The Deconstruction
6.6
The Deconstruction

Album de EELS (2018)

« La déconstruction a commencé, il est temps de m’écrouler. » Il n’y a que Mark Everett, l’homme derrière Eels depuis vingt-cinq ans, pour démarrer un album ainsi. Une catastrophe annoncée ? Tout le contraire. Everett a touché le fond il y a longtemps déjà, et sa vie depuis n’a été qu’un prodigieux exercice de reconstruction sur des ­décombres, compensant la désolation, la solitude et la violente perte de proches qui l’ont affecté en se soignant par la chanson. Remontant régulièrement à la surface, chassant sa tendre désillusion par une aptitude à apprécier les consolations de la vie (le soleil, l’amour, un donut !), et bien sûr les bienfaits d’un rock d’auteur racé (Neil Young, en particulier).Si sa discographie — douze albums au compteur — a déjà connu quelques sommets (Blinking Lights and other revelations et le dernier, The Cautio­nary Tales of Mark Oliver Everett), il paraît désormais à l’abri de publier un disque médiocre. La petite musique intérieure qu’il nous livre, ce rock intimiste capable, à l’instar de sa voix de doux écorché, de surprenantes bourrasques, et ses textes à la fois positifs et pince-sans-rire de joyeux dépressif (« tu te rendras en corbillard à la fête à laquelle tu espérais ne jamais être convié », sur Rusty Pipes) possèdent un charme râpeux et une fluidité qui perdurent tout au long de The Deconstruction. Everett, par ailleurs diacre à ses heures, histoire de célébrer de temps à autre un mariage, déroule son prê­che très personnel, que l’on suit com­me la nouvelle saison d’une série de qualité qui parviendrait, dans la cons­tance, à entretenir un changement très discret dans la continuité. (T)

bisca
7
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le 10 mars 2022

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bisca

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