David Lynch possède un univers bien à lui, il aime explorer la frontière entre le rêve et la réalité au travers de la plupart des ses œuvres. Twin Peaks n'échappe pas à la règle en brassant allègrement les genres du polar, du soap et du fantastique, un mélange hétéroclite qui confère à la série un ton et une atmosphère hors du commun. Même les plus experts analystes ont du mal à analyser Twin Peaks, je ne vous ferais donc pas l'affront contrairement à certains d'affirmer que je comprends tous les évènements développés par David Lynch et Mark Frost car certains sont vraiment très très opaques mais si je devais résumer, je dirais que Twin Peaks ressemble davantage à une quête métaphysique plutôt qu'à une simple enquête criminelle et c'est d'autant flagrant une fois que vous aurez visionné la saison 3. L'univers repose avant tout sur une galerie de personnages plus bizarres les uns que les autres (y compris le talentueux Kyle MacLachlan en agent du FBI lunaire), la musique envoûtante d'Angelo Badalamenti et une écriture audacieuse qui mêle en permanence rêve et réalité. Pari réussi pour David Lynch, il fallait oser mettre toutes ses obsessions schizophréniques au service d'une série policière donnant naissance à une œuvre totalement ovniesque, incataloguable mais aussi inoubliable pour peu qu'on fasse un effort substantiel afin de s'y immerger pleinement.