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Je suis arrivé sur le drama connaissant les bases, car j'avais pris la peine de regarder juste avant le film Fabricated City dont il est issu, et qui reprend exactement le postulat de départ avec la même intrigue. Et oui, pourquoi se faire chier à se compliquer la vie alors qu’il suffit de faire un simple "Refresh"?(en enlevant le viol sur mineure sinon çà passe pas sur Disney). Avec un petit coup de lifting, quelques changements part ci par là, des phases d'action supplémentaires et un rythme plus soutenu, des personnages encore plus manichéens (quitte à sombrer dans le ridicule), on accouche de "The Manipulated". Sur le plan scénaristique, il va falloir en avaler des couleuvres pour digérer ce torrent d'inepties successives qui vont s'étaler comme une pile de linge sale. On se croirait presque évoluer dans un monde dystopique tellement l'histoire est complément invraisemblable, surréaliste et surtout délirante à l'excès. Plus c'est gros, plus ça passe. Une série divertissante sur l'instant, mais très alambiquée et risible au final, limite porteuse d'un message ambivalent et dangereux. À regarder au 5ème degré bien évidemment.


Park Tae-Joong (Ji Chang-Wook) est un homme lambda menant une vie ordinaire de livreur. Injustement accusé d'un crime odieux, il se retrouve rapidement en prison, condamné à perpétuité. Mais Tae-Joong est juste l'une des innombrables victimes collatérales du sinistre An Yo-Han(Do Kyung-Soo), un héritier milliardaire qui a fait fructifié sa fortune sur la sécurité de l'élite du pays. En effet, celui-ci trouve et utilise des substituts quand l'un des leurs commettent des meurtres, et créant de parfaits coupables parmi des gens isolés ou pauvres. Il dispose d'une logistique impressionnante pour mener ses contrats à bien, s'appuyant également sur des gens corrompus dans toute l'administration du pays ainsi qu'auprès de politiques. Pour ce psychopathe, tout cela n'est un jeu qui lui permet aussi de parfaire sa passion pour la sculpture de bustes personnalisés, chacun d'entre eux étant lié à un meurtre maquillé. A partir du moment où il apprendra la vérité, Tae-Joong n'aura qu'un seul but: se venger et lui faire payer les fourberies et les atrocités qu'il a commises.


Soyons clairs, on ne vient pas sur ce drama pour la qualité de son scénario qui tient sur une feuille de PQ et c'est dommage car le postulat de départ est intéressant. Comme je l'ai dis en introduction, The Manipulated est une simple adaptation du film coréen Fabricated City de 2017 avec également Ji Chang-Wook. Ici on est constamment dans l'outrance, l'exagération qui ferait passer les K-dramas d'action de 2025 comme "Sur la gâchette" ou "Mercy for None" pour des comédies romantiques. Les maitre mots ce ne sont pas la crédibilité, la plausibilité et la sobriété dans les propos ou les situations, non ici c'est l'exubérance et les séquences ubuesques qui doivent être mises sur un piédestal. Mais reprenons les bases. Nous avons donc un "homme soja" ou normal, qui au bout de 5 ans de taule va se muer tout seul comme un grand en une fusion de Néo de "The Matrix", de Mac Gyver, John Rambo, Dominic Torreto j'en passe et des meilleures. Oui car si tu le savais pas, il suffit de faire de la gonflette pendant quelques années, de se faire casser la gueule une bonne centaine de fois et de bien manger pour devenir un as du close combat et de la bricole, à faire pâlir de jalousie Ethan Hunt et John McClane. Tu m'en diras aussi des nouvelles de cette prison stylée années 60/70, digne d'une geôle de Kim jong Un.


Dans ce drama, c'est le pot de terre contre le pot de fer, David contre Goliath. On va t'expliquer et te faire gober qu'un type sorti de nulle part, sans argent et sans moyens et sans relations, va réussir à faire tomber un gars qui a plus de ressources que l'organisation SPECTRE de James Bond. On dirait une parodie et un pastiche des pires merdes de films d'action des 40 dernières années. On est constamment dans la surenchère du grand-guignolesque. C'est un "gloubiboulga" de grand n’importe quoi destiné à un public qui n’a aucune exigence en la matière et qui se fout du contenu, préférant se focaliser sur le contenant: ainsi, JCW(Ji Chang-Wook) est un surhomme qui ferait passer So Ji-Sub pour une petite bite: Il se fait éclater la gueule à tire larigot, il se prend des coups de couteaux, il se prend des bagnoles dans les rotules, tombe d'un toit, mais non le gars est invincible, juste quelques égratignures. Dans le dramas les flics sont soit des corrompus, soit des victimes. SI vous pensiez avoir tout vu dans Terminator ou dans Sur la gâchette par exemple, ici ça dépasse l'entendement...Pauvre commissariat. Niveau intensité on va être gâté par contre. Disney se fout aussi de la gueule de Netflix avec un clin d'œil à Squid Game avec le jeu du Stock-car. Je savais pas si je devais rire ou pleurer en voyant ce truc débile.


Si cette histoire de vengeance est rocambolesque et surtout grandiloquente, que dire des principaux personnages? La plupart ont des attitudes manichéennes, sans nuance. On est souvent dans des successions de clichés et autres poncifs plus débiles les uns que les autres. Ainsi depuis quand un maton de prison a le pouvoir divin de deviner qu'un "présumé" assassin est en fait un bon gars et qu'il se doit de l'aider? Idem pour le vieux pépé dans la zonzon, j'ai cru voir Mère Theresa. Ji Chang-Wook sauve les meubles, mais il en fait un peu trop, on aurait gagné à faire dans la sobriété. C'est une caricature de super héros, limite prêt à intégrer les Avengers ou faire parti de l'équipe de Mission Impossible. J'avais une petite réticence concernant Do Kyung-Soo dans le rôle du grand méchant, mais il ne s'en sort pas si mal en définitive, et parfois il vole même la vedette à JCW, parce qu'il est assez convaincant et tient bien son personnage. En fait, on est souvent dans le putassier et le racolage au détriment du message gravissime du pauvre bouc émissaire qui a payé à la place d'un autre. Alors tout n'est pas à jeter aux orties, il y a quelques bons moments, mais sur l'ensemble c'est très insuffisant. C'est divertissant sur le moment mais c'est tout. Je me suis souvent fait chier.


Si on est pas difficile et qu'on adhère à cette conspiration tirée par les cheveux, que An Yo-Han dispose de ressources inépuisables avec le bras aussi long que celui de Kim Jong Un, et que l'on considère que après tout, le principal c'est de voir des mecs se prendre des parpaings dans la gueule, des coups de couteaux et autres joyeusetés du genre sans aucune nuances, alors on sera comblé, parce que dans l'ensemble la mise en scène est efficace sans être transcendante. On assumerait presque le fait que ce soit un caricature du monde réel dans lequel nous vivons et alors là ça ferait vraiment peur. Quoique? Je mets la moyenne car j'ai souvent bien ri de regarder autant de conneries. A titre personnel, j'estime qu'ils ne sont pas allés à fond, ils auraient pu ajouter un hélicoptère de combat ou un char d'assaut (je déconne bien sûr). Pour le final ils ne se sont vraiment pas casser le cul, ils ont "plié le game" en moins de 15 minutes chrono, c'est un peu du foutage de gueule quand même. Je mets la moyenne par pitié pour JCW, pour la prestation remarquable de Doh Kyung Soo, pour Oh Sang Ho (oui je lui pardonne) et pour la dernière scène de combat WTF. Oui parce que les meilleurs blagues sont les plus courtes.


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Kim-Kaphwan
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