Sade n'est donc pas décédée ?
Ce soir j'ai la réponse à une question que je ne me posais pas : est-ce que Sade me manquait ? Et donc la réponse est "Non, mais alors pas du tout !!!!!!!!!!!!"
Par
le 11 mars 2013
2 j'aime
Note : 8/10
Il y a des albums qu’on n’écoute pas vraiment avec les oreilles, mais avec la peau. Woman de Rhye est de ceux-là : il glisse, il frôle, il effleure. C’est un disque qui ne se livre pas frontalement, mais qui choisit la voie de la confidence, de l’intime. Une caresse sonore qui vous suit bien après la dernière note.
Dès les premières secondes, j’ai ressenti quelque chose d’étrangement familier. Une sensation douce, comme si quelqu’un murmurait au creux de mon oreille des choses que je ne savais même pas avoir besoin d’entendre. Il y a une proximité troublante dans cette voix — celle de Mike Milosh — si délicate qu’elle en devient presque irréelle. Ni vraiment masculine ni tout à fait féminine, elle flotte, suspendue, entre deux mondes.
Chaque morceau semble né dans un battement de cœur. Les arrangements, épurés mais sensibles, créent une bulle où tout paraît plus lent, plus clair, plus vrai. Open, The Fall, Verse… autant de titres qui évoquent le désir, l’absence, les liens invisibles entre deux êtres. Mais toujours sans emphase, sans cris : ici, l’émotion ne s’impose pas, elle s’infiltre.
Si j’ai mis un 8/10 à Woman, c’est parce que l’album m’a ému, sincèrement. Mais aussi parce qu’il m’a parfois laissé sur ma faim. Il m’a touché avec une grande délicatesse, mais j’aurais aimé qu’il me bouscule un peu plus, qu’il ose la faille ou la rupture. À trop vouloir rester dans la retenue, certains morceaux finissent par se confondre, comme si l’émotion devenait un peu trop lisse.
Mais est-ce un défaut, ou simplement une autre manière de dire les choses ? Après tout, Woman ne cherche pas à provoquer une tempête. Il parle des choses fragiles, des instants suspendus, des silences entre deux souffles. Et c’est justement cette sensibilité presque fragile qui lui donne son charme unique.
Ce qui reste, après écoute, ce n’est pas un refrain entêtant ni un morceau phare. Ce sont des sensations diffuses : la chaleur d’un soir d’été, le frisson d’un regard, la mélancolie douce d’un souvenir heureux. Woman est un album qu’on ressent profondément, mais qu’on peine à expliquer. Et c’est peut-être ça, le plus beau.
Il ne s’agit pas d’un chef-d'œuvre révolutionnaire, mais d’un refuge musical. Un endroit où se poser, respirer, sentir. Et ça, à mes yeux, c’est déjà beaucoup.
Créée
le 16 avr. 2025
Critique lue 3 fois
Ce soir j'ai la réponse à une question que je ne me posais pas : est-ce que Sade me manquait ? Et donc la réponse est "Non, mais alors pas du tout !!!!!!!!!!!!"
Par
le 11 mars 2013
2 j'aime
Je me rends compte que je n'avais toujours pas commenté Rhye et son merveilleux album Woman que j'aime d'amour. L'album s'ouvre sur Open, probablement l'une de mes chansons préférées de tous les...
Par
le 5 déc. 2013
1 j'aime
Découvert à travers leur premier EP, Open il y a quelques mois de cela un peu par hasard, Rhye, groupe originaire de Los Angeles nous dévoile son premier album, "Woman" qui sortira le 5 Mars . Signé...
le 24 mars 2013
1 j'aime
Battlestar Galactica (2004) n’est pas seulement une série de science-fiction, c’est un laboratoire politique sous haute tension. Si je lui ai mis 9/10, c’est parce qu’elle réussit à conjuguer tension...
Par
le 3 juin 2025
2 j'aime
Amy Seimetz signe avec "Sun Don’t Shine" un road movie moite et haletant, où l’amour devient poison et la lumière du jour, une menace. Porté par une mise en scène sensorielle et oppressante, le film...
Par
le 30 avr. 2025
2 j'aime
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un documentaire qui m’a profondément marqué : Des abeilles et des hommes, réalisé par Markus Imhoof en 2013. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8,5 sur 10, et...
Par
le 30 avr. 2025
2 j'aime