Entre faste et fatigue : l’empire Rick Ross en demi-teinte

God Forgives, I Don’t est un album à la hauteur de son titre : ambitieux, théâtral, imposant. Rick Ross y déploie son goût pour la grandeur avec une maîtrise indéniable, mais ce faste constant finit par s’essouffler. Malgré des moments forts, l’album souffre d’un manque de renouvellement qui l’empêche de devenir vraiment marquant. Voici une plongée rapide, titre par titre, dans ce projet qui frôle l’excellence sans l’atteindre totalement.


“Pray for Us”

Intro dramatique façon film noir : mise en scène efficace, mais déjà vue dans son univers.


“Pirates”

Une belle entrée en matière. Ross est tranchant, la prod est sombre et immersive. Un des meilleurs morceaux de l’album.


“3 Kings” (feat. Dr. Dre & Jay-Z)

Casting royal, mais résultat mitigé. Dre est en mode pilote automatique, Jay sauve l’ensemble. Ross tient son rang.


“Ashamed”

Un peu plus introspectif, avec des touches gospel bienvenues. Ça manque néanmoins de profondeur émotionnelle.


“Maybach Music IV” (feat. Ne-Yo)

Une formule qu’il maîtrise à merveille. Chic, classieux, bien produit. Un moment fort.


“Sixteen” (feat. André 3000)

La pépite. André vole le morceau avec un long couplet brillant. Ross, lui, reste solide mais un cran en dessous.


“Amsterdam”

Ambiance planante, production soignée. Très bon mood, mais pas inoubliable.


“Hold Me Back”

Banger bruyant, hargneux, efficace... mais un peu trop générique. Fonctionne surtout en live.


“911”

Énergie brute, gros beat. Ross s’amuse, mais ça manque d’originalité.


“So Sophisticated” (feat. Meek Mill)

Meek apporte du feu, Ross en impose. Un duo efficace, même si le morceau manque de surprise.


“Presidential” (feat. Elijah Blake)

Belle prod, refrain chanté agréable. Ross reste en surface, mais le morceau passe bien.


“Ice Cold” (feat. Omarion)

R’n’B de luxe. Pas désagréable, mais vite oublié.


“Touch’N You” (feat. Usher)

Tentative radio-friendly. Usher brille, Ross un peu en retrait. Bien produit mais peu marquant.


“Diced Pineapples” (feat. Wale & Drake)

L’un des morceaux les plus réussis. Le spoken word de Wale, le hook de Drake, tout fonctionne.


“Ten Jesus Pieces” (feat. Stalley)

Une belle conclusion, introspective et soignée. Ross prouve qu’il peut être plus personnel.


Ross livre un album luxueux, dense, mais parfois trop uniforme. Il brille sur certains morceaux, surtout quand il ose l’introspection ou s’entoure d’artistes inspirés. Cependant, quelques titres dispensables alourdissent l’ensemble. Un bon album, mais qui reste en deçà de ce qu’il aurait pu être.

Note : 7/10

CriticMaster
7
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le 14 avr. 2025

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