Soul Eater
6.9
Soul Eater

Anime (mangas) TV Tokyo (2008)

L'énième manga entraînant, où 5 épisodes viennent littéralement détruire 46 épisodes fabuleux.

Soul Eater se présente comme n'importe lequel des Shônen classiques dont je me suis gavé plus jeune et dans lesquels je me plonge toujours avec plaisir, tant la force et le plaisir du divertissement qu'ils nous offrent sont grands.


Classique sur sa forme, on retrouve un bon vieux panorama de personnages typiques des codes de ce genre de manga et toujours aussi efficace. On retrouve une énième trame qui se veut être une quête de puissance pour équilibrer la balance du monde, ponctuée ça et là de combats diablement bien réalisés où les gentils cherchent à poutrer les méchants, une trame d'introspection où nos héros vont devoir évoluer pour faire face à des fléaux toujours plus grands, et une trame au final foutrement bien pensée pour toujours tenter de maintenir le spectateur sur son ordinateur, et pour réussir plutôt deux fois qu'une son coup !


On y retrouve aussi ses spécificités, Soul Eater ne se permettant tout de même pas de copier bêtement d'autres idées pour les sublimer. Ces spécificités prennent plusieurs formes : tout d'abord, la forme justement, avec des dessins atypiques appréciables (ce soleil et cette lune, non de dieu !), mélangeant la vivacité des nekketsu aux métaphores imagées des Seinen les plus perchés (ce monde intérieur de Crona, putain qu'est ce que c'est beau). Ensuite, l'intrigue bien évidemment, parce-que autant la quête de devenir plus fort est vue et revue, encore faut-il des raisons qui expliquent l'intérêt de celle-ci, et ces raisons en questions touchent quand même plus de la moitié des épisodes. Il y a quand même une fracture nette entre recherche de force et utilisation de celle-ci à des fins nobles. Enfin, soulignons aussi l'ambiguïté de certaines personnalités qui les rendent appréciables, le duo Maka/Soul, Crona, Shinigami père, Stein ou encore l'excellent Asura qui demeure pour moi LE méchant dans toute sa splendeur et sa complexité.


Comme dans n'importe lesquelles des séries à rallonge (plus de 50 épisodes), l'éventail des thématiques est large et la manière de les aborder est difficilement critiquable vu la facilité du spectateur à s'introduire dans un monde aussi riche et d'en comprendre les enjeux et les subtilités. Mention spéciale pour la façon d'avoir traité l'introversion. Parce-que le mangaka a bien compris que les combats sont tout de même les fondements de sa production, mais qu'il ne faut pas négliger ce qu'il y a autour (l'humour et tout le tralala), ils nous a concocté un Masterpiece du shônen-manga. Rien à redire non plus du point de vue de la production de l'anime; même si le choix des soundtracks est plutôt étrange, il n'est en rien perturbant et n'altère rien de la qualité scénaristique.


D'ailleurs, cette qualité scénaristique arrive à son apogée avec les derniers épisodes qui... ah non pardon j'ai confondu avec autre chose... En fait, cette fin est mauvaise de mon point de vue, donc oubliez l'apogée et tout l'effort que j'ai mis à vous convaincre de regarder Soul Eater.
Enfin si, regardez Soul Eater, c'est vraiment cool ! Mais revenez plus tard sur cette critique pour en lire la fin.


Fin de critique (avec SPOIL)


Bon, par où commencer mon coup de gueule... Ah oui... PUTAIN C'EST N'IMPORTE QUOI. Passé les moments WTF avec Shinigami père et sa mécha-ville, on aborde enfin le combat ultime avec Arachnée, et surtout avec Le Grand Dévoreur Asura, un combat prometteur qui... finalement est complètement nul à chier. Malgré les fameux dialogues stupides en plein combat entre Asura et Shinigami-père, ça partait pas trop mal avec une hausse palpable de la tension à la suite de la défaite de Shinigami-père. Puis Arachnée meurt en 5 sec sans n'avoir rien fait. Et Asura meurt un peu plus tard sans raisons, par une gamine qui n'avait pas une once de chance de gagner et qui gagne grâce à un pouvoir magique appelé "courage". Fais chier.


En y réfléchissant bien, le problème ne vient pas vraiment de là. Ça, ce n'est que le résultat de mauvais choix scénaristiques concernant la part importante qu'ont les méchants dans l'histoire. Finalement, qui sont les méchants que l'on a suivi le plus ? Médusa? OK. Arachnée? OK. Asura? Ah ban non. C'était quand même le plus puissant de tous, et ils ont réussi à ne le faire apparaître que dans 5 ou 6 épisodes. On ne connaît rien de ses desseins, et pourtant il est déjà condamné à devoir mourir par Shibusen. Il y a quand même un problème, quand on sait qu'à la base il s'était juste retiré à l'écart du monde pour en éviter la peur. Ça, c'est le premier point.
Le second point, c'est la manière de le battre. Shinigami-père lui même ayant échoué, on peut penser que le trio Maka/Death The Kid/Blackstar en résonance peut le battre. Le trio échoue pour diverses raisons, malgré le coup de baguette magique de Death The Kid. Et Maka le bat seule avec un coup de poing. Vous la sentez là, la tristesse d'une conclusion?


Enfin, la conclusion ne concernait que l'intrigue d'Asura. Qu'en est-il de la suite? Soul et les autres armes vont-ils devenir Death Scythe? Il se passe quoi pour Death the Kid, BlackStar et Maka?


C'est quand même dommage de se dire qu'avec peut-être 22 min de plus, à la manière de FMA Brotherhood, on aurait pu obtenir une fin au moins passable. Vous comprenez maintenant pourquoi je trouve que 5 épisodes en ont détruit 46, et pourquoi je n'ai pas mis plus de 6/10.

BlackLight
6
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le 13 déc. 2015

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