Une histoire de famille.

On a dit beaucoup de chose sur la dernière création de Netflix, The Haunting of Hill House ne manque en pas en effet d'attiser la curiosité.

Il était facile de s'attendre à une banale histoire de maison hantée occupée par une famille en proie à diverses entités maléfiques, cependant Mike Flanagan à qui l'on doit déjà Pas un bruit et Jessie pour le compte de Netflix, prend à contrepied les spéculations du public en proposant ici une histoire dramatique et sombre. Ainsi la série surprend par son ton mélancolique et constamment sur la brèche entre le morbide et le superbe. Bien plus proche finalement d'un drame fantastique que d'une histoire d'épouvante, même si certaines séquences sont là pour l'effroi.

The Haunting of Hill House, où quand la vie rencontre la mort. Les fantômes ici sont des souvenirs, des blessures et des regrets, tant d'éléments qui pris séparément ramène les enfants Crane et leur père face au deuil d'une mère et d'une épouse. Cette saison en dix épisodes montre aussi comment une situation familiale idyllique peut évoluer difficilement quand une épreuve survient. C'est ici le coeur de la série, la colonne vertébrale de l'histoire. Une maison maudite et des victimes qui tentent de vivre leur vie sans arriver à faire table rase du passé.

Le casting est formidable, tout le monde trouve sa place et l'écriture laisse chaque personnage exister à sa manière. Si bien entendu on retiendra surtout Carla Gugino dans le rôle d'Olivia, la mère, ou encore Elizabeth Reaser (Shirley) et Michiel Huisman (Steven), difficile de faire l'impasse sur Kate Siegel qui joue Theo, la troisième enfant du couple Crane. L'émotion trouve plus souvent et à raison, sa place dans cette histoire. Notamment grâce au casting mais aussi parce que les personnages au-delà d'être identifiables sont magnifiquement écrits, surtout concernant leurs backgrounds respectifs.

Difficile aussi d'oublier de parler de la réalisation et de la mise en scène de Mike Flanagan. Elles sont tout simplement parfaites. Si l'ambiance visuelle rappelle parfois le Crimson Peak de Guillermo Del Toro, c'est surtout sur l'alternance entre les époques que Flanagan fait des merveilles. La mise en scène est le fruit, et cela ne fait aucun doute, d'un travail pensé et réfléchi bien en amont du tournage. Les détails fourmillent un peu partout dans l'image, à l'instar de chaque transition entre le présent et l'enfance des personnages. Tout est fluide, sans fioritures, d'une efficacité redoutable et comble du comble c'est superbe.

The Haunting of Hill House est un bien bel objet télévisuel, une série original de par son approche du thème de la mort et des fantômes. L'histoire bouleversante d'une famille rêvée, où quand la mort nous parle des vivants.