Comme son sujet : en panne

Do Yong Shik (Yoon Si Yoon), 31 ans, peine à réussir son concours d’entrée dans la fonction publique. Il vit difficilement dans un studio en sous-sol et enchaîne les petits boulots de serveur. Depuis sa dernière rupture, il souffre de troubles de l’érection et, après une humiliation de trop, réalise qu’il n’arrive même plus à se masturber. Dépassé par la situation, il décide de consulter un urologue… qui se révèle être son premier amour, Lee Ru Da (Ahn Hee Yeon). Agacée par l’arrogance de son petit ami actuel, Ru Da voit en Yong Shik un défi à relever et décide de l’aider à retrouver confiance en lui.

Le trouble de l’érection est une source de souffrance, un sujet universel et souvent tabou, qui méritait un traitement plus nuancé. Cette mini-série de huit épisodes de 40 minutes a le mérite d’aborder un sujet rarement traité dans les dramas. Mais pourquoi le faire avec autant de maladresse ?

La série amorce une réflexion sur l’impact psychologique de cette condition, mais ne va pas au bout de ses idées. L’écriture oscille entre comédie et drame sans parvenir à trouver un équilibre, donnant parfois l’impression de ne pas savoir quel ton utiliser.

Yong Shik est un personnage intéressant sur le papier, mais son évolution reste trop superficielle et caricaturale. L’histoire suggère certains éléments clés, comme sa rupture, la pression sociale, la peur de l’échec, sa relation avec sa mère, sans jamais les approfondir. La série avait l’opportunité d’offrir un vrai regard sur le manque d’estime de soi et les difficultés émotionnelles liées à ce trouble, mais elle se contente de les effleurer.

La direction artistique donne l’impression d’avoir été pensée par des gamins en classe de cinéma, tant certaines décisions semblent excessives. Par exemple, le choix d’engloutir le studio de Yong Shik sous une avalanche de rose, jusqu’au moindre accessoire, apparaît non seulement absurde, mais nuit également à la crédibilité du récit, en particulier pour les hommes ayant vécu ce type de trouble.

Si certaines scènes humoristiques fonctionnent, notamment lorsque Ru Da tente de booster l’estime de Yong Shik, la série peine à maintenir sa dynamique de départ. Les moments où le héros s’apitoie sur lui-même sont trop nombreux et ralentissent le récit.

À travers le trouble de l’érection, la série souhaitait aborder plus largement l’estime de soi, un thème intéressant et rarement traité dans les dramas coréens. Une belle intention, mais une exécution décevante. Je mets 5 pour son sujet et ses acteurs.