I Barely Know Her incarne l'espoir d'une grande renaissance de la pop rock indépendante au travers de son interprète, Sombr, parvenant à adapter un genre plutôt rebelle à des paroles particulièrement intimes et romantiques. Ce choc des cultures est particulièrement envoûtant, donnant du rythme à des émotions traitées avec un grand sens du vécu ; ces textes touchent les nouvelles générations, moi y compris, abordant la difficulté de tourner la page d'une relation achevée. Cela reste dommage que l'album ne conçoive pas un cycle psychologique autour de cette thématique, abordée sous un prisme grandement similaire (chercher la personne perdue, imaginer qu'elle est là...)
Mais ce choix narratif très restreint semble évident pour limiter la colère ou toute émotion négative post-rupture qu'on associerait aisément au rock : ici, il n'incarne que de la douceur et de la mélancolie. Alors je me demande pourquoi autant insister sur la saturation du micro, et ce, dès la première phrase prononcée lors de l'album : cela empêche de se concentrer sur sa puissance vocale, qui n'est plus à prouver depuis ses passages en festival et surtout sa prestation aux VMAs. D'autant plus qu'il glisse çà et là des chansons plus proches de la ballade comme "canal street", ou des œuvres s'approchant de grands interprètes à l'instar de "under the mat" m'évoquant quelques performances de Queen. La variété de genre reste trop minime (une grande majorité des productions tournant autour de musiques de la trempe de ses succès (mérités) comme "back to friends" ou "12 to 12") pour crier au talent absolu, mais l'investissement donné à chaque chanson révèle une voix indéniablement puissante qui saura sans aucun doute peaufiner son style pour continuer de ramener à la vie la pop rock indépendante des années 2000-2010s.
PS : je tenais à mentionner l'excellence du single "perfume", malheureusement exclus de cet album. La chanson semble éloignée du style donné à I Barely Know Her expliquant surement son absence : on sent une réflexion musicale à la The Fame de Lady Gaga pour construire une production aux sonorités similaires mais réécrites à chaque minute, et ce faisant, "perfume" ne se coordonne pas aux chansons de l'album.