Avec Drone Logic, Daniel Avery signe en 2013 un premier album qui frappe fort, non pas par son agressivité, mais par sa précision hypnotique. Ce disque ne cherche pas la surenchère, il préfère creuser le sillon d’une techno mentale, subtile et immersive.
Dès les premières minutes, Avery installe un climat : textures brutes, rythmes métronomiques, nappes enveloppantes. Le morceau-titre incarne parfaitement cette logique répétitive, presque rituelle, où la montée n’est jamais explosive mais constante, fluide, presque chamanique. On ne décroche pas, on s’enfonce.
C’est une techno qui pense, mais qui pulse. Des titres comme “Free Floating” ou “Need Electric” oscillent entre tension et libération, toujours avec une retenue élégante. On y sent l’influence de Weatherall ou d’Alkan, mais réinterprétée avec personnalité.
Seul bémol : une seconde moitié qui, sans être faible, s’essouffle un peu. Certaines pistes se ressemblent, manquent d’impact, et ternissent légèrement l’intensité du voyage.
Reste un album cohérent, profond, qui évite les facilités pour proposer une expérience sensorielle riche. Pas un chef-d’œuvre incontesté, mais une très belle pièce de techno cérébrale et physique à la fois.