Promesses non tenues sur la distance...

Six feet under m'a laissé une impression très bizarre. J'ai dévoré la série, mais bon comme je le fais à chaque fois ce n'est pas un critère. En même temps je suis un peu resté sur ma faim.

A partir de la deuxième saison déjà, je trouvais que la série parlait moins de la mort que de la vie à Los Angelès, avec les thèmes de la forme physique, de la médication, du porno, du mode de vie américain (l'automobile/ la moto comme vitrine sociale), de la place de l'art contemporain, de la psychiatrie, d'une société à l'individualisme très poussé qui se cherche des ersatz de religion, du problème de la violence urbaine (l'épisode où David est séquestré dans sa voiture, et les séquelles qu'il en garde)
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En lisant un peu autour, j'ai vu que l'idée des auteurs était que chaque personnage réagit différemment au fait d'habiter dans une maison où il y a des cadavres en préparation au sous-sol. Souvent en recherchant un surplus de vie, comme l'activité sexuelle débordante de la mère, qui est assez barrée.

En y repensant, je trouve que certains aspects de ce postulat de départ auraient pu être encore davantage exploités. Il est dommage qu'ils n'aient pas développé le personnage de l'employé mexicain très sain, mais en même temps très compétent dans la préparation des morts : les scénaristes appuyaient bien sur cette corde dans la première saison, mais après ils se sont un peu perdus dans ses histoires de famille et ses problèmes relationnels avec sa femme. Idem pour les difficultés de Claire à accepter le métier de David, cette piste a été trop vite abandonnée à mon sens. L'humour macabre, également, a été un peu laissé de côté. C'est ce qui fait que la première saison reste inégalée.

Ha, si : une des idées que j'ai trouvée très bonne, concerne les morts qui parlent aux vivants. Contrairement à ce qu'on penserait, ils ne sont pas de gentils fantômes qui guident les vivants, mais des projections des personnages, souvent inquiétants. ça c'était particulièrement bien vu, et parfois vraiment dérangeant.