J'ai commencé à lire des comics avec The Boys de Garth Ennis et Darick Robertson. Et j'ai toujours eu une relation ambivalente à cette série. Je trouve ça moche, souvent con dans sa volonté de choquer, bavard, trop long et décompressé (72 numéros !)...
Et en même temps, les personnages sont attachants, l'écriture radicale et le concept fun, excitant et travaillé. Bref, à l'annonce de son adaptation par Amazon Prime Video, sans être saucé plus que ça, j'étais assez curieux du résultat.
Et aussi inquiet de voir revenir à la prod une bonne partie de l'équipe derrière la plus que moyenne Preacher (autre adaptation d'Ennis).
Grosse claque donc avec cette adaptation quasi-parfaite qui sépare le bon grain de l'ivraie et offre 8 heures de divertissement pur. Rythme trépidant (pas de gras, zéro ennui), casting investi, équilibre des tons, action spectaculaire,...
Or, si ce n'était que ça, ce serait déjà pas mal. Mais en sus le show trahit intelligemment le comics en créant sa propre voie, restructurant les arches narratives, développant de nouvelles idées excitantes et nourrissant la bête de thématiques on ne peut plus actuelles.
C'est probablement cet aspect d'ailleurs qui élève le show au dessus de la masse. Non content d'explorer l'hégémonie Marvel, notre asservissement culturel aux super-héros ou l'affaire Weinstein, The Boys le fait finement et à balles réelles. Rendant le tout plus pernicieux que son statut de blockbuster sériel estival ne le laissait présager.