The Dragon Dentist part d'une idée plus qu'intrigante, celle de voir un monde dans lequel les dragons, imposantes forteresses volantes et vivantes, voient leurs dents soignées par des dentistes. De (et dans la gueule de) ces animaux de légendes surgit un monde original, vivant, où les carries et autres parasites appelés mushis sont perpétuellement chassés par nos dentistes afin de permettre au dragon de garder une bouche saine, pour des raisons qui nous seront exposées tout au long de cette aventure. Mais les dents de dragon ont une particularité, elles sont un espèce d'espace transitoire entre la vie et la mort, comme des limbes dont on pourrait s'extirper. C'est le point de départ de cette histoire qui verra la jeune dentiste Nonoko, devenir la marraine d'un garçon nommé Bell, ressuscité par l'une des dents.
L'ensemble de ce monde, en proie à la guerre, où l'on imagine aisément l'avantage que pourrait conférer un dragon, embarque une mythologie si vaste qu'elle nécessiterait bien plus que deux OAV d'une quarantaine de minutes. Il y a donc la nécessité de se focaliser sur des personnages aussi caricaturaux que charismatiques qu'on aurait aimé voir davantage développés au sein de cette communauté. Les choses s'enchaînent assez rapidement pour donner au récit ses enjeux et malheureusement, certaines portes ouvertes le resteront.
L'ensemble véhicule certains messages intéressants et soulève quelques questions philosophiques sur la vie et la mort, le bien et le mal, qui restent, faute de temps, très manichéennes car à peine effleurées.
The Dragon Dentist possède assurément un univers séduisant et une histoire intéressante où se côtoient assez habilement technologie et magie, le tout agrémenté de scènes d'actions et de moments plaisants. Mais pour la comparaison, on est très loin des questions existentielles et des traumas des personnages de Neon Genesis Evangelion. Kazuya Tsurumaki, réalisateur de plusieurs des films nés de la série, avait pourtant largement de quoi faire avec cette superbe idée et ce monde fantastique. Pour autant, si je termine cet anime un brin frustré, il n'en reste pas moins qu'il mérite qu'on s'y attarde.