L'amour au delà de la mort

J'ai débarqué ici suite à la poursuite de mes "12 travaux d'Hercule" qui consiste à mater quasiment tous les k-dramas courts qui existent (voir ma liste). Cette série est basée sur le roman de de Seo Eun-Chae qui porte le même nom. Si je ne connaissais pas l'acteur, j'ai connu l'actrice Kim Min-Ha en la voyant évoluer dans le sublime Pachinko que tout amoureux de la Corée se doit de regarder. Cette actrice est à part et je l'expliquerai plus loin. Cette mini série de 6 épisodes est un vrai kaléidoscope émotionnel: j'ai commencé à dormir durant les 2 premiers épisodes qui étaient vraiment soporifiques et ennuyeux. Puis la seconde moitié du drama a été pour moi une vraie révélation, à savoir un savant mélange d'un exposé sur la vie et la mort et de l'acceptation de soit. Je vous préviens que si vous êtes émotif, préparez la boite à mouchoirs pour les 2 derniers épisodes notamment. Way Back Love c'est avant tout l'histoire d'une blessure ouverte qu'il faudra refermer...Ou pas.

Jung Hee-Wan(Kim Min-Ha) est une jeune femme au bord du gouffre, qui vit recluse depuis que son ami et grand amour (auquel elle n'a jamais avoué ses sentiments), Kim Ram-Woo (Gong Myung) est décédé dans un accident. Celui-ci non plus n'aura pas eu l'occasion de lui avouer son amour. Un véritable acte manqué cruel. Un jour quelqu'un frappe à sa porte: c'est Ram-Woo, qui est devenu une faucheuse (ange de la mort), et qui annonce à Hee-Wan qu'elle n'a plus qu'une semaine à vivre. Si elle veut mourir en paix, elle devra prononcer son nom 3 fois d'affilé. Car bien évidemment, il ne lui dit pas de quoi elle va mourir. Ensemble, ils vont durant ce laps de temps, s'enquérir d'une espèce de voyage initiatique, en suivant les indications d'une liste écrite par Hee-Wan, où sont regroupées toutes les choses qu'elle aimerait faire avant de mourir. Cela sera aussi pour elle un moyen d'exorciser ses démons, notamment la culpabilité d'être en vie alors que son amour est mort. Entre douleurs et moments tendres, les derniers jours seront riches en émotions sur le chemin de la résilience. Il sera aussi l'heure de tirer un bilan sur sa vie.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais écarter ce qui m'a encore énerver pour la 1000eme fois : je commence à vraiment saturer sur le fait de faire interpréter des lycéens de 17 ou 18 ans à des acteurs et actrices de 30 ans, voire plus. J'avais quitté Kim Min-Ha de Pachinko où à moins de 25 ans, elle avait déjà 2 gosses, et là non c'est pas crédible du tout. Idem pour le lead masculin: parce que s'ils sont lycéens, moi je suis Superman. Voilà çà c'est réglé et revenons à notre histoire. Le début est assez poussif, parce que le réalisateur va user et abuser des allés retour entre le passé étudiant et le présent. Alors présenter et mettre en contexte la situation je veux bien, mais raconter des futilités qui se servent à rien, non je n'adhère pas. Le rythme étant déjà lent (normal), pas la peine de passer au poing mort. Disons que cela va permettre de plus en savoir sur le caractère de Hee-Wan qui était une jeune fille joviale et extravertie, tandis que Ram-Woo était un garçon plus en retenu, prêt à satisfaire ses lubies, notamment sur l'interversion de leur noms et prénoms dans toute circonstances.

AU fur et à mesure, nous allons prendre conscience que la vie de Hee-Wan s'est arrêtée le jour de la mort Ram-Woo. Ce n'est plus qu'une ombre qui se laisse dépérir, et qui sombre dans la folie d'un désespoir perpétuel. Sous son apparence de faucheuse, Ram-Woo va s'efforcer de la sortir de sa torpeur, de la faire rire, de faire des choses drôles et anodines, mais surtout d'aller faire la paix non seulement avec son passé et les gens qu'elle a laissé derrière elle, mais surtout faire la paix avec elle-même. Il n'agit pas comme un ange de la mort, mais comme comme un ange de la vie. Et tout ce qu'ils n'ont pas pu se dire et s'avouer durant leur vie, ils font enfin se libérer de leurs chaines. Au travers de moments durs et drôles, la série ne perd jamais en sincérité et émotivité. Il y a aussi beaucoup de pudeur dans les sentiments. Ce voyage mystique sera un véritable bain de jouvence pour Hee-Wan, mais à double tranchant. Les 3 derniers épisodes sont sublimes, intenses et si tu ne chiales pas durant le final, je ne peux plus rien pour toi.

Si tout cela fonctionne bien, c'est bien sûr grâce à une trame narrative de toute beauté, excellement filmé, entouré d'un cocon musical à la fois doux et rassurant, mais c'est avant tout grâce à ces 2 comédiens exceptionnels, Kim Min-Ha écrasant le drama a elle toute seule. Et pourtant cette jeune femme ne correspond en rien au canon de beauté coréen: elle n'est pas très belle, elle a des tache de rousseurs, un visage rondouillard, un aspect physique quelconque et des jambes arquées. Mais voilà entre son charme et son talent, on oublie tout ça et on admire son talent inné. Quant à Gong Myung, il poursuit brillamment sa jeune carrière déjà très longue. J'ai été ravi de retrouver aussi Krystal en guest star. et cheffe faucheuse. Way Back Love c'est aussi une guerre déclarée à la dépression post mortem et à toutes les idées noires qu'on rencontrera au moins une fois dans sa vie. On est pas dans le misérabilisme, on est dans l'espoir, dans le fait de s'accepter tel que l'on est, et surtout d'aller d'avant quelque soit la douleur. Quand on connaitra les circonstances dans lesquelles Ram-Woo est décédé, c'est là que toute l'empathie que aura pu avoir pour Hee-Wan prendra tout son sens.

Cette série ne peut laisser indifférent c'est certain. J'ai beaucoup aimé la seconde partie, très poétique, teinté d'un optimisme latent. Alors tout n'est pas parfait comme je l'ai dit, d'où ma note qui pourra sembler un peu dure après ce que j'ai écris. Mais je juge l'ensemble de l'œuvre tel qu'on me l'a proposé et je n'ai pas trop adhérer au début. Hee-Wan va mettre de l’ordre dans sa vie et dans sa tête avant de faire le dernier grand voyage. Way Back Love réussit a slalomé entre le pathos facile et l'émotion pure, ce qui n'était pas chose aisée. C’est surtout un hymne à la vie, où la faucheuse va accompagner tous ceux qui ont du mal à accepter la perte d’un être cher, et comment surmonter cette épreuve cruelle de la vie. Car le fil est mince entre ces deux destins. Ici il ne sera jamais question de religion, mais simplement de moments de partages et d'abnégation. Et sans vous dévoiler la fin, vous comprendrez ce que veut dire l'amour véritable et désintéressé.

Main Theme: Kim Tae-rae - If You

Additionnel OST: YUJU - Spring Is Gone by chance