Kriss face à elle-même...

Dans le précédent opus, les auteurs avaient laissé la fougueuse reine en train de se noyer dans des flots tumultueux. On la retrouve bien mal en point mais vivante, sa rage de survivre demeurant intacte. C'est alors que la rencontre avec deux personnages singuliers et leur exil forcé sur une île perdue va pousser Kriss, prompte à réagir avec fougue, à regarder en elle.

Ce qui m'a frappé dès la première page, c'est le changement de dessinateur. J'avoue préférer les traits de G. de Vita plutôt que ceux du duo Surzhenko & Dorison. On s'y fait cependant assez rapidement. Si le visage de Kriss a quelque peu changé, il se révèle toutefois très expressif et les nombreuses scènes de tension entre personnages sont autant d'occasions pour le démontrer.

En effet, le scénario est une sorte de huis-clos et les tensions entre protagonistes sont vives, essentiellement car le caractère bien trempé de l'héroïne ne laisse guère de place à l’autocritique et à l'introspection. Elle devra pourtant finir par s'y résoudre, la partie mystique et le besoin de chercher en soi la vérité étant un fil récurrent dans l'univers de Thorgal.
Le changement est donc de taille dans le type de récit entre les tomes 5 et 6. Même si j'ai préféré le précédent, celui-ci n'est pas exempt d'intérêt mais il apparaît est plus subtil, ce qui n'est certes pas un défaut. En revanche, la suite semble plus ouverte que jamais...