Tatouages sonores et bières levées : un pacte musical presque scellé

Quand j’ai lancé Signed and Sealed in Blood, je savais déjà un peu à quoi m’attendre — c’est du Dropkick Murphys, après tout. Un son qui cogne, des refrains à hurler avec un verre levé, des histoires de fraternité et de bastons de cœur. Et dans l’ensemble, l’album ne m’a pas déçu. Il fait le boulot, et plutôt bien. Mais une fois l’énergie retombée, j’ai aussi eu le sentiment qu’il manquait quelque chose pour que l’expérience reste vraiment gravée.


Dès The Boys Are Back, j’ai été embarqué. C’est le genre de morceau qui te donne envie de taper du pied, de chanter à plein poumons, même si tu ne sais pas encore les paroles. C’est brut, c’est direct, ça rassemble. En fait, toute la première moitié de l’album envoie une énergie communicative que j’ai vraiment appréciée.


Mais à force d’être dans le même registre, certains morceaux se fondent un peu les uns dans les autres. Des titres comme Out on the Town ou même Rose Tattoo (que j’aime bien malgré tout) finissent par sonner trop familiers, presque attendus. Il y a une forme de redite qui casse un peu le rythme, comme si le groupe s’était un peu reposé sur ses acquis.


Ce que j’ai toujours aimé chez les Dropkick, c’est leur façon de raconter des histoires avec une vraie authenticité. Sur cet album, on retrouve cet aspect avec des chansons qui sentent la vie vécue, les souvenirs, les galères et les éclats de rire. End of the Night m’a touché pour ça — c’est pas juste une chanson de fin de soirée, c’est presque une confession, un petit moment d’humanité au milieu du vacarme.


Mais voilà, à force de parler à leur fanbase "traditionnelle", j’ai aussi eu l’impression qu’ils n’osaient pas trop s’ouvrir à autre chose. Le folklore, le pub, la camaraderie, c’est cool, mais j’aurais aimé un ou deux titres qui sortent vraiment du cadre, qui me surprennent.


Il n’y a pas à dire, leur patte est reconnaissable entre mille : les riffs punk, les instruments celtiques, les chœurs virils… ça marche, c’est indéniable. Mais je me suis surpris à espérer des variations, des respirations. L’album déroule sa formule sans faux pas, mais sans vraie prise de risque non plus. J’aurais adoré entendre un morceau qui brise un peu le moule, qui montre une autre facette du groupe.


En fin de compte, Signed and Sealed in Blood est un album que j’ai pris plaisir à écouter. Il est généreux, sincère, porté par une énergie qui donne la pêche. Mais il m’a aussi laissé sur ma faim. Ce n’est pas un album que je réécouterai en boucle, mais c’est un disque solide, qui remplit son rôle — sans plus.


Le 7.5 que je lui donne reflète bien mon ressenti : c’est un bon cru, pas un chef-d’œuvre, mais un bon moment partagé avec un groupe fidèle à lui-même. Et parfois, c’est déjà pas mal.

CriticMaster
7
Écrit par

Créée

le 17 avr. 2025

Critique lue 2 fois

CriticMaster

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Signed and Sealed in Blood

Signed and Sealed in Blood
CriticMaster
7

Tatouages sonores et bières levées : un pacte musical presque scellé

Quand j’ai lancé Signed and Sealed in Blood, je savais déjà un peu à quoi m’attendre — c’est du Dropkick Murphys, après tout. Un son qui cogne, des refrains à hurler avec un verre levé, des histoires...

le 17 avr. 2025

Signed and Sealed in Blood
Wazatiste
7

Pas original pour un sous, mais efficace.

Les Dropckick Murphys sont des irlandais de Boston et sont des punks, comme de juste, qui signent là un nouvel album hommage fort sympathique sans pour autant transcender les foules. Si vous aimez...

le 4 avr. 2017

Signed and Sealed in Blood
Thisisanchor
9

De la puissance!

Dans la catégorie des classiques, les Dropkick ne déçoivent jamais, et cet album est un véritable coup de force, re-définissant un style indéniablement rock et celte. Même si 'Rose Tattoo' peut...

le 26 janv. 2016

Du même critique

Battlestar Galactica
CriticMaster
9

Le pouvoir sous pression : politique en apesanteur

Battlestar Galactica (2004) n’est pas seulement une série de science-fiction, c’est un laboratoire politique sous haute tension. Si je lui ai mis 9/10, c’est parce qu’elle réussit à conjuguer tension...

le 3 juin 2025

2 j'aime

Des abeilles et des hommes
CriticMaster
9

Le bourdonnement d’un monde en péril

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un documentaire qui m’a profondément marqué : Des abeilles et des hommes, réalisé par Markus Imhoof en 2013. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8,5 sur 10, et...

le 30 avr. 2025

2 j'aime

Everwood
CriticMaster
8

une série qui m’a parlé au cœur

Il y a des séries qu’on regarde, et d’autres qu’on vit. Everwood fait clairement partie de la seconde catégorie pour moi. En lui attribuant 8/10, je reconnais qu’elle n’est pas parfaite, mais qu’elle...

le 12 juin 2025

1 j'aime