Avec Lesser Evil, premier album de Doldrums, Airick Woodhead propose une œuvre ambitieuse et délibérément déstructurée, mêlant électro expérimentale, glitch-pop et distorsions vocales. Dès les premières pistes, l’auditeur est plongé dans un univers sonore foisonnant, où discontinuités rythmiques et collages sonores forment une esthétique du chaos résolument assumée.
L’album se distingue par son approche intuitive de la composition, privilégiant la texture et l’immersion à la clarté formelle. Si cette démarche génère des moments de réelle intensité sensorielle — notamment sur des titres comme Anomaly ou Singularity Acid Face — elle entraîne aussi une certaine inégalité dans l’impact émotionnel. Quelques morceaux, tels que Egypt, peinent à s’imposer et diluent ponctuellement la tension dramatique de l’ensemble.
Cependant, la cohérence conceptuelle et l’honnêteté artistique de l’album restent indéniables. Lesser Evil explore un langage musical personnel, parfois hermétique, mais toujours porté par une volonté d’expérimentation sincère. C’est une œuvre qui interroge les limites de la pop, et qui mérite d’être reçue avec attention et ouverture.
Note personnelle : 7.5/10
Une proposition singulière et audacieuse, marquée par un fort potentiel expressif, malgré quelques déséquilibres.