Format court de 6 épisode de 70mn qui mixent du fantastique, une critique sociale (le traditionnel antagonisme entre pauvres et riches), et une touche de comédie musicale.
Ah-yi est une lycéenne qui jongle entre ses études, et les petits boulots afin d'assurer difficilement son quotidien et celui de sa petite sœur que leurs parents ont toutes les deux abandonnées.
Il-deung est un camarade de lycée de Ah-yi ; il est brillant élève, fils de chaebol et à l'avenir tout tracé par ses parents.
L'un et l'autre font la rencontre de Ri-eul, un mystérieux magicien qui squatte dans un parc d'attraction abandonné ; il est bien entendu considéré comme un marginal par « la société ».
Ri-eul va secouer leurs certitudes et progressivement faire germer l'idée auprès de Ah-yi et Il-deung qu'il pourraient essayer de s'ouvrir à leurs rêves, ne pas considérer que leur avenir est déjà tout tracé.
The Sound of magic est une sorte de conte assez sombre (la situation sociale et les difficultés permanentes de Ah-yi, les exigences et le poids de ses parents sur Il-deung), dans lequel les protagonistes voudraient se donner l'espoir de s'évader de leur quotidien et de la pression qui les entoure. Grâce à Ri-eul, ils peuvent s'accorder quelques rares moments magiques qui leurs donnent ponctuellement un peu de joie de vivre.
Ces instants s'expriment au travers de chorégraphies et de chansons qui s'intègrent très bien à l'histoire. On s'interroge en permanence, comme Ah-yi et Il-deung sur la question du réel ou de l'irréel...Ri-eul est il à magicien de génie ou un simple prestidigitateur qui nous présente ses tours ?
En parallèle, se greffe un petit coté thriller avec la disparition suspecte d'une lycéenne et l’enquête menée par la police qui se demande s'il s'agit d'une fugue ou d'un meurtre.
Cette série s'applique à rappeler les contraintes et codes de la société coréenne : si on naît riche, on doit se soumettre au bon vouloir de ses parents pour perpétuer l'héritage familial, quelque soient nos propres envies ; si on naît pauvre, quelque soient nos efforts, on a de grandes chance de continuer à être maltraité et mal considéré par les autres...et si on vit comme un marginal, on ne peut être qu'un bon à rien responsable de tous les méfaits commis alentour. L'idée parallèle est de savoir si on doit forcément oublier ses rêves d'adolescent en devenant adulte, et renoncer à son libre arbitre pour « se conformer aux usages et rester dans les cases qui nous ont été attribuées ».
J'ai trouvé l'alchimie très bonne entre Ji Chang-wook (Ri-eul), Choi Sung-eun (Ah-yi) et Hwang In-yeop (Il-deung) ; chacun joue parfaitement sa partition., qui, ensemble, prennent toute la place dans le drama (les rôles secondaires en sont presque marginaux, même celui de Ji Hye-won qui interprète Ha-na, la camarade un peu malveillante).
Dans cette série, il y a de l'émotion, de la remise en question, de la révolte, de la déception, du désespoir puis de l'espoir...on passe par pas mal de sentiments.
Le coté « petite comédie musicale » qui aurait pu déranger au départ, colle finalement parfaitement, et les chansons sont dans l'ensemble pas mal du tout.
Je suis juste déçu par le dénouement qui nous laisse sur notre faim, avec une impression de « sortie à la va vite » ; j'aurai aimé un final avec un réel développement sur les personnages que l'on a suivi tout au long du drama. C'est pourquoi je mets 7 au lieu de 8.