Detective psycho

Si True Detective se place au rang des grandes séries (on dit qu'elle est déjà culte) c'est grâce à deux critères sur lesquels nous semblons tous tomber d'accord: sa réalisation cinématographique particulièrement soignée (on retiendra l’impressionnant plan-séquence de l'épisode 6) qui, à mes yeux, la place au même rang que Top of the Lake et ses acteurs particulièrement atypiques qui ne cessent de donner une force psychologique à la série.
Ces deux éléments participent à créer un show d'une qualité remarquable.

Malheureusement, scénaristiquement, la série bascule au moment du "retour au présent" laissant l'intrigue de côté. Les deux ou trois derniers épisodes et la fin en elle même, sont largement trop décevants pour permettre à la série de décrocher les deux étoiles restantes.
En effet, l'interrogatoire des deux policiers tout au long de la première partie de la série apportait le suspense nécessaire à travers une constante tentative de la part du spectateur de déceler le sens, la raison de leur présence dans cette salle.
À partir de l'épisode 7, les scénaristes semblent avoir choisi "la voie de la facilité" précipitant la série dans une fin bien trop conventionnelle que rien ne laissait d'ailleurs présager. Rust était à la recherche d'un réseau complexe et étendu qui va largement plus loin que le simple meurtre ou que le banal tueur en série.
La résolution de l'intrigue policière s'avère décevante et brise le "mythe", le mystère construit au fil des épisodes... Peut-être que True Detective n'aurait pas dû répondre à nos interrogations, pas de cette façon là en tout cas.

Ici, l'aspect psychologique est important et nécessaire mais le contenu "policier" (ou "detective") l'est tout autant. Placé au côté de Nic Pizzolatto, Matthew McConaughey et Woody Harrelson il aurait pu permettre à la série de décrocher un bon 10/10.