Punk's not dead !
C'est rapide, jouissif, c'est punk et c'est top !
Par
le 3 nov. 2013
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Avec Light Up Gold, Parquet Courts signe en 2012 un album qui frappe comme une étincelle sèche sur du granit : brut, nerveux, mais étrangement lucide. Ce disque, à la fois frondeur et hyper-conscient, mérite amplement sa note de 8.5/10 – non pas parce qu’il est parfait, mais parce qu’il est intensément vivant, volontairement imparfait et diablement sincère.
Dès les premières secondes de “Master of My Craft”, l’album pose ses règles : riffs secs, basse qui pousse, batterie tendue comme un arc, et surtout cette voix nonchalante, parfois proche du spoken word, qui donne l’impression d’un carnet de pensées jeté à la face du monde. Ce qui séduit ici, c’est l’urgence. Parquet Courts joue vite, parle vite, mais sans jamais sombrer dans la confusion. Il y a une logique dans cette agitation, un désordre organisé qui rappelle les meilleures heures du post-punk new-yorkais, quelque part entre Minutemen, Pavement et Television.
L’un des grands atouts de l’album réside dans ses textes. Andrew Savage écrit avec une plume à la fois mordante et lucide, oscillant entre cynisme millénaire et fulgurances existentielles. Dans “Stoned and Starving”, il réussit à transformer une errance banale dans un quartier en un récit à la fois comique et étrangement profond. Cette banalité élevée au rang de manifeste, cette façon de transformer le quotidien en terrain de réflexion punk, c’est l’un des fils rouges de Light Up Gold.
Ce qui empêche l’album d’atteindre la note maximale – et qui en fait aussi sa personnalité – c’est son côté un peu bâclé par moments. Certains morceaux s’enchaînent sans réelle progression, et quelques idées semblent à peine esquissées avant d’être abandonnées. Mais c’est précisément ce qui rend l’album si attachant : Light Up Gold n’a pas peur de ses limites. Il avance avec honnêteté, sans vernis. C’est un disque qui préfère risquer l’inconfort plutôt que de tomber dans la propreté artificielle.
Malgré son apparente désorganisation, l’album tient étonnamment bien sur la durée. Ses 15 morceaux, souvent courts, forment un bloc cohérent où les obsessions du groupe se déclinent sans redondance. L'album parle d’aliénation moderne, d’absurde urbain, de vide intérieur, mais sans jamais sombrer dans la plainte : c’est un disque qui rit de son propre malaise, et qui nous invite à en faire autant.
Light Up Gold est un de ces albums rares qui parviennent à capturer une époque sans en faire un manifeste lourd ou démonstratif. Il vibre d’un sentiment d’urgence, d’un besoin de dire les choses même si les mots ne sont pas polis. C’est un disque qui donne envie de marcher vite, de penser fort, de vivre un peu de travers. En cela, il mérite largement cette note de 8.5/10 : parce qu’il marque, dérange parfois, mais surtout, il reste.
Créée
le 9 avr. 2025
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