The Future Diary
6.1
The Future Diary

Anime (mangas) CTC (JA) (2011)

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Mirai Nikki est une purge.
Mais vraiment. Il m’a rarement été donné de voir quelque chose d’aussi mauvais, d’aussi incohérent, d’aussi indigeste.
Je tiens à le préciser d’entrée de jeu, Mirai Nikki représente à mes yeux ce qu’un anime ne doit pas faire : graphismes sans ambitions, ambiance ratée, héros insupportable, concept mal exploité, et ainsi de suite, le tout alors que l’anime a l’air extrêmement bien. Avant de le commencer. Mirai Nikki, c’est un peu comme un bébé qui semble magnifique à l’échographie, mais qui se révèle, à la naissance, être mal formé et porter toutes les maladies imaginables.
Commençons avec une des choses les plus importantes dans un anime : le concept de base. Des agendas électroniques qui permettent de prédire l’avenir. Vendeur, n’est-ce pas ? Eh bien non !
Imaginez-vous dans un monde où tout le monde veut vous tuer et où vous avez un journal qui vous prévient 24 heures à l’avance de votre mort ainsi que des circonstances dans lesquelles ça va arriver. Quel est votre reflexe ? Regarder régulièrement votre journal ? Bravo, vous êtes plus intelligents que les personnages de Mirai Nikki. Notre héros ne regardera jamais son journal à partir du moment où ça pourra lui sauver la vie, ou bien trente secondes avant, dans certains cas, mais souvent, il préfèrera attendre qu’on lui sauve le cul. On aboutit ainsi à une multitude de situations où on se dit : « regarde ton journal. Mais regarde ton journal. Mais tu vas le regarder, ton putain de journal ? »
Je vous laisse vous représenter le nombre de situations où les héros conçoivent un plan, sans même regarder leur journal, histoire de savoir si ça va marcher. Et devinez quoi ? La plupart du temps, ça foire. Ça alors. Je suis tellement surpris.
Le journal n’est plus un outil de prédiction de l’avenir, juste un outil de prédiction des trente prochaines secondes. En même temps, il ne faudrait surtout pas que les personnages s’organisent à l’avance, ils pourraient faire des trucs intelligents, sinon.
Autre point important de toute histoire : le héros. Enfin, le « héros », avec autant de guillemets que vous voulez, il n’y en n’aura jamais assez, tant Yukiteru Amano (ou « Yukki », comme on l’entend encore et encore, jusqu’à ce que ça se grave dans notre mémoire pour les 15 vies à venir) est un pleurnichard dépassant les limites de la logique et de la compréhension par sa connerie et sa faiblesse. Imaginez un personnage plus con que Emiya Shirou, plus faible et plus indécis que Shinji Ikari (et sans justification autre que « mes parents ont divorcé »), ajoutez à cela « l’évolution » la plus brusque de toute l’histoire de la japanimation. Voilà, vous avez Yukki.
Yukki est un personnage insupportable, un personnage sans charisme dont on ne veut pas suivre l’histoire, un personnage qui serait mort depuis le début (et qui l’aurait bien mérité) s’il avait été laissé à lui-même, sans tous les autres personnages pour le porter. Mais vraiment. La moitié ou presque des personnages de l’anime se retrouvent à un moment ou à un autre à directement aider le héros. Original pour un battle royale.
Et ce n’est pas comme si son évolution était intéressante à suivre. Non. Tout au long de l’anime, il manque de mourir plusieurs fois, tue des gens (parce que à partir du moment où détruire le mirai nikki fait disparaitre son propriétaire, j’appelle ça tuer le propriétaire), se fait séquestrer, voit sa mère frôler la mort et Yuno manquer de se faire violer, se fait trahir par ses camarades, etc. Et pourtant, il n’évolue pas, il reste au même niveau pendant tout l’anime. Pardon, il reste le même pendant les 18 premiers épisodes ; entre l’épisode 18 et l’épisode 19, il passe du stade de plus grosse merde de l’histoire de l’humanité à perso ultra-edgy, qui sait maitriser les armes alors qu’il n’en n’a jamais touché et qui est fou amoureux de Yuno, la fille qui l’a séquestré et a tenté de tuer ses amis. Logique.
Et bien sûr, dans un battle royale, qui dit héros dit antagonistes. Soyons clairs, les personnages de Mirai Nikki ou bien n’ont aucune profondeur ou bien aident Yukki, ou bien les deux à la fois. J’ai encore en mémoire l’aveugle attifé d’un masque en forme d’œil géant et d’une combinaison ressemblant à un sac poubelle, qui meurt littéralement dans l’épisode où il apparait, après un développement minime. Nous avons encore la gérante d’un foyer qui est presque réduite au caméo, le premier adversaire de Yukki qui meurt dès le premier épisode après aucun développement, le gourou de la secte qui meurt un épisode après son apparition. Quant aux persos qui restent, ils sont développés au minimum syndical. Nous avons Yuno qui se résume à « c’est une yandere », par exemple. Sachant que Yuno est un des deux personnages principaux, ça fait mal. Nous avons aussi le maire, aux objectifs obscurs et qui n’apparait qu’au dernier quart de l’anime. Nous avons monsieur « je préfère mes chiens à ma fille », aussi, ne l’oublions pas. En fait si, oublions-le.
A la limite, Minene et le commissaire bénéficient d’un peu de développement. Attention, j’ai bien dit un peu. C’est-à-dire, respectivement, « j’ai grandi dans un pays en guerre » et « mon fils est malade ». Simple mais efficace. Vouloir devenir Dieu pour sauver son fils est selon moi un objectif cohérent, logique et respectable. Mais que ce soit ça, le maximum de développement dont l’histoire est capable est pour moi assez ridicule.
Et comme si ça ne suffisait pas, Mirai Nikki a aussi réussi à pourrir son ambiance. Et pour la pourrir, elle l’a bien pourrie. Mirai Nikki est pour moi l’anime qui se prend au sérieux alors que ça n’est rien de plus que le battle royale pour les lecteurs du journal de Mickey, tant la pauvreté scénaristique et les raccourcis faciles du scénario sont omniprésents. Il en résulte un décalage flagrant entre ce que l’anime veut établir et ce qu’il établit vraiment. Et pourtant, il y a des moments où l’histoire se redresse et nous livre des vrais moments de tension (je pense par exemple à la fin de l’épisode 4) et on se dit que cette fois, c’est parti, Mirai Nikki va devenir bien. Mais c’est comme un bébé qui apprend à marcher : aussitôt s’est-il mit debout en y mettant tous ses efforts qu’il s’effondre lamentablement et s’écrase au sol dans une position plus ridicule encore que quand il rampait.
Et, comme pour mieux s’enfoncer, l’anime alterne les moments de tension ratés avec les scènes d’humour pas drôle. Parfois, Mirai Nikki tente la carte de l’humour. Mais ça n’est pas drôle. Et comme l’anime hors de ces scènes se veut très sérieux, ça tombe encore plus à plat, rendant les scènes supposément drôles tout simplement malaisantes.
Bien sûr, un vice en appelant l’autre, l’histoire en elle-même est bourrée d’incohérences, et une foule d’éléments ne sont jamais expliqués autrement que par des raccourcis scénaristiques douteux. Et voilà qu’il nous sort l’explication de « ils sont hypnotisés », et voilà qu’on nous remet un coup de « pouvoir de l’amitié », et que le héros sait manier un fusil automatique quand il a jamais touché une arme de sa vie, et que le gosse de 6 ans, c’est déjà un psychopathe qui sait manier les couteaux et a accès du poison, des gaz mortels, un masque à gaz et tout l’attirail. Et n’oublions pas, bien évidemment, à quel point l’histoire autour de Yukki de façon totalement artificielle : tous ses antagonistes ne s’en prenne qu’à lui, et seulement à lui. Bon, parfois à Yuno, mais seulement quand elle est avec lui. Ça fait que les antagonistes apparaissent les uns après les autres, jusqu’au dernier quart. Pourquoi ne se battent-ils qu’avec Yuno et pas entre eux ? Surtout que le dernier antagoniste rencontré a complètement ce qu’il faut pour agir envers tous les propriétaires de journal. Faut-il rappeler qu’un battle royale, c’est tout le monde contre le monde, pas tout le monde contre le perso principal ?
Devant tout ça, une seule question se pose à moi : peut-on avoir plus de 12 ans et apprécier Mirai Nikki ?

imperosol
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le 13 janv. 2019

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imperosol

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