Une claque auditive
Orelsan nous surprend une fois de plus avec "La fuite en avant".Sur cet album, il est plus personnel et change carrément de "Civilisation" qui, malgré qu'il soit bien, ressemble un peu à une...
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il y a 20 heures
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Après un retour réussi sur grand écran avec Yoroï,
Orelsan reprend les “bases” avec ce cinquième album solo, qui se veut à la fois une sorte de prolongement auditif du récent Yoroï.
Cependant, rien ne vous empêche d’écouter uniquement l’album : il ne spoile que très peu le film dans son intégralité. Il reste toutefois préférable d’avoir vu le film afin de décortiquer tous les éléments qui y font écho.
N’étant pas un analyste spécialisé dans la décortication subtile d’un album musical, mais étant un immense fan du chanteur caennais,
je me suis obligé à dresser un avis à chaud afin de comprendre ce qui en fait à la fois un retour marquant et peut-être l’album le plus personnel d’Orelsan — certainement pas le meilleur, mais celui qui prouve toute l’évolution incroyable de l’artiste depuis ses débuts avec Perdu d’avance.
En effet, cette critique se construira au fil des jours et des écoutes, car il s’agit d’un avis à chaud après une écoute prolongée à 1 h du matin, la tête en vrac et la fuite en avant.
La première force de cet album reste, selon moi, la proposition de se présenter pleinement comme une suite de La Fête est finie 2 : revenir sur un chemin extrêmement personnel, un peu égocentrique certes, mais plus profond.
Là où Civilisation m’a déçu à sa sortie, c’est qu’Orelsan promettait un disque plus diversifié, plus général — une fresque sociale — mais qui n’a pas tenu toutes ses promesses. Quelques titres se détachent vraiment (L’odeur de l’essence, Manifeste, Civilisation, Baise le monde…), mais le reste tournait souvent autour des mêmes thèmes : lui, sa copine, ses potes, etc.
Ainsi, le message qu’il prétendait porter paraissait biaisé. À l’inverse, ce nouvel album, La Fuite en Avant, laisse déjà présager une volonté de revenir pleinement à ce qui, selon moi, demeure son meilleur registre (avec Le Chant des sirènes) : La Fête est finie.
Pour continuer dans cette lancée, chaque titre sera analysé au fur et à mesure afin d’offrir une lecture détaillée de cet album qui, pour l’instant, me semble être un excellent cru de fin d’année 2025 — ce qui est assez surprenant pour une première écoute à chaud.
ORELSAN — La Fuite en avant
Déjà présent dans le film Yoroi, Orelsan évoque la complexité de la célébrité de manière brute et efficace. À l’image de l’introduction du film, le morceau est bon, même si les paroles paraissent un peu répétitives et sans grandes fioritures. Un titre efficace, mais un peu long et redondant.
7/10
Première petite surprise : un featuring en japonais. La très belle voix de Lilas apporte une poésie nippone à la fois douce et spirituelle, qui rappelle Notes pour trop tard — en moins marquant, forcément, mais tout de même touchant.
7,5/10
Également issu du film Yoroi, Orelsan exprime sa volonté de fuir un monde qui le détruit, de se reconnecter à l’essentiel. Une composition intéressante, qui évoque l’ambiance de La fête est finie.
6,5/10
Orelsan parle ici des difficultés du couple. Le sujet est intéressant, mais le titre reste trop intime, un peu plat et répétitif. Quelques phrases drôles relèvent le tout.
5/10
Un morceau sympathique, même si l’on commence à sentir une légère redite de certains titres à la Baise le monde. Le morceau reste relax, avec une compo agréable et un thème intéressant sur l’évolution du personnage d’Orelsan.
7/10
Orelsan fait le parallèle entre Caen et Osaka, dans un style qui rappelle La Pluie ou Dans ma ville, on traîne. Malheureusement, il manque un vrai relief pour rendre le morceau marquant.
5/10
Deuxième grosse surprise : la superbe voix de Yame apporte une dimension envoûtante à ce titre très convaincant. Les paroles sont cools, le mélange fonctionne à merveille. Les featurings semblent décidément être les grands atouts de cet album.
8/10
Simple et efficace. Orelsan assume être un produit d’internet. Si la composition n’est pas très inspirée, le message reste percutant.
6/10
Un des titres les plus émouvants de l’album. Une très belle composition au piano, des paroles tendres qui parleront aux jeunes parents. Touchant et sincère.
7,5/10
Un ovni, mais dans le mauvais sens. On ne retrouve pas la patte d’Orelsan : le titre sonne comme une tentative maladroite de suivre les tendances « David Guetta ». Probablement le morceau le plus faible de l’album.
4/10
Orelsan évoque ici sa vision de l’amitié et de ce que cela signifie pour un artiste. Très belle composition, avec un violon nippon superbe. On sent la volonté d’incorporer des sonorités japonaises tout au long du disque. Les paroles sont inspirées.
8,5/10
Un concept simple mais redoutable : Orelsan s’auto-démonte à travers cette petite voix intérieure. Cinglant, drôle, méchant, jouissif. Un des meilleurs morceaux de l’album.
8,5/10
Suite directe de La petite voix. Même ton acide et introspectif, avec une écriture mordante. Un morceau qui rappelle Le Chant des sirènes. Un véritable Suicide social numéro 2.
8,5/10
Superbe featuring avec SDM, qui insuffle une puissance rare à l’univers d’Orelsan. Très bon morceau, aux paroles percutantes. Encore une fois, les collaborations sont un vrai point fort.
8/10
Directement lié à Yoroi, ce titre est l’un des meilleurs de l’album. Mélange de cultures, de sonorités et de thèmes, il incarne parfaitement La Fuite en avant. Seule fois où est chanté le titre de l’album .
9/10
La plus grande surprise du disque. Un morceau plus long, spirituel et philosophique, probablement le plus profond du projet. Une écriture magnifique, un Orelsan plus personnel que jamais. Une véritable suite à La fête est finie.
9/10
Le meilleur pour la fin. Orelsan livre ici la musique originale du film Yoroi, sublimée par la composition furieuse de Thomas Bangalter (ex-Daft Punk). Un titre déjà culte, qui prouve que les Daft Punk ne sont pas morts. Une véritable tuerie.
10/10
⸻
Conclusion
Avec La Fuite en avant, Orelsan signe sans doute son album le plus personnel, et c’est ce qui fait toute sa force. Là où Civilisation échoué par instant liés à sa construction conceptuelle inégale ,celui-ci touche par son intimité, sa sincérité et son ancrage émotionnel.
Le parti pris fonctionne pleinement : Orelsan crée des ponts entre Le Chant des sirènes et La fête est finie, tout en allant plus loin dans son introspection. On ressent un artiste plus apaisé, plus lucide, mais toujours en quête de sens.
L’album souffre d’une première partie un peu inégale, mais la deuxième moitié enchaîne les très bons morceaux jusqu’à un final magistral. La Fuite en avant possède une vraie personnalité et une profondeur rare.
Un très bon disque, probablement pas le meilleur d’ Orelsan, mais démontre la preuve d’un artiste accompli, fidèle à lui-même, dont l’évolution à travers cinq albums trouve ici son ancrage le plus sincère et le plus profond.
La Fuite en Avant , certes mais une belle Fuite !
Créée
il y a 14 heures
Modifiée
il y a 5 heures
Critique lue 91 fois
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Orelsan nous surprend une fois de plus avec "La fuite en avant".Sur cet album, il est plus personnel et change carrément de "Civilisation" qui, malgré qu'il soit bien, ressemble un peu à une...
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il y a 20 heures
4 j'aime
Orelsan retrouve la qualité d’écriture pour des textes egotrip ayant tant fait sa réussite a ses débuts, on retrouve des featuring très interessant tel que Yame ou Fiftyfifty, Skread nous offre une...
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il y a 12 heures
2 j'aime
Je suis un gros fan de Perdu d'avance, du Chant des Sirènes, des Casseurs Flowters, de Comment c'est Loin... Orel, accompagné de ses fidèles, est un grand artiste.Mais ici il me manque le punch,...
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