Bien...Que dire sur ce drama potentiellement bon, mais qui tel un samouraï un jour de défaite va se faire en partie Seppuku. Quand je vois l'autrice, je me dis de suite, c'est à double tranchant soit çà va être très bon (The Glory, Mr Sunshine, Guardian: The Lonely and Great God) soit ça va être très mauvais (Descendants of the Sun, The Heirs). A l'heure où j'écris Genie, Make a Wish n'est pas encore sorti. Je vais classer The King: Eternal Monarch dans les moyens parce il faut rester sérieux deux minutes. Et ceux qui jugent uniquement parce que l'acteur est beau et la fille idem, on a pas la même façon d'émettre un jugement impartial. Ici nous allons encore explorer le voyage inter dimensionnel et temporel. Et honnêtement sur ce point, on s'en sort pas trop mal..Jusqu'au final. Et là c'est le drame, avec une de fins les plus moisies que j'ai jamais vu. Et ca ce n'est que le coté immergé de l'iceberg, parce que si je voulais, je pourrais mettre la série en PLS en 5 secondes. Mais amusons nous un peu à faire l'état des lieux avant.
En 1994, dans le Royaume de Corée, le roi est assassiné par son demi frère Lee Lim(Lee Jung-Jin), son jeune fils Lee Gon échappant de peu à la mort grâce l'intervention d'un individu sorti de nulle part qui opère un nettoyage à la John Wick. Lee Lim, venu récupérer la flute enchantée dénommée Manpasikjeok, qui octroie des pouvoirs surnaturels, doit s'enfuir en emportant avec lui la moitié de celle-ci, car elle fut brisée en 2 dans un dernier élan par le jeune prince. Sa trace est perdue. Gravement blessé au cou, il parvient à dérober à son sauveur un badge de police appartenant à une jeune femme. 25 ans plus tard, le roi Lee Gon(Lee Min-Ho) gouvernede manière bienveillante son pays. Mais à quelques jours de la date anniversaire de ce douloureux évènement, il remet la main sur ce badge et se met en quête de cette jeune inspectrice dénommée Jeong Tae-Eul(Kim Go-Eun). Mais elle ne semble pas exister. Peu de temps après, à la suite d'une poursuite à dos de cheval, il traverse la forêt de bambous jouxtant le domaine royal et se retrouve au cœur de Séoul, en République de Corée du Sud. Dans ce monde parallèle, il va tomber rapidement nez à nez sur Jeong Tae-Eul. L'histoire peut alors commencer...
La première chose qui me vient à l'esprit à la fin du visionnage, c 'est pourquoi faire simple alors qu'on peut faire compliqué, et surtout pourquoi ajouter des longueurs inutiles? On aurait pu faire 50 épisodes à ce rythme. Décidemment les coréens ont vraiment du mal pour conclure leurs dramas un peu trop souvent. L'idée de base est intéressante, mais en voulant écrire 16 épisodes, le réalisateur s'est rapidement aperçu que sa base scénaristique était trop faible pour assumer ce total. Alors il a fait ce que tout le monde ferait, il a fait du remplissage en usant d'artifices: il a fait s'éterniser des scènes, il a ajouté des supports inutiles, et surtout on a dû lui dire de bien insister sur l'importance de bien mettre en valeur les différents sponsors publicitaires. Et là, c'est festival, je n'ai jamais vu ça: bouffe, boissons, compléments énergétiques, fringues, cosmétiques, bagnoles de luxe, j'en passe et des meilleures. Mis bout à bout, on doit dépasser les 30 minutes. Dans cette histoire romanesque qui tient du conte de fées, on est dans le plus pur style du prince charmant à la recherche de sa bien aimée. Et donc ici, le hasard fait toujours bien les choses. En y réfléchissant un peu, je me suis dis que c'était parfaitement assumé. En effet, en période Covid, il fallait bien faire marcher le commerce non? Quoi de mieux que de stimuler l'achat en ligne, que ce drama qui est une formidable vitrine commerciale pour les ménagères coréennes énamourées de Lee Min-Ho?
Autre chose à retenir, c'est que je peux flinguer le récit en le retournant contre lui-même: pourquoi n'être pas intervenu quelques instants plus tôt pour buter Lee Lim et sauver son père? (vous comprendrez quand vous le verrez). Allez rideau on ferme. Ah ben non, on peut pas il y a 16 épisodes à remplir c'est vrai. Alors même s'il y a beaucoup de facilités scénaristiques, je dois dire que dans l'ensemble on retombe sur ses pattes, ce qui n'a pas été le cas dans "Tunnel" par exemple. Ce n'est pas évident de ne pas s'égarer quand on parle de voyage dans le temps, l'espace ou les dimensions. Le hic de la narration, surtout au début, c'est qu'on va dissocier l'enjeu autour de l'importance de la possession des 2 morceaux de la flute pour les deux hommes. Ainsi, durant les 5 premiers épisodes, on est focalisé uniquement sur la tragédie sentimentale où ça va roucouler. Et perso, un peu ça va, après c'est lourd. Surtout qu'à un moment on est dans le cliché avec les deux femmes se battant pour le mâle Alpha. Les seuls moments vraiment forts sont situés entre le 10ème et le 14ème épisode, ce qu'il y a avant on pourrait le condenser en 5 épisodes tellement c'est creux. Et puis j'ai trouvé le démarrage de l' histoire d'amour entre Lee Gon et Jeong Tae-Eul vraiment téléphoné. Désolé, mais en tant que flic, elle gobe vraiment tout et n'importe quoi venant d'un inconnu à cheval. Niveau crédibilité on repassera. Et la première Ministre en victime de la mode, là aussi il y a de quoi rire.
Alors tout n'est pas à jeter dans l'histoire. C'est d'abord une vision fantasmée de la Corée telle qu'elle aurait dû l'être si les japonais ne s'en étaient pas emparer. Et j'ai trouvé l'idée originale. On ressent bien l'esprit patriotique et nationaliste derrière cela et j'adhère. L'idée d'interchanger les gens pour assoir le complot est bien pensée. Ensuite j'ai trouvé l'ensemble du casting plutôt bon, notamment Lee Min-Ho qui interprète ce roi à la fois dandy, chaleureux et aimant. J'ai été moins convaincu par Kim Go-Eun qui en fait un peu trop. Woo Do-Hwan par contre est un trop campé dans son double rôle et ses personnalités n'évoluent pas assez je trouve. Lee Jung-Jin dans le rolex du prince renégat a vraiment la gueule de l'emploi et rempli excellement son office, mais il est sous exploité. Bon après qui n'aime pas la mamie de toute une nation, à savoir Kim Young-Ok qui a plus de 80 à l'époque est toujours formidable? En fait tous les petits à coté sont vraiment intéressants et ajoutent une teinte d'authenticité. Alors c'est sûr qu'on va pas s'embêter et faire que la plupart des protagonistes aient leurs double dans chacun des 2 mondes pas trop loin les uns des autres par le plus grand des hasards. La seconde partie du drama est vraiment intéressante du moins jusqu'au 14eme épisode.
Mais voilà, passé une réalisation artistique correcte, force est de constater que tout du long la série a été bavarde, trop. Notre bon roi n'a jamais été vraiment en danger, donc on a jamais tremblé pour lui. Et parfois j'avoue même avoir été largué, la faute à des transitions et un montage pas toujours du meilleur effet. Il y a aussi trop de phases de dialogues pompeuses et débiles. Et que dire du final qui est une vraie catastrophe? Mon dieu que c'est alambiquée comme pas possible. En voulant corriger les erreurs commises par Lee Lim, on commet l'erreur fatale: on ne peut pas modifier une ligne temporelle déjà écrite, on en crée une autre similaire, ce qui est différent. Notre roi qui se prétend mathématicien aurait dû le savoir non? Vous espériez aussi un mariage royal et la phrase récurrente "Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants?". Vous pouvez faire une croix dessus. J'ai terminé les 2 derniers épisodes dans la douleur, j'étais au bout du rouleau de voir autant de stupidités, surtout à la toute fin. Beaucoup de potentiel dans cette série, mais trop de gâchis dans l'ensemble. Allez je pars sur une bonne note, l'OST est quand même sympa.
Main Theme: Kim Jong Wan (Nell) - Gravity
Additionnel OST: Eternal Monarch - Full OST Album