Avec LONG.LIVE.A$AP, A$AP Rocky signe en 2013 un premier album à l’identité marquée : sombre, luxueux, influencé par le Sud des États-Unis, mais ancré dans une posture new-yorkaise. Dès les premières pistes, on est happé par une esthétique sonore léchée, portée par des producteurs comme Clams Casino, Hit-Boy ou Danger Mouse. L’atmosphère est cohérente, planante, presque cinématographique.
Rocky se montre à l’aise dans cet univers, alternant ego-trip, introspection et expérimentations. Des morceaux comme Goldie ou LVL témoignent de son charisme et de sa capacité à créer une ambiance. Mais cette force devient aussi sa limite : à trop vouloir soigner le style, le fond s’amenuise parfois. Certaines pistes s’oublient vite, étouffées par leur propre ambiance.
L’album oscille entre tube assumé (F**kin' Problems) et élans plus personnels (Phoenix, Suddenly), révélant un artiste en pleine construction. Le résultat est parfois déséquilibré, mais sincère dans sa démarche.
LONG.LIVE.A$AP n’est pas un classique, mais il pose les bases d’une vision artistique singulière. Un projet imparfait, mais important. Un 7.5/10 qui traduit bien cette dualité : séduisant, audacieux, mais encore en recherche d’équilibre.