J'ai cru que j'allais l'aimer celui-là... mais encore une fois, c'est une déception.
J'aime bien le concept, Larcenet trouve là une bien belle idée, un peu métaphysique, et il le rappelle bien. Et on attend. On attend que le récit démarre. Parce qu'avoir une belle idée, c'est bien, mais ça ne peut pas s'arrêter là, il faut l'exploiter, l'approfondir dans tous les sens possibles. Sauf que les deux auteurs n'en font rien. Il se contente de rappeler que c'est une belle idée, puis en trouve une autre plutôt bonne, mais ne l'exploite pas non plus. C'est terrible, parce que je me suis surpris à tourner la 35ème page tout en ayant l'impression que ça n'avait pas encore démarré. Et puis arrive la fin, assez lourde, comme un très mauvais gag, pas drôle du tout, semblant prouver que les auteurs ne savaient vraiment pas quoi faire de leur idée. Puis il y a toujours ce côté philosophique immature propre à Larcenet, qu'il rappelle régulièrement comme s'il s'agissait de son épiphanie... mais bizarrement, malgré tout ça, on ne s'ennuie pas trop, ça se lit facilement. Il ne se passe rien, on n'en retire rien, mais on ne s'emmerde pas trop parce que ça se lit très vite. Les conflits étant très légers, le lecteur ne se retrouve jamais déçu des résolutions.
Graphiquement, j'ai eu du mal à retrouver le style habituel de Larcenet, sans doute que Casanave a participé au dessin (tout comme au scénario, vu qu'il n'y a pas de 'générique') ; c'est pas génialement dessiné : il y a beaucoup de traits inutiles et puis à d'autres moments, les cases sont vides. Et quand c'est rempli, c'est par des personnages... donc, on peut dire qu'il n'y a pas grand chose de très 'beau' : on retiendra tout de même les séquences sous-marines assez jolies. Les couleurs sont sympas aussi, Patrice Larcenet parvient enfin à créer des ambiances et à limiter sa palette.
Bref, cette aventure rocambolesque m'a laissé de marbre.