Il y aura des châtiments avant, pendant et après le désir de fuite. Des fouets claquent en travers de la nuit sans perturber sa faune sonore.
Le chemin est sûrement plus long que ne le pensent les heures.
Les marais n’hésitent pas à se multiplier, mais seulement durant la fuite d’un Noir, puis reviennent à leur nombre et étendue habituels.
En chemin, les champs d’esclaves ne pensent qu'à dénoncer le fuyard, lui qui est résolu à ne plus travailler dans aucun d’entre eux.
Le chasseur d’esclaves n’a pas besoin d’hurler nigger dans les sentiers et les champs, ses chiens le font à sa place.
Le fuyard retrouvé brûlera par sa peau et par ses cicatrices.
Avec tous ces esclaves fuyards, les sentiers vont finir par être gênés de remonter vers le nord du pays.
Des panneaux et des carrefours hésitent à disparaître pour ne plus pouvoir aider les fuyards.
Restera plus qu'à éviter de se faire stériliser dans les États froids.
À la saison des forêts brûlants, les points de repère disparaissent, la nourriture disparaît, les fuyards tournent en rond jusqu'à accepter de rester parmi la cendre.