Second album solo d'Alice Cooper "Goes to hell" est, à mon humble avis, la suite de "Welcome to my nightmare" d'où Alice reprend le personnage de Steven. Cet album est une "bedtime story" termes que l'on peut traduire par une histoire que l'on lit pour s'endormir. En effet on est pas loin de l'endormissement à l'écoute de Goes to hell. Le titre de l'album est trompeur, on aurait pu croire qu'Alice nous amène visiter les enfers et rencontrer le diable et ses potes. Que nenni !
Pourtant le morceau "Go to hell" commence fort bien cet opus. Intro inquiétante, bris de verre, le son glisse comme un serpent prêt à cracher son venin. Guitares, tambours "pour actes criminels and violence on the stage, pour être un branleur refusing to act your age"..."you can go to hell !!!" et déroule pendant cinq bonnes minutes alternant plages calmes, lugubres, énervées, solos de guitares et roulements de tambours "You even make your grandma sicks" Alice récite son propre acte d'accusation, rien de bien méchant finalement. Il a juste voulu fourguer du sucre à un diabétique, il est alcoolique, il a contesté l'autorité parentale, il serait même capable d'empoisonner le chien d'un aveugle et de lui chouraver sa canne bref Alice est une obscénité vivante. Mais oui Alice nous aussi nous t'aimons.
Le rêve de Steven se poursuit "You gotta dance" un disco aux paroles insipides "Nous aimons bouger nos corps, says dance, says dance, etc...C'est bien pour danser c'est sûr mais pas plus. Je ne m'attarderai pas.
S'ensuit "I'm the coolest" susurré sur un rythme lent, très, très lent hormis quelques sursauts où Alice/Steven s'autocongratule "You know that I'm the coolest that's ever come around" "Tout le monde sait qui est le plus cool, moi !!!" Mais oui Steven nous aussi on t'aime.
Suit un "Didn't we meet" très quelconque, sans relief ni intérêt, amorphe avec quelques sursauts de Steven endormi."They say that you are the king" rien que ça. Je passe.
Aaaaahhhhh LE slow !!! La balade romantique, un des incontournables du Coop "I never cry" Chagrin d'amour, "tu sais je ne pleure jamais, jamais. Quelquefois je bois plus que je n'ai besoin.
"I may be lonely but i'm never alone" Un de mes morceaux préférés, c'est bien ficelé, avec ça t'emballe facile à moins que ce ne soit toi qui soit emballé...C'est beau vraiment.
S'ensuit un Alice rocker/crooner avec l'intéressant "Give the kid a break" la même thématique reprise quatre ans plus tard par Pink Floyd dans "The Wall" avec "Leave the kids alone" normal c'est Bob Ezrin qui a produit les deux albums. Celui qui nous occupe est un des temps forts de "Goes to Hell", heu, un des temps les moins faibles avec chœurs féminins dialogue Steven/Alice, rythme syncopé, " In my soul or in my head, je ne sais pas pourquoi je suis ici" heu si je te disais que moi non plus, tu me croirais?
"Guilty" un rock/hard-rock où la Cour déclare Alice coupable "je suis une saleté, un dégénéré, un sale mec, etc..." C'est fatigant ces autoflagellations narcissiques.
Le doucereux et embrouillé "Wake me gently" annonce le début de la fin du rêve "réveillez moi doucement" Je dis rêve parce qu'ici on est loin du nightmare de welcome, le seul cauchemar que je vois c'est l'écoute de ce "Goes to hell" non je plaisante ce n'est pas si mauvais que ça mais on est loin du compte, très loin, puis ça s'éternise, c'est longuet. La pochette aurait dû me mettre la puce à l'oreille. C'est une des pires pochettes de disques que j'ai vue. Les couleurs bileuses, le portrait qui ne ressemble à rien, vraiment d'un très mauvais goût. Je sens la chose bâclée, en manque d'inspiration comme pratiquement tout l'album d'ailleurs.
Un sursaut avec "Wish you were here" et son intro tambours on the jungle, le riff accrocheur, ici on sent l'urgence, la nervosité, vite fait, bien fait, bien ficelé "je voudrais que tu sois ici" nous aussi Alice, nous aussi. Le réveil de Steven n'est pas loin.
Les chœurs grandiloquents de "I'm always chasing the rainbow" et dans la foulée le final "Going home" I'm going home nothing can stop me now" t'inquiètes Steven tu peux y aller on t'arrêtera pas. Oufffff ça y est Alice est de retour à la maison avec violons et tout ce qu'il faut pour l’accueillir. Je peux m'endormir tranquille maintenant.

Daziel
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le 26 janv. 2020

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