire romantique entre la belle et la bête..euh pardon le beau. La relation amour-haine va bien évidemment déboucher sur du concret. Ben oui, on va pas s'arrêter à 1mètre du bol de sangria après avoir marché 5 kilomètres non? Autour de cette histoire insoutenable, remplie de mystères, de rebondissements et de palpitations à faire rentrer dans les ordres un gars issu de la TV réalité (non je déconne), on greffera des histoires rocambolesques, de type interludes qualitatifs (non je déconne encore).

Ici on assume clairement qu'on va vendre du vent, du fake, et pendant près de 10 épisodes on va être gâté. La première partie est tellement insipide que même si tu débarques au 9e épisode tu n'auras absolument rien raté. Comment j'ai pu dépasser ce stade? La transcendance! Ici on ne verra que le bon côté de la médaille, car c'est bien connu dans le monde merveilleux de Disney...Heu non du showbiz, tout le monde s'aime. Comme au pays de Candy, ici tout le monde est gentil. C’est à peine mensonger par rapport à la réalité, mais à peine alors (lol) Action ou vérité? Vérité! Oui au cas où tu feindrais l'ignorance, la vérité c’est que l’industrie de la variété et du spectacle en Corée est encore plus vérolée et sévère que celle des Etats Unis. Strasse et paillettes par devant, mais en coulisse le côté niais, mielleux et gentillet disparaît instantanément. Il n'y a pas de place pour les losers et si on peut écraser un concurrent on le fera...Mais pas ici, on est à Wonderland, on vit dans un rêve éveillé, destiné à faire fantasmer. On est pas dans le monde du travail, on traverse une assemblée de collégiens et de puceaux vu leur comportement et leurs réactions puériles.

Les amourettes sont téléphonées, tout le monde tombe amoureux en même temps, et ça matche direct en plus, c'est pas merveilleux tout ça? Donnez moi l'adresse je suis en misère affective, voire plus, vite! J'ai cru me retrouver dans des sitcoms de AB productions. Les dialogues sont au fond du faitout et les situations stupides et inutiles se succèdent à un rythme d'enfer. Ici on te fait croire que juste parce que tu es beau ou belle tu feras carrière. "Ben et le talent alors? Tais toi imbécile je cause. Désolé monsieur". C’est surjoué à donf, tout est dans l’exagération, beaucoup trop d’épisodes de remplissage qui ne servent à rien sont là pour servir la soupe. Dans cet océan de médiocrité on va parvenir miraculeusement à sauver 2 ou 3 épisodes durant la seconde partie. Mais attention, on retombera vite dans le consternant durant les 3 derniers épisodes. En fait, il n'a manqué que les rires enregistrés comme dans les vieilles séries, et au moins on aurait pousser la blague jusqu'au bout. Le pire c'est que ce n'est même pas drôle, c'est surtout gênant, niais et pathétique à voir. Des enfants dans des corps d'adultes la plupart du temps, voilà ce qu'est Shooting Stars. Ça sonne creux et c'est fade, parce que le scénario est inexistant, écrit sur une feuille de PQ, donc exit suspense ou rebondissements. C'est souvent des successions de scénettes sans intérêt et sans transitions.

Bref, pas la peine de plus s'attarder sur un drama qui a fini aux oubliettes. C'est encore plus kitch et nul que les inénarrables téléfilms de Noel made in USA. On est entre le conte de fées et le conte de cons. Oui voilà, on est dans un diner de cons. Ah j'allais oublier de parler de l'introduction de la série qui se déroule en Afrique, probablement en Afrique du Sud ou en Namibie vu qu'il est précisé que le héros parle anglais et afrikaans. On est vraiment dans le pur cliché de l'africain vu par un asiatique vivant dans un pays développé. Et tvN, qui fait sa propre pub dans la série a cru bon d'écrire sur les murs de l'agence dvN, pour se faire un private joke. Oulala que c'est marrant. Les coréens ont eu la bonne idée de récompenser cette série à la hauteur de sa qualité, c'est à dire en la boycottant massivement faisant d'elle une des pires de la Chaine. Ne faites pas comme moi qui suis en mission, évitez ce navet et préservez vos neurones, sauf si vous êtes en mode midinette. Allez je ne vais pas être méchant, la bande musicale est sympa d'où une bonne note de ma part : 4/10

Main Theme: Nam Woohyun - Shooting Star

Additionnel OST: d.ear - Lean into me