Une vision intéressante et diversifiée de la sinistre Cité de Los Angeles, capitale du futur (voir http://www.senscritique.com/livre/City_of_Quartz/157143# ) et de bons acteurs.
Avec le défaut habituel des séries policières mais accentué ici: la police justement.
Car à l'encontre de l'expérience de tout un chacun, ces braves gens ne sont ici qu'humanité, intelligence et délicatesse du jugement; ce qui nuit un tant soi peu à la crédibilité générale.
Le constat central qui ressort de la vision de cette série, c'est à quel point le crime est devenu chose banale au pays de la marchandise reine et du chacun pour soi; chose quotidienne, sordide, répétitive et ennuyeuse qu'il faut donc gérer administrativement dans les faits.
Il est caractéristique de notre société du spectacle que, la plupart du temps, les regards analytiques sur notre monde passent par l'intermédiaire de l’œil policier, présenté comme dernier rempart contre la barbarie.
Mais qui est donc responsable de cette barbarie, pourtant si prévisible, dans le contexte des règles du jeu de la domination marchande mondialisée et de la séparation généralisée.
Quelle sorte de maladie véhicule une société où la police a cette sorte de prééminence ?
Un aparté discret d'un petit "défavorisé" particulièrement lucide fait pourtant remarquer (dans la saison 2), que la police constitue bien le bras armé du principal gang de L.A.
Qu'est-ce-à-dire ? oh, le petit voyou ! Encore un marxo-anarcho-situationniste.
Autre question, pourquoi la police étasunienne, qui se retrouve donc en première ligne, ne s'oppose-t-elle pas farouchement au libre commerce des armes dans ce pays et au lobby criminel qui le représente; étrange, non ?