Y a-t-il un film pour sauver l’humour ?

S’il y a bien une saga que l’on ne pensait jamais revoir dans les salles obscures, c’est Naked Gun. Trilogie culte pour certains, héritant du pur style des ZAZ avec l’incontournable Airplane!, cette saga était restée hors de mon radar. Votre serviteur n’avait jamais eu la curiosité de s’y plonger, à l’exception de Airplane. Ce nouveau reboot, présenté comme une « réactualisation », fut donc pour moi la porte d’entrée vers cet univers parodique et potache. Malheureusement, cette entrée s’avère bancale : le film se révèle décadent, parfois lourd, où les rires se font rares et se résument à de simples sourires épars au cours d’1h25 bien trop longues et peu convaincantes.

Malgré un rythme soutenu et une volonté de reproduire le style humoristique propre à la saga originale, ce reboot ne parvient qu’à arracher quelques sourires grâce à certaines idées de gags plutôt réussies (comme celui du bonhomme de neige). Mais dans l’ensemble, les blagues tombent souvent à plat, et l’humour peine à trouver sa cible. Il est d’ailleurs probable que ce type de comédie ne parle qu’à un public bien particulier — une niche dont je ne fais malheureusement pas partie — ce qui accentue l’impression de longueur.

Le film est toutefois sauvé, en partie, par la performance de Liam Neeson. Mais c’est à la fois un atout et un problème. En effet, voir l’acteur de Taken reprendre le rôle autrefois incarné par Leslie Nielsen en Frank Drebin pouvait sembler d’emblée incohérent. Nielsen, avec son physique et son jeu volontairement loufoque, donnait au personnage toute sa dimension absurde. Neeson, quant à lui, est surtout connu pour ses rôles sombres de vengeur taciturne, ce qui laissait craindre un décalage flagrant avec l’esprit des films originaux.

Et, malheureusement, ce qui devait arriver arriva : malgré une volonté sincère de Liam Neeson de casser son image et d’élargir sa palette de jeu, son charisme, sa stature et son sérieux naturel l’empêchent totalement de coller au rôle. À l’écran, il donne parfois l’impression de rejouer Bryan Mills en flic colérique, plus qu’un Frank Drebin maladroit et absurde. Paradoxalement, l’acteur reste convaincant, mais il en ressort une confusion dans son interprétation. Son talent ne fait pas de doute, mais son ancrage dans le registre du film d’action musclé — qui a fini par l’enfermer depuis l’après-La Liste de Schindler — empêche cette réinterprétation d’apporter un nouveau souffle à sa carrière. Ce Naked Gun ne sera donc pas le rôle de la renaissance pour Neeson à Hollywood.

En conclusion, malgré une volonté sincère de reprendre les codes humoristiques des ZAZ, ce reboot de Naked Gun déçoit. Il se perd dans ses références et dans sa recherche d’un ton qu’il n’assume jamais pleinement. Résultat : un film poussif, qui peine à trouver sa propre identité comique. Une question demeure alors : reste-t-il encore un film capable de sauver Hollywood ?

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