SensCritique
Cover Les meilleurs films de 2019

Liste de

85 films

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

Parasite
8.3
1.

Parasite (2019)

Gisaengchoong

2 h 12 min. Sortie : 5 juin 2019 (France). Drame, Thriller, Comédie

Film de Bong Joon-Ho

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

Wow, cela faisait bien longtemps que l'on avait pas visionné de long-métrage aussi maîtrisé et jouissif. Bong Joon-ho décoche la palme d'or pour cet incroyable film mélangeant à la perfection les genres. On commence avec une arnaque, on surfe sur de la comédie, on entre brusquement mais intelligemment dans le thriller avant de finir par un soupçon d'horreur. Quelle recette franchement ! Tous les acteurs sont très bien dirigés et absolument convaincant. Gros point fort à ne pas oublier: la mise en scène. Cette dernière arrive à procurer envolées lyriques, des plans d'une beauté dans pareille, une dynamique qui épouse la narration. Rafraichissante, captivante et inventive, on ne peut pas décrocher le regard de l'écran, envoutant par la puissance de ses images. J'admire le travail du réalisateur qui montre sa maitrise absolue de son sujet et de son équipe. Quant au scénario, il ne met aucun personnages de côté et les caractérisent à la fois subtilement et de manière passionnante. Rien n'est laissé au hasard, les préparations paiements servent le récit et le développement des deux familles s'avère très juste. La thématique du souterrain pour représenter une classe sociale pauvre et conditionnée m'a évidemment rappelé le récent Us de Jordan Peele qui utilisait également cette métaphore. D'ailleurs, ici, depuis le début, les personnages parlent de choses métaphoriques, annonçant le vrai sens du long-métrage. La quête vers la richesse et l'image du couloir souterrain préfigure dès le premier plan. Telle un parasite, cette quête va alors transformer nos personnages et provoquer leurs propres malheurs avec la mère refusant d'aider la gouvernante, moment pilier du récit. Malgré des parties parfois trop distinctes alourdissant le rythme et augmentant le ressenti de la durée, Parasite est une expérience qui se vit et qui s'apprécie pour son étonnante originalité et ses twists vachement bien amenés. On se laisse porter par des dialogues bien écrits, emporté par le raz de marée d'émotions qu'il procure. Palme d'or totalement méritée !

Le Chant du loup
7.3
2.

Le Chant du loup (2019)

1 h 55 min. Sortie : 20 février 2019. Action, Drame, Thriller

Film de Antonin Baudry (Abel Lanzac)

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

En sortant de la salle, un sentiment domine le public et les trois mêmes mots résonnent à mes oreilles, comme en écho: Quelle grosse claque ! On ne peut qu'être admiratif devant la qualité et la maîtrise de ce premier film réalisé par un français, en plus ^^ C'est une histoire très ambitieuse, racontant un métier peu connu mais tellement honorable et demandant beaucoup de documentation de la part de l'équipe afin de restituer au plus près de la réalité les conditions de vie sous-marine. Pour cet aspect là, c'est vraiment bluffant. Antonin Baudry livre de magnifiques scènes sous tension grâce à sa mise en scène choc, très soignée et au plus près des personnages. Le spectateur ressent le même enfermement et semble lui aussi suffoquer dans le sous-marin. Les acteurs sont tous exemplaires et livrent des performances incroyables, on les sent investis et l'émotion est palpable à chaque minute. J'aime beaucoup le fait que le récit ne se concentre que très peu sur la bataille sous-marine et qu'il y ai finalement une partie sur terre où les personnages sont très bien caractérisés avant d'entrer en confrontation. Le scénario est très bien ficelé, parsemé de bonnes idées avec un étonnant sens du rythme, chaque détail va compter pour ce qui va arriver dans la dernière partie du film. Le coup de génie vient bien sûr de faire d'un allié honorable que l'on a tous admiré lors d'une scène d'action épique le principal adversaire. Utilisant le concept de faux allié/adversaire comme l'appelle John Truby dans son "Anatomie du scénario", le scénariste dote l’histoire d'un côté très intime et personnel tout en élevant les enjeux émotionnelles jusqu’aux cieux. C'est tout simplement du génie. Les notions d'obéissance, de devoir et de justice sont sous-jacentes et traités de manière implicite et subtile, livrant également un propos terriblement actuel qui fait froid dans le dos. Ce long-métrage coup de poing débordant de véracité se place donc à la tête du classement. Grâce au chant du loup, on peut se dire encore plus fier du cinéma français !

Joker
7.6
3.

Joker (2019)

2 h 02 min. Sortie : 9 octobre 2019 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Todd Phillips

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

On l'a tous attendu et il est arrivé ! Le VRAI clown (petit clin d'oeil à Ca 2 sorti un mois auparavant) honore sa promesse de nous servir sur un plateau un grand film, innovant et novateur autant dans sa forme que dans son fond, aux antipodes des récits super-héroïques d'aujourd'hui. Todd Philips, tout droit sorti de la comédie populaire non pas moins intelligente avec sa trilogie Very Bad Trip, a crée un petit bijou, un miracle. Joker est avant tout l'histoire d'un homme, qui cherche sa place dans le monde tout en tombant dans un engrenage destructeur et dépressif lancé par une société effrayante, inhumaine et pourtant tellement d'actualité. Le long-métrage prend son temps, acceptant son rythme lent et son ambiance poisseuse et lourde pour impacter le spectateur. Les frontières entre illusion et réalité se troublent, les masques sont partout autour de nous. Le film livre un discours effrayant sur la société et sur les laissés pour compte, arrivant à nous faire adorer Arthur Fleck malgré les monstruosités qu'il peut commettre. La violence qu'il dégage dans certaines séquences en deviennent même jouissives, cathartiques. On souffre en même temps que lui et on se libère au fur et à mesure de sa quête d'identité. La construction narrative ne laisse pas place à l'ennui malgré le rythme et développe chez nous une fascination pour ce personnage culte des comics. Ici, il est comme nous. Joaquin Phoenix livre une performance de haut vol, mémorable, comme très peu d'acteurs pourraient en faire. Il ne joue pas le Joker, il EST le joker. Dès le premier plan, c'est une évidence. Intelligent, Novateur, Effrayant, Perturbant, Jouissif, voilà ce que représente Joker à mes yeux. Un film somme de tout ce qui est bon à garder dans un film de super héros sur la psychologie d'un personnage, le tout doté d'une mise en scène très marquée mais efficace et d'une direction artistique ambitieuse, on obtient (presque) un chef-d'oeuvre. C'est alors dommage qu'un twist en milieu de film soit trop explicitement expliquer ou que Bruce Wayne apparaisse parfois trop pour moi, comme si le film ne pouvait pas se concentrer uniquement sur son personnage et le lier inexorablement vers un univers partagé. Mais après tout, le Joker a toujours été lié un Batman et le film en montre sûrement une des meilleures représentation.

Deux moi
6.4
4.

Deux moi (2019)

1 h 50 min. Sortie : 11 septembre 2019. Comédie dramatique

Film de Cédric Klapisch

Sinar1107 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Les Misérables
7.5
5.

Les Misérables (2019)

1 h 44 min. Sortie : 20 novembre 2019. Drame

Film de Ladj Ly

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

Une oeuvre coup de poing dans tous les sens du terme, digne héritier de la Haine, les éloges sur Les Misérables sont pour ma part complètement justifié. On retrouve ces dialogues très vifs, vrais et coupants qui faisaient la réputation du film de Kassovitz mais ici, le point de vue n'est pas seulement celui des jeunes de banlieue mais aussi celui des policiers. Ladj Ly utilise une ficelle scénaristique connue mais non pas moins efficace pour présenter un milieu qu'il ne connait pas forcément au spectateur: Créer un personnage extérieur qui vient d'arriver à son poste de policier en banlieue et se rend compte de la gravité de la situation et de la violence extrème qui y règne. Les personnages sont bien écrits, nuancés juste comme il faut et montrer avant tout des humains devant s'adapter à leur milieu. Avec ses plans de drone et la bataille des territoires, les banlieues deviennent un autre monde que l'on arrive pas à imaginer, où se livre un survival des plus précaire et violent. Au détour de cette véritable jungle, Ladj Ly montre, au détour de quelques secondes, une jeunesse exacerbée qui est finalement restée enfantine (piscine, coupe du monde, luge), ce qui renforce encore plus l'impact de sa fin, véritable confrontation entre le spectateur et le sujet. On n'a pas de camp préféré puisqu'on s'est attaché à tous les personnages, c'est aussi ça qui est relevé tout au long du film, l'absurdité de la violence qui est néanmoins nécessaire pour survivre. Sa mise en scène dynamique ne s'arrête jamais avec de rapides panoramiques ou des plans très serrés sur les "prisonniers" du quartier. Ce n'est seulement qu'à la fin que le temps sera suspendu, suspendu comme notre souffle coupé, qui ne sait plus où se situe les limites et doute jusqu'à leurs existences. Cette courte seconde, la décision d'une vie ou de la sacrifier, magnifique métaphore et appel au secours de la situation globale. Un tour de force que je recommande à tout le monde, le réalisateur sait de quoi il parle et ça se voit !

Avengers: Endgame
6.5
6.

Avengers: Endgame (2019)

3 h 01 min. Sortie : 24 avril 2019 (France). Action, Aventure, Fantasy

Film de Anthony Russo et Joe Russo

Sinar1107 a mis 8/10 et a écrit une critique.

Green Book - Sur les routes du Sud
7.5
7.

Green Book - Sur les routes du Sud (2018)

Green Book

2 h 10 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame, Biopic, Road movie

Film de Peter Farrelly

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

Quel plaisir de se rendre compte que l'on continue de sourire bêtement après l'apparition des lumières ! Green Book est un très bon film, qui mérite amplement ses nominations aux oscars. Doté d'une mise en scène assez classique mais rudement efficace, c'est véritablement le scénario qui va élever le long-métrage au titre de grand film. D'abord pour la relation des deux personnages principaux, brillamment écrite et impressionnant par sa justesse. L'interprétation de Viggo Mortensen et Mahershala Ali y sont pour beaucoup, très touchants et viscéralement drôle. Ce que j'aime beaucoup, c'est le discours moral sur la tolérance et le racisme qui est, ici, subtilement montré. Les situations le dénonçant ne sont pas forcées et parsèment le récit pour un équilibre étonnant. Cela fait écho à cette période sombre que l'on est aussi en train de vivre. Ce sont deux personnages qui ne trouvent pas leur place dans le monde et qui vont le parcourir ensemble. Le film inverse et joue avec les stéréotypes habilement et possède surtout un humour sincère, naturel et puissant. Cela faisait longtemps que je n'avais autant ris. L'émotion est donc au rendez-vous, parfaitement répartie. Le réalisateur arrive également à rendre l'apparente répétitivité de l'intrigue comme une véritable force tout en faisant intervenir les attentes de son spectateur, avide des prochaines péripéties. De très bonnes musiques accompagnent ce road-trip interacial et une direction artistique soignée enjolive l'image. En bref, je vous conseille très vivement d'aller voir cette petite pépite d'inventivité au cinéma et de vivre l'ambiance de la salle qui, je vous l'assure, sera animée !

Mon inconnue
6.7
8.

Mon inconnue (2019)

1 h 58 min. Sortie : 3 avril 2019. Comédie romantique, Comédie, Fantastique

Film de Hugo Gélin

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

C'est bon, c'est désormais sûr, je suis fan de François Civil ! Il dégage vraiment une simplicité attachante et joue de manière très juste et touchante, pouvant aussi bien aller de la comédie au drame. 2019, c'est véritablement l'année de sa révélation ! Pour ce qui est de Mon Inconnu, j'en ressort très satisfait et amoureux de Joséphine Japy, ce qui est très bon signe ^^ Plus sérieusement, moi qui suis avare de comédies romantiques, je sui bien obligé de reconnaitre l'originalité de ce long métrage. Non seulement il s'inspire des codes tout en les détournant habilement mais il livre aussi une véritable réflexion, que je trouve très moderne, sur l'amour. Comme avait su le faire Richard Curtis dans About Time, le spectateur arrive au même constat que le personnage principal à la fin du film, la prise de conscience est donc deux fois plus impactante et émouvante. L'humour marche très bien et le développement des personnages étonne par sa justesse. Benjamin Lavernhe est incroyable dans le rôle d'acolyte blagueur, possédant un sens du rythme parfait pour débiter ses réflexions (à mourir de rire). Le long-métrage tient également beaucoup grâce à l'alchimie entre les deux acteurs principaux, une osmose se dégage et ce n'est même pas moi qui le dit ^^ Hugo Gélin fait aussi preuve d'une grande sensibilité lorsqu'il filme le sentiment amoureux, accordant beaucoup d'importance aux regards et offre de très belles scènes magnifiquement accompagnées d'une musique au piano sortie d'une BO originale très plaisante. Enfin, Mon inconnue se termine de manière étonnante mais parfaitement logique dans son propos, le scénario a réussit à tenir en haleine jusqu'à la fin en utilisant flash-backs, scène en écho, préparation paiement, retournements de situations subtilement amenés... Je dis bravo. Néanmoins, le rythme décolle réellement que lorsque le fantastique entre en jeu et le début dispose d'une intrigue déjà vue ou assez faible en intensité ce que je trouve assez dommage. Il faut dire que voir les acteurs déguisés en lycéen, ça ne va pas du tout. Disons que le monde parallèle apporte la sensibilité et la subtilité que l'on attendait. La mise en scène est également assez discrète tout en restant efficace. Certaines fois, Hugo Gélin a tenté des choses mais cela reste tout de même assez classique même si la poésie parsème les images. Ainsi, je ne dirais donc pas que Mon Inconnue est le About Time français mais qu'il possède cette énergie et cette originalité qui fait mouche !

Toy Story 4
7.1
9.

Toy Story 4 (2019)

1 h 40 min. Sortie : 26 juin 2019 (France). Animation, Comédie, Aventure

Long-métrage d'animation de Josh Cooley

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

Bon ben voilà... Toy Story c'est fini et j'ai effectivement eu les larmes aux yeux. Ce quatrième volet réussit un exploit et érige cette saga d'animation comme une des seules à avoir conservée un si bon niveau à chaque opus. C'est extraordinaire d'inventivité, le rythme est effréné, on ne s'ennuie pas une seule seconde. J'aime beaucoup le fait que le film se concentre sur Woody. Il a lancé cette sage et désormais il la clôture, c'est beau comme symbolique. Néanmoins et c'est le seul défaut que je peux reprocher au film, j'aurais apprécié que le reste de la team des jouets ait un plus grand rôle, relégué ici à de la figuration. Le visuel est tout simplement bluffant, chaque texture impressionne, la mise en scène passionne et les plans sont tout simplement magnifiques. C'est un régal pour les yeux ! Du côté du scénario, les thèmes traités sont d'une incroyable justesse, que ce soit l'abandon de Woody, son envie d'aider ou sa manière de concevoir la vie. Les dialogues font mouches et permettent à chaque blagues de s'envoler, l'humour y est évidemment très bien géré. Pas aussi parfaite que le 3, cette conclusion s'avère néanmoins profondément émouvante et remplie de justesse pour un Woody qui a désormais trouvé sa place. Merci en tout cas à toute l'équipe d'animation pour nous avoir tant fait rêver !

Midsommar
7.2
10.

Midsommar (2019)

2 h 27 min. Sortie : 31 juillet 2019 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Ari Aster

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

Encore un des ces rares films qui planent dans notre tête une fois terminés et qui nous hantent par ses images déstabilisantes. Midsommar est une grande réussite qui peut se vanter de ré-inventer une nouvelle fois le genre de l'horreur. Ici, cela ne passe pas par des jumpscares débiles ni par des pics sonores stridents pour obliger le spectateur à sursauter mais par l'ambiance, incroyable que ce soit au niveau visuel que sonore. Il y a une véritable maitrise du cadre et de la composition, permettant à Ari Aster de transmettre un malaise permanent avec sa mise en scène planante et poignante. La bande sonore ne fait qu'accentuer ce sentiment et donne de la puissance au pouvoir de l'image, presque hypnotique. Le scénario prend (trop) son temps pour installer le contexte et l'histoire, mais c'est justement ce rythme lent qui rend le visionnage si éprouvant. Avant d'être un récit meurtrier, Midsommar s'avère être une intelligente représentation de la destruction d'un couple. Toute la secte et le contexte ne fait qu'approfondir cette thématique sous-jacente terriblement efficace, plaçant le couple dans un tourbillon destructeur révélant les mensonges les plus enfouis. Florence Pugh impressionne avec sa prestation hallucinante, se plaçant comme une actrice à suivre dans les prochaines années. On la retrouvera d'ailleurs dans Black Widow en 2020. Pour ce qui est des défauts, le film est un poil trop long malheureusement et les personnages secondaires ne sont que là que pour remplir le quota de meurtres, ce qui est normal vu que le récit du couple est au centre de l'intrigue. C'est bien pour cela que je me questionne sur leur utilité. Bref, je vous conseille d'aller voir ce trip déstabilisant et malaisant, véritable expérience cinématographique indépendante.

Us
6.3
11.

Us (2019)

1 h 56 min. Sortie : 20 mars 2019 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Jordan Peele

Sinar1107 a mis 7/10 et a écrit une critique.

La Belle Époque
7
12.

La Belle Époque (2019)

1 h 55 min. Sortie : 6 novembre 2019 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Nicolas Bedos

Sinar1107 a mis 8/10.

Annotation :

Agréablement surpris par les réalisateurs français lorsqu'ils ont à traiter les souvenirs d'une vie passée ! Après Christophe Honoré avec Chambre 212, c'est au tour de Nicolas Bedos de s'installer comme un réalisateur à suivre, autant dans le comique que dans l'émotion. Après le très beau et bon Monsieur et Madame Abelman, le réalisateur reprends les mêmes et agrémente son retour dans le passé par une pointe de mélancolie touchante, toujours accompagné d'une finesse dans l'écriture, jonglant entre le percutant et le poétique. On retrouve également cet humour très brute, parfois vulgaire, mais toujours amusant et sincère. La mise en scène épouse parfaitement le propos du film, livrant une incroyable et touchante mise en abime de "l'artifice" qu'est le cinéma. Je suis touché lorsque l'on traite de la réminiscence du passé, de l'amour éteint ou encore de la philosophie de la vie. Sa grande force est bien sûr ses acteurs, tous resplendissants et talentueux. Bedos arrive à attirer le spectateur dans ses filets, entre illusion fantasmée, fiction et réel pour un voyage dans le temps magique et réaliste. Il joue avec les codes, se les ré-approprie tout en épousant une variété de point de vues bienvenus afin de tout simplement livrer une représentation de la vie. Pour ma part, j'ai été embarqué et séduit. A voir maintenant s'il va pouvoir pousser la comédie plus loin avec OSS 117 3 et trouver un bon équilibre.

J'ai perdu mon corps
7.4
13.

J'ai perdu mon corps (2019)

1 h 21 min. Sortie : 6 novembre 2019. Drame, Fantastique, Romance

Long-métrage d'animation de Jérémy Clapin

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Un film d'animation français incroyablement beau et poétique comme on en voit peu de nos jours. Les séquences suivant la main vivante joue avec les codes de genres tout en offrant des scènes à couper le souffle, embellie par une mise en scène immersive et dynamique comme seule l'animation peut faire. Le montage est hyper calculé et travaillé, l'équilibrage entre la partie réaliste et les aventures de la main est exemplaire, le rythme n'en ai que plus accrochant. J'aime cette simplicité apparente qui se dilue dans le poétique et donnant au film une allure de rêverie, d'évasion dans les souvenirs. Le motif de la main est très pertinente et renvoie à notre inconscient, permettant aux spectateurs de s'amouracher des images. Les personnages sont bien développés et échappent à la caricature, l'humour y est très bien géré. On regrettera tout de même comment se finit la romance entre les deux personnages principaux. Je recommande en tout fortement ce film d'animation, constituant l'une des plus belles surprises de cette année.

90's
7.4
14.

90's (2018)

Mid90s

1 h 24 min. Sortie : 24 avril 2019 (France). Comédie dramatique

Film de Jonah Hill

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Quel sentiment de liberté ce film ! Il traite ses sujets (fin de la jeunesse, milieu défavorisé, violence de la rue, amitié) avec une justesse et un équilibre impressionnants. Les personnages sont vraiment bien écrits et attachants, tous interprétés par des comédiens de talent. Il y a une sorte de nostalgie ambiante qui parsème le long-métrage et je ne parle même pas des scènes de skate, poétique, cathartique. La mise en scène est d'ailleurs un des gros points forts du film, Jonah Hill prouve qu'il sait transmettre des émotions avant tout avec l'image. Le spectateur a cette impression de temps suspendu, d'idylle éphémère mais véritable. Moi qui n'est jamais été fan du skate, j'avoue être tombé sous le charme de la façon de pensée des personnages. Enfermés dans leurs situations déplorables, ils trouvent refuge sur les skate parc qui s'avère être également pour le spectateur une bouffée d'air frais, un endroit où l'on peut respirer. Les moments dramatiques ne détonnent jamais avec le ton général du long-métrage, tout fusionne pour donner un tout très cohérent. Le rythme est quant à lui parfait, tout s'enchaine avec une fluidité rassurante. On suit l'évolution de ce personnage principal, passant d'un monde à l'autre, découvrant la vie et on ne peut que se réjouir malgré les dangers. Le cinéma, c'est également ça, faire découvrir un mode de vie mais le montrer d'une autre manière, plus belle certaines fois, plus poétique. Tout devient plus puissant et profond. La musique participe également à sublimer les nombreuses séquences du film, à la fois douce et violente, à l'image du film. Un très bon moment d'envol, une ode à l'amitié et une invitation à croire en ses rêves. Ce qui est sûr, c'est qu'il faudra suivre Jonah Hill de très près, il vient de taper fort dans le paysage cinématographique.

Chambre 212
6.3
15.

Chambre 212 (2019)

1 h 26 min. Sortie : 9 octobre 2019 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Christophe Honoré

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Très bonne surprise que ce nouveau film de Christophe Honoré, dont je découvre la filmographie avec Chambre 212. Tout d'abord, je trouve le concept fabuleux et original, qui me plait beaucoup par rapport à l'idée de réminiscence du passé, thématique également très présente dans l'écriture de mes scénarios. Relier différentes personnes de notre vie à des différents âges de leurs vies permet de toucher à plusieurs interrogations de la vie qu'on se fait tous au moins une fois dans notre existence. J'ai trouvé le discours sur l'Amour, le doute et la nostalgie très profond et déchirant pour les spectateurs ayant rapidement appris à s'attacher aux personnages. L'écriture de certains dialogues m'a vraiment interpellés, très bien trouvés, percutant et dans le même temps poétique. Il y a aussi un important jeu sonore avec le son diégétique et extra-diégétique ainsi que des idées assez déjantée, pouvant tout de même dérouter les spectateur un peu "fermés", mais apportant une bonne dose de fraicheur et d'humour bienvenue dans un film dont le ton s'avère finalement très dramatique. La séquence chantée (vous la reconnaitrez) m'a cillé sur mon siège...littéralement. Chambre 212, malgré un rythme lent, possède une belle mise en scène, marquante, intelligente et recélant d'idées novatrices participant à me faire aimer ce film, arrivant à inviter l'imaginaire dans le réel, ce que je trouve passionnant. C'est donc un grand OUI pour moi !

Proxima
6.7
16.

Proxima (2019)

1 h 47 min. Sortie : 27 novembre 2019 (France). Action, Aventure, Drame

Film de Alice Winocour

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Proxima donne une bonne leçon à Ad Astra en livrant un récit parlant de liens familial tout en conservant cet aspect intimiste mais se révèle beaucoup plus percutant et émouvant que ce dernier, préférant proposer du concret au lieu du contemplatif. La plus grande force du film est bien sûr ses actrices, incroyables, leur alchimie est indéniablement naturelle. Eva Green est éblouissante, livrant l'une de ses interprétations les plus saisissantes de vérité. Le long-métrage montre une femme forte qui doit jongler entre ses rêves et son enfant. La séparation est le thème dominant du film, s'inscrivant autant dans le cadrage que dans le moindre dialogue. On parle de l'ailleurs mais surtout de l'absence et de la force qu'il faut pour "couper le cordon". On rejoint ici la dimension humaine se servant de l'odyssée spatiale pour représenter les meilleurs drames familiaux à l'image de First Man ou de Ad Astra. C'est véritablement dans sa construction simpliste et la sensibilité qui se dégage des images qu'Alice Winocour tire son épingle du jeu. Elle met en scène une femme en plein tourment, devant se battre pour égaler les hommes dans un domaine qui exclue constamment la gente féminine. Le sacrifice qu'elle doit effectuer est un modèle d'inspiration mais aussi d'admiration pour le spectateur qui ne quittera jamais cette femme astronaute en route pour rejoindre les étoiles. C'est bien écrit, de façon juste et percutant, et le dilemme de la protagoniste est partagée par le spectateur, qui sera obligatoirement ému devant des adieux muets mais bouleversants. Merci pour ce moment de grâce !

Le Meilleur reste à venir
6.1
17.

Le Meilleur reste à venir (2019)

1 h 57 min. Sortie : 4 décembre 2019. Comédie, Drame

Film de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Mélanger comédie et drame n'est jamais simple au cinéma mais Le Meilleur reste à venir y parvient parfaitement. Le récit arrive à se concentrer sur l'essentiel procurant cette dimension intimiste et touchante à l'histoire. Certes, le scénario utilise de grosse ficelle pour faire avancer son quiproquo et ne nage pas tout le temps dans la subtilité mais tout est fait avec sincérité et l'émotion est bien présente. On peut même dire que c'est un euphémisme puisque j'ai même versé ma petite larme. Sans tomber dans le pathos, cette magnifique amitié condamnée livre un message qui me touche beaucoup: celle de vivre au jour le jour, de profiter de chaque moment éphémère en compagnie des gens qu'on aime. Les deux interprètes sont au top, partageant une alchimie non négligeable, l'écriture est soignée et plutôt intelligente et la bande son émeut. Il restera néanmoins une mise en scène trop discrète qui aurait mérité plus d'efforts même si l'intention était sûrement qu'elle soit transparente afin de laisser le plus de place à l'interprétation des acteurs. Je recommande donc, un des meilleurs films français de l'année !

Le Mans 66
7.4
18.

Le Mans 66 (2019)

Ford v Ferrari

2 h 32 min. Sortie : 13 novembre 2019 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de James Mangold

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

James Mangold frappe fort ! Après l'incroyable Logan, il prouve qu'il fait partie de ces réalisateurs à suivre qui iront sûrement très loin. Après, ne nous voilons pas la face, il a déjà une belle carrière derrière lui avec de très bons films comme Walk the Line par exemple. Ici, c'est une belle réussite, les frissons et la tension ont bien été présentes. La grande force du film réside dans son duo de tête, porté par un Matt Damon plus qu'attachant et par un Christian Bale saisissant. C'est bien écrit, les dialogues sont punchy et au delà de raconter une course de voiture, le long-métrage se dote d'un sous texte pertinent et efficace, comme avait su le faire Rush de Ron Howard en 2014. On s'intéresse davantage à l'individu, à l'homme derrière le casque. Le film commence d'ailleurs par une longue tirade se termine sur les mots "Qui êtes vous?". Mangold, par le biais de la rivalité entre Ford et Ferrari, dépeint intelligemment un système privilégiant l'uniformisation et l'obéissance au sein d'une société aseptisée qui enferme la personnalité de chacun à travers des nombres et des données. Un propos très intéressant donc, et bien traité en plus, épousant parfaitement l'intrigue. Le Mans 66 fait partie de ces films quasi-irréprochable où l'on se laisse porter par l'adrénaline. Alors oui, on peut reprocher au film d'être maladroit dans toute la partie intime et familiale de Ken Miles et de manquer d'une vraie bande son qui aurait permis d'élever encore plus les émotions mais franchement, c'est des détails mineurs. Le rythme dynamique fait passer les 2h30 comme si on était nous même dans la voiture de course, les sensations parviennent jusqu'aux spectateurs et la fin étonne par son réalisme, d'où une pure poésie s'en dégage. Un très bon moment, faisant partie d'un des meilleurs biopics jamais réalisés !

La Mule
6.7
19.

La Mule (2018)

The Mule

1 h 56 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame, Gangster, Thriller

Film de Clint Eastwood

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Un film de, avec et sur Clint Eastwood. De retour de la caméra, le mythique acteur/réalisateur montre qu'il est encore là, pour combien de temps encore ? C'est une question que l'on peut se poser après avoir vu la mule, mettant en scène un vieil homme se battant inexorablement contre le temps, de peur d'être oublié. Le parallèle avec le réalisateur est passionnant, celui-ci est allé jusqu'à faire jouer sa propre fille cadette pour le rôle de la fille du personnage. Les limites réalité/fiction sont maigres, d'autant plus que le sort de sa femme est le même. La morale de fin est très belle et fait part des peurs de Clint Eastwood mais aussi de ses regrets quant au temps passé avec sa famille. Des thématiques qui nous touchent tous forcément. La réalisation est toujours aussi soignée et efficace, semblable à Gran Torino. On y retrouve cette fraicheur de "vrai" qu'il avait perdu avec ses récents biopics. Cette image du vieil homme qui conduit, ridé par les années mais qui continue d'avancer, est très belle. L'humour fonctionne bien et se mêle au drame avec une justesse imparable. Clint Eastwood en profite également pour jouer sur son image pour ce qui sera surement son dernier tour de piste. Sa réputation de macho et de raciste est ici tourné en autodérision de manière très intelligente. Le spectateur s'autorise à rire de blagues qui ne passeraient plus désormais, c'est la grande force du réalisateur. Tout un type de cinéma qui aura bientôt disparu. Je propose donc qu'on en profite jusqu'au dernier moment car à part quelques répétitions et un rythme assez classique dans le scénario, La mule rappelle qu'il n'y aura qu'un Clint Eastwood, ce personnage bad-ass qui nous apprend encore la vie du haut de ses 90 ballets !

Rocketman
6.8
20.

Rocketman (2019)

2 h 01 min. Sortie : 29 mai 2019 (France). Biopic, Drame, Musique

Film de Dexter Fletcher

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Contrairement à Bohemian Rhapsody, on a ici droit à un vrai biopic travaillé qui donne beaucoup plus d'importance à la psychologie de son personnage principal. Tout n'est pas une question de musique mais cette dernière sert la narration et s'imbrique parfaitement au récit. Rocketman est doté d'une inventivité folle avec des idées de mise en scène jouissive, ce qui manquait affreusement au film sur Freddie Mercury, se reposant sans cesse sur les chansons mondialement connue. Ici, on accorde de l'importance à son homosexualité et on traite véritablement sa descente aux enfers. La première partie du long-métrage possède une énergie folle et entrainante qui fait entrer le spectateur en transe. La seconde partie est quant à elle un longue et possède un rythme inégal, pas très bien géré ainsi que toute la partie du mariage trop rapidement traitée. Néanmoins, le film tire une vraie force de son écriture avec les relations parentales de Elton John, développées et abouties, puis avec un côté poétique omniprésent qui enrichit justement cette narration (introspection par rapport à son enfance). Cette dualité qui vit dans l'artiste est constamment sous-jacente du propos et évolue jusqu'à la toute fin. Rocketman choisit également de ne pas finir sur un concert spectaculaire mais au contraire de montrer l'homme derrière le chanteur et juste pour ça, c'est honorable. Il faut d'ailleurs souligner que Taron Egerton livre une extraordinaire interprétation, bien plus impressionnante que Rami Malek selon moi. Tout ça pour vous inviter à foncer dans les salles afin de voir un VRAI biopic sur une popstar.

Glass
6.3
21.

Glass (2019)

2 h 09 min. Sortie : 16 janvier 2019. Thriller

Film de M. Night Shyamalan

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

La fin d'une trilogie surprenante et inventive ! Night Shyamalan choisit de rejeter le spectaculaire et l'action pour mieux mettre en avant la psychologie des personnages et la déconstruction de la notion de héros, déjà amorcé dans les précédents opus. Les acteurs habitent brillamment leur personnage, permettant de lier deux films que personne n'aurait vu ensemble. L'écriture du réalisateur est toujours aussi bonne, s'amusant avec les attentes des spectateurs. Le double twist final fonctionne très bien (le premier, prévisible et le deuxième simple mais inattendu) et insufflent une dose d'épique moral et spirituelle à l'oeuvre. Néanmoins, on peut constater quelques longueurs en milieu de film, accompagnées de facilités scénaristiques mineures. Shyamalan admire beaucoup trop la performance de James McAvoy et lui donne une grande place dans l'histoire, effaçant certains personnages principaux (David Dunn) et secondaires. Je regrette aussi un peu le manque de pathos qui aurait rajouter de la puissance à cette fin. Par contre, la direction artistique et la mise en scène impressionnent, gros point fort du long-métrage. C'est vraiment avec peu de moyens (25 millions d'euros contre 75 pour Incassable) qu'on retrouve notre bon vieux Shyamalan dans toute sa grandeur. Le film, qu'on peut rapprocher d'un huis-clos, interroge intelligemment la notion de héros et développe ses personnages en les inscrivant dans le réel. Nombreux sont les rapports aux comics (trop peut être), permettant ensuite d'explorer les thèmes du mythe, des croyances et de la réalité personnelle de chacun. Glass est avant tout une réflexion sur les écrans de notre société et sur les individus qui la peuplent. Tout le monde peut-il devenir un super-héros? En tout cas, j'ai pris mon pied et adoré réfléchir sur ses trois personnages iconiques.

Nous finirons ensemble
5.6
22.

Nous finirons ensemble (2019)

2 h 15 min. Sortie : 1 mai 2019. Comédie dramatique

Film de Guillaume Canet

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Le retour d'une bande désormais culte du cinéma français. Guillaume Canet livre ici une nouvelle réussite avec Nous Finirons Ensemble et prouve que le succès du premier film vient de ses personnages. Ils sont tous de retour, changés, transformés ou inchangés. Des années ont passées, la vie a continué. La recette n'est plus la même. Quand le premier opus était une critique d'une amitié trompeuse et recelant de non-dits, ce deuxième film montre comment la vie ré-unit des relations du passé. Il y a toujours ce ton très amère et pour le moins original à Guillaume Canet que de montrer les meilleurs et les pires penchants de l'amitié dans un même film, ce qui en ressort finalement comme une ode. J'aime beaucoup cette ambiance, la réalisation est toujours aussi bonne et soignée, dynamisée par une bande son très agréable et emplie d'émotions. De nouveau volet est plus positif mais aussi nostalgique et mélancolique, je pense le préférer de part ce sentiment de "temps passé" qui m'intéresse beaucoup dans le cinéma, accompagnant les personnages d'une très bonne évolution. C'est néanmoins dommage que le personnage de José Garcia ne serve qu'à transmettre une information capitale du scénario et a rien d'autres ou encore que l'ex femme de Cluzet n'apparaisse que pour une soirée. A part ça, le rythme est toujours aussi bon et l'émotion émerge bien. Un bon film qui fait sourire rien qu'en pensant à son titre.

Matthias & Maxime
6.7
23.

Matthias & Maxime (2019)

1 h 59 min. Sortie : 16 octobre 2019 (France). Drame, Romance

Film de Xavier Dolan

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Le grand Xavier Dolan est de retour avec son deuxième film de 2019, on note ici un retour aux sources appréciable et émouvant sans que cela ne me touche toutefois comme l'avait fait Mommy ou Juste la fin du monde. Matthias et Maxime est un beau long-métrage reprenant les thématiques chères à son réalisateur: L'homosexualité, relations conflictuelles mère/fils. Mais ici, il en incorpore une nouvelle, celle de l'amitié, distillant la frontière entre les sentiments amoureux et affectifs. C'est véritablement dans cet aspect là que le film possède une justesse et une puissance décisive, arrivant à enchainer des moments d'une véracité inouïe quant il s'agit de définir la complexité des sentiments. Le doute, le rejet, la complicité, le désir, tout est merveilleusement bien filmé. Sans pour autant être une grosse claque, la mise en scène de Dolan nous apporte avec elle, maîtrisée, fluide, intelligente et incroyablement intimiste, épousant évidemment le fond, très personnel. Ce qui est fort dans ses films, c'est sa capacité à distiller le personnel pour le faire ressentir à ses spectateurs. De très bonnes idées jonchent le long-métrage, comme avec la fameuse tâche dessinée sur le visage de Maxime, métaphore à la fois belle et percutante. Ainsi, meilleur que My Life With John F Donovan mais pas aussi bon que Mommy et Juste la fin du monde, ce nouveau film rentre tout de même dans le haut de sa filmographie en montrant ce que peu d'oeuvres montrent: l'ambiguïté des sentiments tout en livrant une dissection de l'amitié. A voir !!

The Lighthouse
7
24.

The Lighthouse (2019)

1 h 49 min. Sortie : 18 décembre 2019 (France). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Robert Eggers

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Les visions de ce films résonnent encore à moi et apparaissent dans mon esprit, véritables cauchemars. Robert Eggers confirme tout d'abord sa grande maitrise technique après un The Witch intéressant mais pas complet. Il montre ici des intentions radicales en tournant en format 4/3 et en utilisant exclusivement le noir et blanc. C'est un pari réussi car cette forme favorise encore plus l'immersion dans son monde fantasmagorique faisant petit à petit sombrer dans la folie. Deux personnages isolés, un rapport de force digne d'un régime totalitaire et de la boisson au milieu de toute cette brume, c'est tout ce qu'il faut au réalisateur pour dévoiler un conte horrifique déstabilisant jouant énormément sur le malaise du spectateur. Au niveau narration, il n'y a rien de nouveau mais Eggers le fait bien, basant son récit sur une montée en puissance constante tandis que les personnages perdent pieds. Le fantastique se mêle à ce réel, morne et grisâtre. On pourrait débattre des jours du film tellement les interprétations sont nombreuses, autant au niveau symbolique avec les références mythologique ou ce culte de la lumière que de la thématique de la pulsion, véritable moteur dans le développement des personnages. La mise en scène étonne, marque, traumatise et puise ses inspirations dans de nombreux films comme L'Atalante de Jean Vigo avec la danse de la sirène dans l'eau ou du mouvement cinématographique de l'expressionnisme allemand avec cette déformation de la réalité et l'importance donnée aux expressions des acteurs (tous fabuleux) qui, en surjouant, créent des visions d'horreur du visage humain. Coincé sur cette île, les personnages perdent la notion du temps et se noient dans les déboires de l'humanité (hédonisme, alcool, violence). C'est véritablement avec ce genre d'expérience que je peux dire que j'aime le cinéma d'horreur. Pas celui jouant sur des codes au moins milles fois utilisés ou sur des gimmicks forcés et artificiels (musique) mais bien avec un réel travail sur l'ambiance et l'impact que cela peut avoir sur le spectateur. Coup de coeur sur la séquence du montage parallèle avec la sirène, absolument génial au niveau du montage. Cela efface complètement la lenteur du récit, pouvant en handicaper certains. Un film à voir en salles ou avec le matériel approprié pour la meilleure immersion possible !

Tolkien
6.2
25.

Tolkien (2019)

1 h 51 min. Sortie : 19 juin 2019 (France). Biopic, Drame

Film de Dome Karukoski

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Un bon biopic porté par un duo d'acteurs talentueux, décidant de traiter la vie de Tolkien principalement par sa jeunesse et son implication à la guerre. Retraçant les origines de ses ouvrages, de multiples parallèles sont à faire avec ses futures histoires qui deviendront légendaires. Il est amusant de partir à la chasse de ces "teasers" cachés assez subtilement dans le récit et qui lui ont donnés l'inspiration. La musique embellit également le film en lui donnant à la fois un ton mélancolique, magique et poétique. C'est dommage que la mise en scène ne suive pas totalement et n'adhère pas complètement à cette idée de ré-enchanter le réel qu'à vécu Tolkien, restant assez classique même si efficace. Le long-métrage enchaîne les moments touchants tout en livrant une ode à l'amour et surtout à l'amitié, ce qui est assez rare dans ce genre de films. Il manque toutefois un petit quelque chose pour le rendre mémorable et vraiment passionnant, restant surtout agréable à regarder pour les quelques idées visuelles intéressantes et pour la prestation de Nicolas Hoult.

John Wick - Parabellum
6.5
26.

John Wick - Parabellum (2019)

John Wick: Chapter 3 - Parabellum

2 h 11 min. Sortie : 22 mai 2019 (France). Action, Thriller, Policier

Film de Chad Stahelski

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

John Wick s'impose désormais comme une saga action à part entière et semble emprunter la voie de mission impossible dans le sens où il gagne en qualité à chaque opus. Depuis le premier Kingsman, je n'avais pas vu de séquences d'actions aussi folles, jouissives, novatrices. Elles dépassent tout ce qui se fait actuellement et transmet aux spectateur une expérience incroyable, proche de la catharsis avec une violence libératrice représentée. L'action ne s'arrête jamais et épuise autant son public que son personnage principal, c'est une véritable course contre la montre où les temps morts ne sont que très rares. Et c'est peut être cela le problème du long-métrage, il ne prend pas de temps pour développer ses personnages. S'affirmant comme un survival, il profite des connaissances que l'on a sur les opus précédents pour occulter toute séquence d'émotion et ne pas stopper une seule fois le rythme endiablé du récit, ce qui peut justement en ennuyer certains. John Wick n'évolue également pas du début jusqu'à la fin puisqu'on le suit sur une période très courte. Même si l'univers attraye toujours autant et les nouveaux personnages secondaires comme Halle Berry passionnent, un film a besoin de caractérisation pour passer à l'étape supérieur. Dans ce cas là, il ne faut pas avoir des attentes différentes aux précédents opus et accepter le but du film, à savoir divertir de la meilleure des façons. La mise en scène, ultra-lisible, impressionne et rappelle plusieurs fois la façon de filmer de Matthew Vaughn. La direction artistique est quant à elle toujours autant au top avec le jeu des lumières, devenus la marque de fabrique de la saga, et les décors, somptueux. En bref, un scénario assez grossier et sans surprise qui utilise une grosse facilité scénaristique (le désert) pour faire avancer son récit. Mais ce n'est pas ça qu'il faut regarder dans la saga John Wick, il faut se contenter des extraordinaires séquences d'actions où les os craquent, les cris résonnent et les corps tombent d'une façon jouissive. Juste pour ça, ça vaut le coup d'oeil ! Merci le réalisateur qui était auparavant un cascadeur.

Hors Normes
7.2
27.

Hors Normes (2019)

1 h 54 min. Sortie : 23 octobre 2019. Comédie dramatique

Film de Olivier Nakache et Eric Toledano

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Nouveau film d'un duo devenu culte autant en France que dans mon coeur, j'attendais pas mal du résultat depuis que j'avais vu l'annonce du sujet et étant très fan d'Intouchables et de Nos Jours heureux. Hors Normes s'affirme comme un changement dans leur filmographie, devenant réellement une comédie dramatique plus qu'une comédie. On sourit, on rit à certaines blagues et pics des personnages mais le ton général demeure assez lourd et pesant, traitant avec une justesse émouvante un sujet sensible et trop peu représenté. Il y a une vraie nécessité à voir ce long-métrage pour se rendre compte de la situation sociale des handicapés en France, on se croirait presque dans un film d'horreur. Ayant travaillés à la place des deux personnages principaux, qu'on se doute autobiographique et magnifiquement bien incarnés par leurs interprètes Vincent Cassel et Reda Kateb, Toledano et Nakache livre des témoignages d'une véracité inouïe et s'éloigne de la comédie pure afin d'aller dans un cinéma social dénonciateur rappelant Ken Loach. La mise en scène tend à reproduire la situation des handicapés et transmet une émotion palpable jusqu'à la dernière minute, toujours aussi dynamique et au coeur de l'instant. Les réalisateurs installent un dispositif assez pompeux et déjà vu avec le rôle des examinateurs, permettant néanmoins de caractériser encore plus le personnage principal tout en donnant le contexte désastreux de la France dans ce domaine, prenant le risque de devenir un discours assez forcé et peu subtil. Je regrette également l'absence de fins arcs narratifs pour certains personnages comme celui de Vincent Cassel, où l'amour ne viendra finalement jamais à lui, ou avec le jeune éducateur épris de l'orthophoniste, disparaissant totalement de la conclusion du film, devenant donc anecdotique. Cela aurait été mieux de boucler chaque histoires de personnages et surtout de donner une vraie psychologie (objectif, désirs) à Reda Kateb. Heureusement, le film ne tombe jamais dans le pathos et offre un moment vrai, terrible et effrayant par moment, touchant et sincère la plupart des minutes. Merci Nakache et Toledano d'offrir un tel film engagé, rare dans le cinéma français populaire.

Marriage Story
7.3
28.

Marriage Story (2019)

2 h 17 min. Sortie : 6 décembre 2019 (France). Drame, Romance

Film de Noah Baumbach

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Parler d'un divorce est assez rare dans le monde du cinéma et encore plus concentrer un film entier sur ce sujet là. Marriage Story s'inscrit totalement parmi les meilleures oeuvres le traitant, rejoignant le très bon Jusqu'à la Garde et le poétique Eternal Sunshine of The Spotless Minds. Une mélancolie brute et réelle traverse le film et n'arrête pas de tordre le spectateur de douleur, attachée de la même manière aux deux personnages. Point de diabolisation ici, juste deux personnes qui se sont aimés et qui tente de se dé-aimer avec la prouve que leur amour a bien existé: leur fils. Il y a un véritable travail d'équilibrage au niveau des points de vues et du temps à l'écran consacré aux comédiens. La mise en scène épouse complètement cette séparation du couple et les tranche littéralement dans l'espace, se voulant en même temps intimiste et serrée sur les émotions. Il faut dire que me faire verser une larme au bout d'un quart d'heure de film, c'est plutôt fort ! Le sujet est traité de manière percutante et vraie tout en montrant que ce n'est pas forcément une mauvaise chose, aussi dure soit elle. Un bon film, je recommande !

Le Roi
6.3
29.

Le Roi (2019)

The King

2 h 20 min. Sortie : 1 novembre 2019. Biopic, Drame, Historique

Film de David Michôd

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Un film bien plus intelligent qu'on le croit ! Certes, le rythme est lent et assez mal géré au niveau du montage mais le long-métrage netflix se rattrape par sa construction narrative et ses personnages. On perçoit réellement l'absurdité de la guerre qui est d'abord montrée puis clairement énoncée par Lily Rose-Depp. De plus, le récit arrive à nous faire partager le poids de régner sur un royaume et cette non-décision qu'a finalement le roi de combattre, il y est contraint, perdant malgré lui petit à petit tous ses idéaux. Bien sûr, l'interprétation amusante de Joel Edgerton ou celle nuancée et charismatique de Timothé Chalamet y sont pour beaucoup. La direction artistique est également très soignée et offre de très beaux plans, prouvant que se retrouver sur une plateforme de streaming n'a rien d'une tare désormais. La violence, savamment disséminés tout le film, explose dans la bataille finale, véritable catharsis pour ce roi se disant pacifiste. On voit l'inspiration bien sûr (Bataille des batards de Game of Thrones) mais c'est tout à leur honneur, surtout avec cet incroyable plan séquence meurtrier titubant en même temps que le personnage. Cette approche ultra réaliste et finalement quand même spectaculaire m'a fait encore plus apprécié le film. J'aime également que le film ne s'attarde pas sur les questions politiques qui restent avant tout une trame de fond pour traiter de la nature humaine et du devoir. Je vous conseille donc de ne pas rater ce film netflix, portée par l'interprétation de Timothé Chalamet, qui faudra décidément suivre dans les prochaines années, charismatique au possible malgré son gabarit.

Grâce à Dieu
7.1
30.

Grâce à Dieu (2019)

2 h 17 min. Sortie : 20 février 2019. Drame

Film de François Ozon

Sinar1107 a mis 7/10.

Annotation :

Il est toujours difficile de traiter de la pédophilie et encore plus lorsque c'est dans le cadre de la religion. Alors certes, on pourra dire que ce long-métrage contient énormément de dialogues informatifs, que les séquences flash-backs ne sont pas nécessaires et alourdissent le récit tout en diabolisant le prêtre ou que le dispositif de voix-off est répétitif mais François Ozon compense avec une construction narrative franchement originale et des acteurs extraordinaires dans leurs rôles. L'image, au plus près du réel, est très soignée et la mise en scène épouse son propos, rappelant à bien des égards le documentaire. Suivre trois personnages pendant trois parties du film et les lier entre eux est une excellente idée pour dynamiser le récit, renforcer la véracité du propos et l'ampleur des évènements tout en développant des situations très différentes issues d'un même traumatisme. La religion est questionnée jusqu'à la toute fin du film avec une question très juste et pertinente. Grace a Dieu arrive vraiment à atteindre son apogée lors des scènes avec les proches des victimes et de lorsque le réalisateur dépeint leur caractère ainsi que la vie qu'ils vivent. Un film maîtrisé mais cependant assez ambigu quand on y réfléchit.

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