Avec Lex Hives, The Hives signent un retour attendu, mais pas tout à fait renversant. Si l’énergie est toujours là, elle semble ici domestiquée, presque trop bien rangée pour un groupe qui a bâti sa réputation sur le chaos maîtrisé et l’exubérance punk.
Dès l’intro Come On!, le ton est donné : riffs nerveux, tempo rapide, posture bravache. Mais rapidement, on a cette impression tenace : tout sonne un peu trop calculé, comme si les morceaux étaient taillés sur mesure pour plaire, mais manquaient d'âme. Go Right Ahead, malgré son efficacité, donne une étrange impression de déjà-entendu. L'hommage devient pastiche, et l’ironie habituelle des Hives se dilue dans une production trop propre.
L’album reste techniquement irréprochable – carré, dynamique, efficace –, mais manque de prises de risque. Là où leurs anciens opus bousculaient, Lex Hives semble se contenter d’un confort sonore. Les rares tentatives de sortir du moule, comme sur Patrolling Days, sont bienvenues mais trop timides pour véritablement surprendre.
En bref, un album qui s’écoute sans déplaisir, mais qui peine à marquer. The Hives jouent ici en terrain connu, et s’y enferment un peu. À force de vouloir trop bien faire, ils oublient ce qui les rendait irrésistibles : l’imprévu, l’insolence, le vrai bordel rock’n’roll.